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Amateurisme et bonnes intention
Publié dans El Watan le 01 - 11 - 2015

Il s'agit, en fait, d'un lieu «d'histoire et de mémoire» qui pourrait permettre aux citoyens de revisiter le négociateur des Accords d'Evian dans un endroit à ciel ouvert.
Toutefois, cet édifice n'a apparemment pas provoqué l'impact escompté. Et pour cause, à l'exception de la journée de son inauguration, ce monument ne connaît pas d'engouement comme il ne suscite aucunement la curiosité des citoyens.
D'ailleurs, nombreux sont ceux qui n'arrivent pas à reconnaître le visage du Lion des Djebels sur cette statue, implantée à quelques mètres seulement d'un barrage de la gendarmerie, qui semble ne donner aucune possibilité aux citoyens de se recueillir ou de prendre, au moins, des photos souvenir. «Faites attention.
Ne prenez pas de photos. Vous risquez de voir votre appareil confisquer par les gendarmes», nous avertit un citoyen de passage. Un sentiment de peur ? Oui, effectivement, les gens ne s'arrêtent pas devant la stèle. «Je n'ai jamais vu, depuis l'inauguration par le wali, quelqu'un s'arrêter ici, pour rendre hommage à cet immense homme qui a grandement contribué dans la lutte pour la libération de notre pays du colonialisme.
Les gens ne s'intéressent apparemment plus à l'histoire», enchaîne notre interlocuteur. L'indifférence à l'égard de cette œuvre est remarquable dans la mesure où plusieurs usagers de la RN12 que nous avons interrogés n'arrivent pas à reconnaître l'homme représenté par la statue en question. «Sincèrement, je viens de savoir qu'il s'agit de Krim.
J'empreinte pratiquement chaque jour cette route, mais je n'ai à aucun moment penser à lui. Je croyais qu'il s'agit d'un homme de lettres ou un écrivain», nous a confié un automobiliste qui estime qu'il est difficile de reconnaître la figure de l'homme surtout en pleine autoroute. Il en est de même à Draâ Ben Khedda, et toujours non loin de la RN12, pour la statue du colonel Amar Ouamrane, où le citoyen peut aisément reconnaître qu'il s'agit d'un combattant mais pas forcément l'officier de l'ALN en question.
Des «lieux de mémoire» inaccessibles
Une arme en bandoulière, ce fils de Frikat, dans la commune de Draâ El Mizan, est présenté comme un véritable guerrier, histoire, sans doute, de rappeler à la génération montante que l'homme était un maquisard redoutable qui avait mené plusieurs actions contre l'armée française depuis le déclenchement de la guerre d'Algérie jusqu'à l'indépendance. Même si la stèle reflète clairement l'image d'un moudjahid, nombreux sont ceux qui n'arrivent pas à reconnaître le maquisard. L'endroit est presque inaccessible. Il est situé à proximité de deux chantiers.
«J'ai connu Ouamrane, mais quand je vois sa statue, je me dis que celle-ci ne lui ressemble pas du tout, surtout quand il était au maquis», nous dit un ancien maquisard qui estime qu'il est préférable de réaliser un musée ou bien un carré de mémoire, en l'honneur de ceux qui ont combattu la France, avec des statues d'officiers de l'ALN de la région.
Ali Mellah, un autre colonel, originaire de M'kira, dans la daïra de Tizi Gheniff, a eu droit, lui aussi, à une statue en hommage à ses sacrifices pour que l'Algérie se libère du joug colonialiste. Cette fois-ci, les concepteurs de cette œuvre, des étudiants de l'école régionale des Beaux-arts d'Azazga, entre autres, ont réussi à reproduire fidèlement l'image de ce grand révolutionnaire aux exploits mémorables. D'ailleurs, à la première vue, on reconnaît de loin cet officier supérieur de l'ALN tombé au champ d'honneur le 31 mars 1957.
«Certaines statues constituent des chefs-d'œuvre, à l'image de celles de Ali Mellah, Amirouche ou encore Mohand Oulhadj qui sont identifiables. Toutefois, ce n'est pas le cas pour plusieurs autres», nous dit un ancien membre de l'ONM qui cite l'exemple de Abane Ramdane, dont la statue ne reflète pas l'image de cet architecte du Congrès de la Sommam.
Au total, 11 œuvres ont été réalisées sur la RN12, de Tadmaït jusqu'à Chaïeb, dans la commune de Mekla, à la mémoire des officiers supérieurs de l'ALN, originaires de la wilaya de Tizi Ouzou. Ainsi, des œuvres en hommage aux colonels Slimane Dehiles dit Si Sadek ; Mohand Saïd Yazourène dit Si Saïd ; Mohammedi Saïd dit Si Nacer ; Mohammed Zamoum dit Si Saleh «ornent» également le tronçon routier en question.
20 000 martyrs
«Pour intégrer les 11 colonels de la région dans l'imaginaire national, des statues, qui constituent désormais des repères historiques, leur sont consacrées.
Les usagers de ces axes routiers auront le plaisir d'admirer les portraits d'hommes inoubliables et de se convaincre, si besoin est, que l'Algérie a enfanté des héros.
Les sacrifices de ces hommes ont conduit l'Algérie à se libérer, à prendre en main son destin et à s'atteler à l'œuvre de la reconstruction nationale et du développement», avait déclaré, pour rappel, l'ancien wali de Tizi Ouzou, Abdelkader Bouazghi, lors de l'inauguration de ces œuvres, le 5 juillet dernier, à l'occasion du 53e anniversaire de l'indépendance.
Notons qu'initialement, l'APW de Tizi Ouzou avait proposé de financer le projet à hauteur d'un milliard de centimes, et ce, pour la construction d'un mémorial de colonels dans la ville des Gênets. Puis, l'administration de wilaya a décidé de transférer le projet pour réaliser des statues pour chacun. Un élu nous a expliqué que même dans les communes, plusieurs lieux de mémoire ont été réhabilités pour ériger des stèles à l'effigie des martyrs et moudjahidine de chaque localité. Selon lui, un monument pour Mohand Oulhadj est en voie d'achèvement à Bouzeguène.
D'autres stèles ont été réalisées, souvent avec l'aide des APC et de l'APW, à Aïn El Hammam, Tigzirt, Azazga, Aghribs, Larbaâ Nath Irathen, Draâ El Mizan, Iferhounen et dans plusieurs autres communes de la wilaya de Tizi Ouzou.
«Ces endroits peuvent servir de lieux historiques et de commémoration. Souvent, les villageois, structurés généralement en association, travaillent dans le sens de revisiter les martyrs de leurs localités», précise le même élu qui évoque le cas de la stèle réalisée à la mémoire des 161 martyrs de Tizit, dans la commune d'Illilten, à une soixantaine de kilomètres au sud-est de Tizi Ouzou.
Il est utile de rappeler, d'ailleurs, que dans cette bourgade, 28 personnes ont été tuées durant la journée du 28 octobre 1957, lors des bombardements de l'armée coloniale.
De ce fait, des monuments peuvent aider à combattre l'oubli des sacrifices consentis par les 20 000 martyrs tombés au champ de bataille dans la wilaya de Tizi Ouzou et dont les noms sont gravés à jamais sur le mémorial érigé à l'entrée ouest de la capitale du Djurdjura.


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