Dans la matinée d'hier, une foule nombreuse a pris d'assaut l'APC d'El Madania dans le but de revendiquer leur droit au relogement. En effet, El Madania figure dans le programme du relogement établi par la wilaya. «Néanmoins, l'attribution s'effectue d'une manière arbitraire», dénoncent les citoyens de la commune. Cette opération, considérée comme salvatrice par les occupants des habitations précaires, touche l'ensemble de la commune et des habitants mitoyens de l'APC. Logements El Bahia avait déjà occupé ses nouvelles habitations, en revanche, les sinistrés et les mal logés crient à l'injustice et à l'oubli. Effectivement, les trois sites les plus touchés, en l'occurrence la cité Le Confort, Essaâda et la cité des Jasmins sont les grands oubliés, selon un citoyen qui a requis l'anonymat. «Entre les trois sites que j'ai mentionnés, on dénombre soixante-dix habitants mal logés qui squattent depuis une dizaine d'années les terrasses et les caves miteuses», nous confie-t-il. Selon les propos recueillis, en dépit du recensement effectué sur ces sites par les instances concernées, à savoir les responsables de l'APC, malgré les conditions pitoyables et sordides qu'endurent ces résidants au quotidien, aucune suite n'a été donnée depuis. «La daïra et la wilaya se renvoient la balle et nous les citoyens de Salembier nous ne savons plus à quelle porte frapper», s'offusque l'un des habitants. Les familles occupant des taudis à Essalam, derrière l'APC, ne sont pas en reste, crient leur ras-le-bol, elles occupent des parcelles démunies de tout confort, adossées à une muraille inclinée qui s'effrite de jour en jour sous le poids et risque de s'effondrer au péril de leur vie. Une femme occupant une baraque à Essalam, le visage affligé, nous confie : «Venez voir où nous vivons depuis des années, les responsables nous ignorent ici, nos baraques sont des nids à microbes et maladies. Nos enfants et nos vieux développent de l'asthme et d'autres maladies respiratoires et articulaires.»Et d'enchaîner : «Nous sommes noyés dans l'insalubrité depuis des années, les eaux usées et nos déchets s'amoncellent sur le trottoir derrière le mur, sans oublier les odeurs fétides et les rats qui pénètrent dans les demeures menacent nos vies.» Dans le même sillage, le wali d'Alger avait effectué la semaine dernière une visite de travail dans quatre communes relevant de la circonscription administrative de Sidi M'hamed, à savoir Sidi M'hamed, Alger-Centre, El Mouradia et El Madania, exhortant les P/APC à prendre des mesures fermes et à mener une lutte acharnée contre les nouvelles constructions illicites. «Le risque de voir de nouvelles constructions illicites n'est pas à exclure, il est du devoir des communes de dénoncer ce fléau et d'alerter les autorités concernées», exhorte le wali d'Alger. Dans le même contexte, M. Zoukh tient à rappeler qu'un programme concernant les anciens bidonvilles leur est réservé. Il a, par ailleurs, assuré que «les programmes existants au niveau de la wilaya en matière d'habitat permettent de couvrir toute la demande exprimée en logements». En somme, l'opération de relogement, qui touche l'ensemble de vingt-cinq communes, se poursuit à travers l'Algérois, faisant des heureux et des malheureux, à El Madania, les habitants des quartiers Les Jasmins, Essaâda ou Le Confort prennent leur mal en patience depuis des années tout en craignant de devenir des damnés de la société.
