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« Un tournant majeur dans les relations entre la France et l'Algérie » Eviction de Bruno Retailleau et arrivée de Laurent Nuñez au ministère de l'Intérieur en France
Le fondateur du Conseil mondial de la diaspora algérienne (CMDA), Karim Zéribi, a salué, hier à Alger, la position, responsable, du nouveau ministre de l'Intérieur français, Laurent Nuñez, au sujet de l'Accord franco-algérien de 1968 sur la circulation, le séjour et l'emploi des ressortissants algériens. « Laurent Nuñez, ancien chef des renseignements français, connaît bien l'Algérie. Il l'a affirmé clairement. Il ne souhaite pas jeter de l'huile sur le feu. Il veut avancer sur une base de respect mutuel, et, surtout, il a été clair sur un sujet sensible, l'Accord franco-algérien de 1968 sur la circulation, le séjour et l'emploi des ressortissants algériens », a-t-il indiqué, précisant que sa remise en cause n'est pas à l'ordre du jour. Intervenant sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale à l'émission ''L'invité du jour'', Karim Zeribi a rappelé que cet Accord a déjà été révisé à trois reprises. Pourtant, certains rapports parlementaires, très politisés, en dénoncent le coût, estimé à près de 2 milliards d'euros par an pour la France. Ce qu'on ne dit jamais, c'est ce que les Algériens rapportent à l'économie française. On parle toujours de ce que l'immigration coûte, jamais de ce qu'elle apporte. », a-t-il dit. Affirmant que l'éviction de Bruno Retailleau et l'arrivée de Laurent Nuñez à la tête du ministère de l'Intérieur en France, est un tournant majeur dans les relations entre la France et l'Algérie. Laurent Nuñez, a poursuivi Karim Zeribi, représente une réelle chance pour tourner la page. « Il ne cherche pas à instrumentaliser la relation franco-algérienne et adopte une posture bien plus constructive que son prédécesseur. Avec Nuñez, tout est possible. La diplomatie, ce n'est pas la vengeance ou le mépris. C'est le dialogue et la reconnaissance des intérêts communs», a-t-il fait remarquer. Bruno Retailleau, a ajouté Karim Zeribi, a largement contribué à dégrader les relations entre la France et l'Algérie. Son attitude, jugée hostile et idéologique, aurait placé l'Algérie dans une posture d'ennemi, ce qui est une erreur fondamentale, surtout avec un pays comme l'Algérie. Déplorant que Bruno Retailleau a volontairement tendu les relations. «Il a politisé les dossiers migratoires et bloqué de nombreuses coopérations, notamment économiques. C'est incompréhensible. A peine nommé, Laurent Nuñez a donné un nouveau ton. Il veut une relation normale avec l'Algérie. Il ne cherche pas à l'instrumentaliser politiquement. C'est un pas dans la bonne direction», estimé Karim Zeribi. Et de rappeler que la dégradation des relations a eu un impact à tous les niveaux. Soulignant que sur le plan économique, les exportations de blé à destination de l'Algérie représentent près d'un milliard d'euros par an avant d'évoquer les 450 entreprises françaises installées en Algérie, la coopération sécuritaire et les enjeux migratoires. «C'est scandaleux d'avoir sanctionné les Algériens qui travaillent en France. Retailleau les a harcelés inutilement. Ce sont eux qui font tourner cette économie», a ajouté l'invité de la Chaîne III de la Radio nationale. Enfin, le fondateur du Conseil mondial de la diaspora algérienne (CMDA) a insisté sur la nécessité de regarder l'histoire en face. Citant les commémorations du 17 octobre 1961, et saluant les gestes symboliques comme celui de l'ambassadrice de France en Algérie qui s'est recueilli en France. «Les Français d'aujourd'hui ne doivent pas porter seuls le fardeau de l'histoire. Mais il faut la reconnaître, la regarder en face. Cela fait partie de l'apaisement.»