qui ont été contraints d'abandonner leurs foyers, depuis l'apparition de leur maladie, pour trouver refuge non loin d'un centre d'hémodialyse, soit à Reggane (650 km) ou à Adrar (800 km), selon M. Ahmed Békri, président de l'association des insuffisants rénaux de la wilaya d'Adrar. Il affirme que quelques malades sont décédés faute de prise en charge. En effet, ces malheureux patients dont la vie est rattachée à un générateur (3 séances d'hémodialyse de 4 h par semaine), sont obligés de se séparer de la vie en famille. Certains ont trouvé asile chez des parents ou des amis, d'autres ont dû louer carrément une habitation le plus souvent précaire et les moins nantis font du porte à porte car BBM, malgré son nouveau statut de wilaya déléguée, ne dispose pas encore d'un centre d'hémodialyse. Cette frange de malades reste toujours le parent pauvre, en prise en charge médicale, du secteur de la Santé, selon notre interlocuteur qui s'indigne devant le mutisme de la DSP face à cette situation qui n'a que trop durer. «Nous avons sollicité, par écrit, à maintes reprises la DSP, et cela sans résultats, afin de créer un service d'hémodialyse au niveau de l'une des structures sanitaires de BBM. Malgré le soutien de la fédération nationale des insuffisants rénaux qui nous a fait don de 6 générateurs et d'une station d'épuration d'eau. Ce qui nous faut maintenant, c'est les locaux et les autres équipements d'accompagnement, évidemment avec le personnel médical et paramédical d'encadrement». Par ailleurs, il nous dira : «Vu la spécificité de la région de BBM comme ville frontalière avec le Mali, certains habitants sont des nomades démunis d'argent et de papiers d'identité tel le cas des 2 jeunes filles et des 2 enfants. Leurs médicaments coûtent très chers et les examens médicaux tels que les analyses PTH (chaque trimestre) sont à la charge de notre association. Nous sommes conventionnés avec un laboratoire privé mais nous n'avons pas les moyens financiers pour faire face à cette demande croissante. On s'adresse souvent aux bienfaiteurs d'Adrar que nous remercions au passage». D'autre part, les insuffisants rénaux d'Aoulef vivent, eux aussi, le même calvaire et sont aussi obligés de faire la navette de 200 km en aller et retour vers Réggane. Et pourtant, le secteur sanitaire d'Aoulef dispose depuis longtemps d'un centre d'hémodialyse avec 6 générateurs (neufs) mais n'est pas encore fonctionnel, affirme M. Békri. Une situation qu'il a du mal à comprendre dans ce tableau noir qu'il dresse sur la santé. Il cite aussi les affres des patients résidents dans les ksour rattachés à Timimoun, à l'image de Talmine, Zaouiet Débagh, Deldoul, Tinerkouk et Aougrout. Ils seraient 43 malades à converger quotidiennement vers Timimoun. Un centre qu'il juge dépassé malgré l'existence de 8 générateurs et 4 de réserve. «Ce centre ainsi que celui d'Adrar ne répondent plus aux exigences médicales pour une prise en charge convenable des patients et ceci par le manque surtout d'espace, de médecins et de néphrologues. Adrar compte 100 malades et dispose de 23 générateurs entassés dans un service et un espace créés il y a plus de 10 ans».