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Morosité à la veille de la présidentielle sur fond de tensions : Y a-t-il vraiment une élection en avril ?
Publié dans El Watan le 06 - 01 - 2019

Force est de le constater : à quelques encablures de l'élection présidentielle prévue pour avril prochain, la scène politique peine à s'emballer. L'animation préélectorale est au point mort. On est même tenté de se demander s'il y a vraiment une élection présidentielle dans quatre mois.
Visuellement en tout cas, dans le paysage urbain, et même sur les réseaux sociaux habituellement si prompts à s'enflammer pour bien moins que cela, il n'y a absolument rien qui laisse penser que notre pays est sur le point de vivre un événement aussi crucial. Le verrouillage systématique, le «choc» du 4e mandat dont on n'a pas fini de mesurer toutes les conséquences, le spectre de la présidence à vie du patient de Zéralda qui est sur le point de boucler ses 20 ans de règne dans des conditions désastreuses, tout cela a fini par avoir raison de la foi des électeurs dans les vertus des urnes.
Le scrutin présidentiel de 2019 semble ainsi très mal engagé. La seule chose dont nous puissions être plus ou moins sûrs est qu'il n'y aura pas de report, à en croire les dernières tendances. Le corps électoral devrait donc être convoqué dans les tout prochains jours, conformément à la loi n°16-10 du 25 août 2016 relative au régime électoral.
L'article 135 de ladite loi dispose : «Les élections présidentielles ont lieu dans les trente (30) jours qui précèdent l'expiration du mandat du président de la République.» L'article 136 précise : «Le corps électoral est convoqué par décret présidentiel quatre-vingt-dix (90) jours avant la date du scrutin, sous réserve des dispositions de l'article 102 de la Constitution», celui-ci ayant trait à l'état d'empêchement du Président.
L'article 140 apporte une indication importante quant au délai de dépôt des candidatures : «La déclaration de candidature est déposée au plus tard dans les quarante-cinq (45) jours qui suivent la publication du décret présidentiel portant convocation du corps électoral.» Il faut attendre ensuite la validation des candidatures par le Conseil constitutionnel «dans un délai de dix (10) jours francs, à compter de la date de dépôt du dossier de candidature» (art. 141).
Concernant la collecte des fameuses signatures, l'article 142 dit que le candidat doit présenter «soit une liste comportant au moins six cents (600) signatures individuelles de membres élus d'assemblées populaires communales, de wilayas ou parlementaires et réparties, au moins, à travers vingt-cinq (25) wilayas», soit «une liste comportant soixante mille (60 000) signatures individuelles, au moins, d'électeurs inscrits sur une liste électorale. Ces signatures doivent être recueillies à travers au moins vingt-cinq (25) wilayas. Le nombre minimal de signatures exigées pour chacune des wilayas ne saurait être inférieur à mille cinq cents (1500)».
Des candidatures au compte-gouttes
Voilà ce que dit le code électoral à propos des étapes qui seront enclenchées dans les toutes prochaines semaines. Ce qu'on peut d'ores et déjà en déduire, c'est que, officiellement, rien n'est encore joué, et le dépôt des candidatures n'a pas encore commencé. Les candidatures qui ont été annoncées jusqu'ici, en l'occurrence celles de Fethi Ghares du MDS, Abdelaziz Belaïd du Front El Moustakbal ou encore Nacer Boudiaf, ne sont que des déclarations d'intention, en attendant d'être validées par le Conseil constitutionnel.
Au-delà de l'aspect procédurier, si nous avons encore de la marge en termes de «temps administratif», le temps politique par contre nous est compté. A quatre mois du scrutin, l'échéance électorale de 2019 n'occupe guère le débat public, si ce n'est pour spéculer sur le thème de la «continuité» ou la «prolongation» du Président sortant. L'option du report semble s'éloigner et tous les chefs des formations proches du pouvoir sont sortis du bois, à l'instar d'Ahmed Ouyahia, pour clamer leur attachement au respect du calendrier constitutionnel. L'idée du report de la présidentielle s'était imposée, rappelons-le, comme une alternative avancée par Abderrazak Makri.
Ensuite, Ghoul s'est mis de la partie avec sa proposition de conférence nationale, mais pour éviter tout glissement sémantique «compromettant», le président de TAJ a jugé utile de préciser que son intention n'était nullement de lier la conférence au report, et que celle-ci pouvait se tenir après l'élection d'avril prochain. Makri a dû reconnaître de guerre lasse en constatant que son initiative était loin de faire consensus : «On va revenir au 5e mandat (…). Maintenant qu'on refuse le report, on va encore subir cinq autres années avec Bouteflika» (Liberté du 3 janvier 2019).
Le FFS avait fait savoir à travers un communiqué sanctionnant les travaux de son conseil national du 19 octobre dernier, qu'il n'avait «aucun doute» sur le fait que «sauf imprévu, la prochaine élection présidentielle ne fera que pérenniser le système actuel, quel que soit le candidat parrainé par le régime, alors que le FFS plaide, lui, pour un changement de système et non pas pour un changement dans le système». «Cette élection qui s'annonce non démocratique, comme les précédents scrutins, si elle est tenue dans ces conditions, ne changera rien à la situation actuelle.»
De son côté, Louisa Hanoune a mis en garde contre «le statu quo dangereux» entretenu par les clans au pouvoir. «Les partisans de la continuité veulent la liquidation des acquis de l'indépendance, la liquidation des attributs de souveraineté. La continuité, c'est aussi la poursuite de la violation de la Constitution par ceux-là mêmes qui sont censés veiller à son respect», avait-elle martelé lors d'une réunion du bureau politique du PT à la mi-novembre. En marge des travaux du 7e congrès de son parti, la question de la présidentielle, avait-elle précisé, n'a pas été tranchée en insistant sur le fait que le PT milite «pour l'élection d'une Assemblée constituante afin de hâter le départ du système actuel périmé qui organise la faillite du pays».
Le passif accablant de vingt ans de règne
Pour sa part, le RCD s'est exprimé dans un communiqué en clôture de la réunion de son secrétariat national qui s'est tenu, vendredi, à Alger. Dressant un bilan accablant de la gouvernance des années Bouteflika, le parti de Mohcine Belabbas constate : «A ce bilan économique désastreux, s'ajoute un bilan politique d'un règne de 20 ans sans partage qui replonge le pays dans l'impasse. On mesure alors le degré d'irresponsabilité du pouvoir réel dans la volonté de maintenir un statu quo qui a déjà ébranlé, saigné et miné le pays.
Devant l'état de délabrement des institutions du pays, la dévastation des corps politiques et la destruction des espaces d'intermédiation, l'organisation d'une présidentielle avec ses lièvres et son bourrage systématique des urnes ne suffit plus à assurer la reconduction du système politique.
Ce sinistre scénario est désormais clair. Il faut anesthésier les vitalités qui demeurent actives dans le tissu social et exclure violemment le peuple de la consultation. Emprisonnements arbitraires, viols répétés de la Constitution et des lois en vigueur, instrumentalisation éhontée de l'appareil judiciaire tendent à devenir la règle face à des citoyens révoltés et médusés devant tant de hogra, de cynisme et de désinvolture désormais vécus comme autant de provocations.»
Soufiane Djilali a, lui aussi, tôt fait de prendre ses distances avec une élection qui n'offre pas la moindre garantie de changement. «Pour nous, il est une évidence que le départ de M. Bouteflika est une nécessité, si l'on veut éviter le naufrage du pays», a plaidé le président de Jil Jadid dans un entretien accordé à notre journal (El Watan du 20 décembre 2018). Et de faire remarquer : «Une élection transparente relève de vœux pieux, ne serait-ce que parce que les conditions d'une compétition loyale ne sont pas là. Des élections d'une telle importance sont préparées deux années, pas trois mois, avant le scrutin.»
Ali Benflis a clairement indiqué, quant à lui, qu'il n'écartait pas l'idée de tenter sa chance une nouvelle fois, comme il l'a fait en 2004 et en 2014. Interrogé par nos confrères de Liberté sur son intention de se présenter, le président de Talaie El Hourriyet a précisé : «La prochaine élection présidentielle n'est pas une élection présidentielle ordinaire. Elle marque le terme d'un mandat qui s'achève dans le désordre et les turbulences que nous connaissons aujourd'hui.
Elle peut être une opportunité historique pour une alternance salutaire pour notre pays, comme elle peut être l'occasion d'un coup de force pour assurer "la continuité" et ouvrir la voie à l'inconnu. Je prendrai mes responsabilités le moment venu après avoir consulté les structures du parti.»


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