Club des Pins. Puis Moretti. Puis Club des Pins 2, en attendant le 3. Puis Sidi Fredj, sa plage militaire et sa plage présidentielle, puis Zéralda, sa forêt et sa présidence médicalisée. A chaque étape, on construit, avec l'argent public, pour loger l'oligarchie. Pas grave. Sauf qu'à chaque étape, il faut détruire les alentours et déloger les habitants, en général de vieilles familles, qui ont mal choisi le lieu où ils vivent. La semaine dernière à Zéralda, une centaine de familles ont ainsi été délogées et leurs habitations détruites en deux jours pour le seul délit d'avoir eu la mauvaise idée de résider là où le Président a décidé de finir sa vie. Si l'on extrapole cette inquiétante manie de faire le vide pour éloigner les gêneurs de siestes royales, on peut imaginer que dans un an, la minorité régnante, qui a de plus en plus besoin d'espace et de plus en plus d'enfants, s'offrira de nouvelles résidences de plus en plus sécurisées, entourées d'un désert de plus en plus grand par destructions successives. Autre conséquence, en plus de compliquer le problème de logement, il va falloir se serrer encore plus. Les logements de Birtouta où ont été relogées les familles de Zéralda devaient certainement être prévus pour des familles de Birtouta. Les demandeurs de Birtouta n'auront pas ces logements de Birtouta et ne seront pas recasés à Zéralda, mais encore plus loin. Ainsi de suite, poussant tous les gens qui ne comptent pas sur des lignes de fuite en dehors d'Alger vers des déserts. Ce système de gestion foncière est foncièrement inquiétant, mais on pourrait équilibrer le modèle. Puisque la présidence officielle d'El Mouradia est vide, pourquoi ne pas la transformer en logements LPP ? Oui, en effet, Ouyahia est toujours dedans. Mais il pourrait être le chef du syndicat de l'immeuble, lui qui aime les honneurs et les postes. Question : qui aimerait habiter avec Ouyahia ?