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Saison sur chevalet
Grande expo. Deuxième salon d'automne
Publié dans El Watan le 09 - 01 - 2010

Bien qu'il dépasse les limites de la saison pour mordre sur l'hiver, ce Salon se réclame de l'automne puisqu'il y a débuté. Ouvert le 29 octobre 2009, sa deuxième édition s'achève le 23 janvier 2010.
Salon sur chevalet, c'est donc aussi un salon à cheval entre deux saisons et deux années, un emplacement temporel intéressant sur le calendrier qui peut profiter de la froidure du climat, plus propice aux activités culturelles couvertes. Le beau poème mélancolique du peintre Moncef Guita, qui ouvre le catalogue de la manifestation, s'inscrit bien dans la verve romantique de l'automne : « Où donc s'exiler par bribes au naturel ? Sous ton portique d'automne ma mémoire oubliée. Où donc s'épuiser à l'image de Sisyphe ? Dans le blanc décati de la largeur des toiles. » Pourtant, comme l'art a le mérite d'échapper aux contingences, qu'elles soient climatiques ou autres, le panorama qu'offrent les œuvres exposées, à travers les grandes salles du palais de la culture Moufdi Zakaria, présentent une grande variété de saisons, de tonalités, de styles et de centres d'intérêts. Cette diversité est le premier atout de ce rendez-vous.
Diversité des disciplines avec une dominante de la peinture dans ses différentes techniques et supports (huile ou acrylique sur toile, aquarelle et gouache sur papiers, pastels, peinture sous verre, techniques mixtes, création numérique, peinture photocomposée), mais également une présence de la photographie, de la sculpture et de l'enluminure. Diversité des origines des artistes dont les localisations dessinent une large palette du territoire national, et même de l'émigration avec le peintre Chérif Ahmed-Chaouch, venu de Paris. Dans cet ensemble, Alger représente moins du tiers de la participation. Sachant que la capitale concentre, comme dans les domaines économiques, administratifs ou autres, l'essentiel de l'activité artistique du pays, cette répartition dénote une volonté affirmée de promouvoir les expressions de l'Algérie profonde. Le commissaire de l'exposition, le peintre Dokman (qui a eu la délicatesse de ne pas exposer lui-même, comme le veulent les bons usages), le souligne d'ailleurs de manière épique dans sa préface au catalogue : « J'ai poursuivi mon voyage par monts et par vaux, traversant les paysages d'Algérie et pénétrant dans des univers découverts, inventés par des artistes plasticiens. (…)
J'ai ramené une nouvelle moisson et accuilli d'autres fruits du terroir que des artistes avertis du premier salon apportaient spontanément à notre regard ». De même, peut-on souligner la diversité des âges entre le cadet du salon, Mohamed Cherif Senoussaoui, Sétifien né en 1994, dont les photographies sensibles et techniquement maîtrisées promettent sérieusement, et Moncef Guita, né en 1945, qui ne se distingue pas seulement par son statut de doyen mais par une œuvre affimée. Autre diversité, celle des modes d'entrée en art avec des diplômés des différentes écoles des beaux-arts ou de formations proches et des autodidactes. Enfin, on remarquera la présence féminine à ce salon qui atteint un tiers des artistes présents et ne se limite pas à Alger, encore une fois, puisqu'elle provient de nombreuses autres villes du pays et pas spécialement des plus grandes, Bordj Bou Arréridj « alignant » par exemple deux artistes, avec Samia Djazia Bellala et Rahmouna Boudjellal. Les démarches artistiques sont aussi diverses d'un artiste à l'autre, mais aussi parfois entre les œuvres d'un même artiste, révélant dans ces cas des hésitations profondes ou un désarroi de styles. On peut y ressentir, à quelques exceptions près, tous les tiraillements de l'expression picturale entre l'abstraction et la figuration, la peinture et le graphisme, la référence patrimoniale et le geste libre. Bien qu'on en retrouve quelques traces chez plusieurs artistes, on remarquera que l'école dite du signe semble en recul, mis à part Nourredine Kour (Oran) qui s'en réclame ouvertement à travers un traitement des calligraphies arabes. Dans son ensemble, le Salon d'automne parait dominé par des créations semi-figuratives qui placent un personnage dans une configuration relativement abstraite. Ces différentes approches, marquées naturellement par des influences diverses, empêche en tout cas de qualifier artistiquement le salon. Il serait en tout cas difficile actuellement de le classer comme salon d'art contemporain.
A l'avenir, il ne pourra pas faire l'économie de la question de sa démarche, s'il veut s'inscrire comme un grand rendez-vous et ne pas être perçu seulement comme un salon saisonnier. Les différentes diversités évoquées et qui lui donnent une certaine représentativité de la pratique artistique dans notre pays lui apportent aussi un aspect de foisonnement convivial. Mais à terme, celui-ci risque de se cristalliser en patchwork et gêner l'affirmation future de la personnalité de l'évènement. L'histoire des salons artistiques dans le monde, qui est au départ liée à l'évolution artistique en France, nous montre que ces manifestations ont perduré et réussi sur la base de deux facteurs. Le premier est la définition d'un genre ou la promotion d'une école et le second, la mise en place d'une organisation pérenne entre deux salons. Nés en Italie au XVIe siècle à travers la création par des princes des Académies de dessin de Rome et de Florence, ils se sont développés plus tard en France, prenant leur dénomination de l'utilisation, la première fois en 1725, du Salon carré du Louvres dans le prolongement de l'Académie royale de peinture et de sculpture. A la Révolution, l'académie a été supprimée mais le salon est demeuré, évoluant puis éclatant en plusieurs salons au XIXe siècle et surtout au XXe siècle après la Deuxième Guerre mondiale. C'est à cette période que le terme de salon a été récupéré par le monde de l'industrie et du commerce (salon de l'auto, salon des arts ménagers…). C'est aussi à ce moment que s'est confirmé l'usage de leur gestion par des associations ou des entités permanentes qui ont remplacé les académies d'antan. Cette pratique permet une évolution plus forte de ces manifestations par la définition d'une démarche, la fixation de règles de participation, un jury de sélection, une animation et des actions préparatives ou de promotion tout au long de l'année, etc. Le palais de la culture qui a déjà le mérite d'avoir confié l'organisation du Salon d'automne à des artistes pourrait les inviter à s'organiser dans ce sens et contractualiser la relation avec eux. Tout le monde y gagnerait et d'abord les artistes. Mais, outre que le salon n'en est qu'à sa 2e édition, il reste à souligner que les visiteurs peuvent déjà gagner à la rencontre de talents confirmés ou prometteurs qui attestent d'un potentiel particulièrement intéressant de création artistique dans notre pays. Plus que quinze jours donc avant la fermeture et, franchement, ne manquez pas quelques découvertes qui méritent le déplacement.


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