Vendredi dernier, lors de l'émission hebdomadaire « Adhouâ 'ala el baladiate » (lumières sur les communes), présentée par la radio de proximité El Bahdja, c'était au tour du président de l'APC de Rahmania de venir sur le plateau éclairer l'auditoire sur le programme d'action de sa commune et répondre aux préoccupations de ses administrés. Mais l'animateur était aigri par l'absence de dernière minute de « cheikh el baladia » qui a fait un pied de nez à ceux qui l'ont élu. Pourtant, le premier magistrat de cette commune du cordon du Sahel avait refusé d'être l'hôte de la radio El Bahdja et ce, après avoir donné son quitus de passer sur les ondes, selon l'animateur. Mais lorsqu'on veut tourner le dos à ses concitoyens, on peut brandir n'importe quel argument pour se soustraire aux premiers rudiments de la communication non sans cultiver le mépris. La moindre des choses, le P/APC aurait dû être prévoyant en déléguant, l'espace d'une heure, son alter ego pour répondre aux interrogations des citoyens de sa commune. Mais l'idée n'a nullement effleuré notre commis de l'Etat. L'animateur devait donc faire contre mauvaise fortune bon cœur, en trouvant l'astuce pour meubler son émission à une heure de grande écoute suite à cet impondérable. Il dut s'escrimer pour présenter un panorama en diagonale de la cité et ouvrir, à l'occasion, l'antenne aux différentes interventions de citoyens de la commune, dont quelques-uns ne manquaient pas de se plaindre du manque criant d'infrastructures et de la gestion des membres de l'exécutif chapeauté par l'auguste commis de l'Etat. Et voilà qu'une demi-heure après l'entame de l'émission, notre « cheikh el baladia » sort de sa réserve et tente, par téléphone interposé, de prendre langue avec l'animateur pour se défendre et balayer sans convaincre, les griefs portés par les administrés contre la détérioration de leurs conditions de vie : routes impraticables, coupures récurrentes d'électricité, absence de transport public, manque de terrains de jeu et d'aires de détente, etc. Au lieu d'accorder une heure sur le plateau pour s'exprimer et expliquer le plan de développement communal, l'invité et porte-voix des citoyens s'échinait, dans son murmure confus, à dire la bonne volonté affichée par son équipe. Quelle prévenance de la part de notre « cheikh el baladia » d'émerger de sa « souricière » dans une émission qu'il a voulu plonger dans le noir !
