Après une dizaine d'années de traversée du désert en l'absence d'un stade digne de ce nom au centre-ville et malgré sa position stratégique et l'immense espace qu'il compte au cœur de la ville, le laisser-aller a fait de ce joyau sportif un champ livré au vent de sable. C'était un manque à la fois incompréhensible et injustifié très ressenti par la population de Ouargla qui a longtemps pâti de la situation catastrophique du complexe du 24 Février de La Silice affectueusement désigné encore comme le stade communal. Le premier de son histoire. Mais les choses semblent avoir changé et en mieux. Une fois n'est pas coutume, de sages décisions ont été prises à commencer par un juste retour des choses aux mains de la direction de la jeunesse et des sports après plus d'une décennie aux mains de la mairie. Une prise de décision courageuse qui ne livrera plus la salle omnisports aux braderies et autres activités du genre, même si la proximité et la centralité de cette salle faisaient le bonheur de la population. Dynamique A la veille de la visite du ministre de la Jeunesse et des Sports, hier, le complexe du 24 Février ne présentait plus l'image d'une structure sans âme. Son âme ? Ce sont les 300 adhérents aux clubs sportifs qui s'y sont installés depuis le mois de novembre dernier. Arts martiaux, judo, taekwondo, karaté et aérobic féminin. Ces disciplines ont relancé l'activité sportive dans cet immense stade qui connaît une dynamique nouvelle depuis la nomination de Hakim Gammou à sa tête. «Nous ferons tous ce qui est dans nos moyens pour garder le cap, car nous savons que la reprise d'activités dans le complexe du 24 Février va booster la pratique sportive au sein de la population urbaine.» La preuve, ce sont des parents accompagnés de leurs enfants, des garçons mais aussi de nombreuses filles vêtues de survêtements qui affluaient hier matin, première journée des vacances scolaires. Pour un premier jour de congé, Maïssa s'est levée tôt. Elle tenait «à ne pas rater le premier cours d'initiation au judo». Une discipline qui compte 5 filles pour l'équipe des minimes, nous explique Mustapha Haïmoune, entraîneur de judo chargée d'une cinquantaine d'adhérents minimes et seniors. Espoir Les entraînements se déroulent les samedi, mardi et jeudi en temps normal. De 17 à 18h10 pour les minimes et de 18h30 à 20h30 pour les seniors, précise-t-il. Pour les plus jeunes, ce n'est pas tant l'aspect technique qui compte, mais la condition physique, affirme ce jeune entraîneur qui espère donner à ces enfants les bases d'une bonne pratique physique et peut-être encourager de jeunes talents qui seront décelés au cours des différentes compétitions locales, régionales et nationales. Dalila, cadre de la jeunesse et des sports nouvellement affectée à la direction du complexe, nourrit l'espoir de voir s'y développer une activité sportive féminine. Cette ancienne cadre vient de lancer un club d'aérobic qui compte une cinquantaine d'adhérentes. La séance inaugurale se tiendra aujourd'hui et permettra aux femmes de Ouargla de choisir l'horaire qui les arrange pour pratiquer une activité sportive légère et saine. Deux coachs ont été recrutées par la direction de la jeunesse et des sports à cet effet. Dans la salle, une dizaine de vélos, des tapis de sport et un tapis roulant. «Nous attendons la pose de miroirs cet après-midi», nous confie Dalila. «J'ai reçu une dizaine de dames cette semaine, elles cherchaient la proximité et des horaires plus adaptés à leur journée de travail, certaines viendront avec leurs filles», ajoute-t-elle. Vers midi, à l'arrivée de la délégation du ministère de la Jeunesse et des Sports, les sportifs en herbe se préparaient à monter leurs prouesses à El Hadi Ould Ali, accompagné de Boubakeur Chethouna, DJS de Ouargla. En sus de ces athlètes de l'avenir, le ministre devait inspecter les travaux de la réalisation d'un circuit d'athlétisme au niveau du complexe sportif avant de donner le coup d'envoi des Olympiades Sport-Sud au complexe du 18 Février de la commune de Rouissat, en milieu d'après-midi.