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«Régénérer une industrie cinématographique»
Publié dans El Watan le 26 - 03 - 2016

Le Centre algérien du développement du cinéma (CADC) est de création récente. Quelles sont ses principales missions ?
Les missions du CADC englobent la totalité de l'industrie du cinéma en partant du financement, de la production et de la co-production en passant par la promotion et la distribution. Il y a aussi la participation à la construction de studios, de laboratoires de post-production et l'acquisition du matériel de tournage puisque nous avons un grand manque.
Le centre a une mission de service public, celle de récupérer les archives filmiques algériennes qui se trouvent à l'étranger. Nous allons d'abord récupérer les négatifs, et ensuite les droits moraux et financiers qui découlent de ces films.
Le CADC peut-il être considéré comme un producteur ?
En matière de production ou de co-production, le CADC agit de deux façons différentes. La première en tant qu'opérateur financier au nom du ministère de la Culture. A ce moment-là, il gère les financements qui lui sont confiés par le ministère en vue de produire des films acceptés par les commissions de lecture telles que le Fonds de développement de l'art, de la technique et de l'industrie cinématographique (FDATIC). La deuxième est quand le centre produit lui-même les films. Par exemple, un scénariste peut soumettre un projet au CADC.
Le centre ira ensuite, comme tout producteur algérien, déposer une demande de financement auprès du Fdatic ou d'autres fonds à l'international. Nous acceptons le montage financier mutlinational, pas uniquement pour alléger la facture des films mais pour permettre à ces films d'avoir une vie à l'étranger
Vous allez donc faire un travail de promotion dans les festivals…
En fait, notre objectif est d'arriver à élever l'accès des films algériens aux financements internationaux au même titre que nos voisins maghrébins. Nous faisons un travail de fond, un travail de networking aux fins de permettre au cinéma algérien d'être plus présent lorsqu'il s'agit d'obtention de fonds étrangers.
Là, vous serez dans un univers concurentiel puisqu'il y a d'autres projets en quête de financement…
Nous avons déjà un avantage. Lorsque nous évoquons l'Algérie à l'étranger, il n'y a pas un professionnel à que cela n'évoque pas quelque chose. On entend tout de suite parler de Chronique des années de braise ou de Omar Gatlato ; bref, des films qui ont fait l'histoire du cinéma algérien. Il y a un engouement envers ce cinéma par rapport à ce qu'il a été par le passé, mais aussi à ce qu'il est aujourd'hui. Il n'y a qu'à citer les films de Hassen Ferhani, de Karim Moussaoui, de Amine Sidi Boumediène, pour ne citer que ceux-là.
Il y a réellement un potentiel qu'il faut savoir défendre et faire le public relation du cinéma algérien auprès des fonds étrangers. Le CADC est opérationnel depuis avril 2015.
Nous avons élaboré un calendrier de déplacements ciblés à l'étranger, vers des destinations où l'on peut avoir des intérêts comme les festivals où il existe des marchés de films pour qu'on négocie la commercialisation de nos productions. Nous faisons attention également à la ligne éditoriale des festivals, les gens qui les fréquentent et l'importance de leurs fonds qui seraient, éventuellement, intéressés par le financement du cinéma algérien.
Quels sont justement les festivals que vous avez ciblé jusque-là ?
Par exemple, le festival de Berlin (Berlinale) où nous nous sommes déplacés dernièrement et avons approché le de World Cinema Fund. Nous sommes déjà en train de coproduire avec une société allemande le documentaire de Amine Hatou, Janitou. Le film sera prêt fin 2016. Nous voulons diversifier les sources de financement. Il y a des fonds en Norvège, en Allemagne, aux Emirats arabes unis, aux Etats-Unis, au Qatar…Certains fonds visent des zones géographiques particulières.
Avez-vous reçu des demandes de réalisateurs algériens pour produire ou trouver des financements à des films ?
Nous avons beaucoup de demandes pour les courts métrages ou pour la première œuvre pour les longs métrages (documentaires ou fiction). On met un point d'honneur à soutenir la jeune génération de cinéastes. Il faut le dire : les jeunes ont du mal à trouver un producteur. La majorité des producteurs – pas tous heureusement – préfèrent aller au Fdatic pour financer un long métrage plutôt que de chercher des fonds pour un court métrage. Le court métrage est un genre spécial qui ne peut passer que dans les festivals ou dans les chaînes de télévision.
On ne peut pas le placer dans une salle de cinéma. Il ne peut y avoir de retour sur investissement direct. Pour ces raisons, nous tenons à encourager les jeunes cinéastes désireux de faire un premier ou un deuxième court pour qu'ils puissent être découverts par les producteurs. C'est une manière de les promouvoir, les mettre en avant. Certains ne feront pas de bons films, d'autres ne deviendront jamais des cinéastes, mais il est impératif de donner sa chance à tout le monde dans la limite du court métrage.
Donc, les primo-créateurs peuvent venir frapper à vos portes… Comment faites-vous le choix des projets ?
L'établissement est encore jeune et ne peut financer directement un film. Nous passons forcément par des fonds, le premier réflexe est de sollicter le Fdatic. Contrairement aux entreprises privées, le CADC a l'avantage de proposer un nombre illimité de projets. Nous pouvons, selon le choix du réalisateur ou la difficulté du tournage, prendre un producteur exécutif. Le but est de générer une industrie cinématographique, pas de créer un monopole.
En confiant la production exécutive à une société privée, on lui permet d'avoir une rentrée d'argent. Cela nous permettra d'avoir un environnement sain pour une industrie qu'on veut construire. Dans certains cas, lorsque l'équipe est réduite, nous nous chargeons nous-mêmes de la production.
Fixez-vous un plafond pour le financement d'un film en subvention ?
Souvent, on confond subvention et dotation. La subvention est l'aide donnée directement par l'Etat à la société de production. La dotation, c'est ce que l'Etat confie à une institution sous tutelle, en l'occurrence le CADC, aux fins de coproduire un film. A travers une entreprise publique, l'Etat garantit des parts dans le film, une chaîne de droits et un retour sur invetissement, des recettes.
Lorsque vous décidez de soutenir un projet, procédez-vous au «contrôle» de la production, de l'évolution du tournage ?
Lorsque nous produisons nous-mêmes, il va de soi que nous discutons avec les réalisateurs. Sans citer de noms, nous avons proposé une aide au développement pour certains scénarios. Souvent l'idée est bonne, mais le scénario ne suit pas. Nous proposons donc une réecriture en prenant des consultants, des script doctors ou des dialoguistes. C'est tout un processus qui est parfois occulté malgré son importance. Il est indéniable que le résultat final du film dépend du texte.
Dans le cas où l'on est un opérateur financier, c'est différent. Nous recevons un dossier qui est déjà accepté par une commission de lecture. Le scénario devient de fait «bon à produire». Le financement est fixé par le ministère de la Culture. Nous faisons un suivi plus financier qu'artistique. A un moment, nous sommes tenus de remettre une copie du montage définitif mais sans post-production (mixage, étalonnage, musique…) à la commission de visionnage. La commission compare ce qui a été fait par rapport au scénario initial.
Nous partons toujours de la base que la commission de lecture est souveraine. En cours de route, le réalisateur peut introduire certains changements sans dénaturer le scénario validé par la commission.
Quand le film est produit, allez-vous le suivre à l'international ?
Cela viendra dans un second temps. Tous les films qui nous ont été confiés sont en cours de production. Nous avons seize films inscrits à la faveur de la manifestation, Constantine, capitale de la culture arabe. Et dix autres films pour le Fdatic. En règle générale, la promotion d'un film commence avant la fin de la réalisation. Cela se fait partout dans le monde. En Algérie, nous avons pris l'habitude de penser à la promotion au lendemain de l'avant-première.
Ailleurs, ont communique par bribes sur la production d'un film, puis on passe à la diffusion graduelle d'images avant sa sortie. Nous ne le faisons pas encore. Il est donc normal qu'un film, sorti de nulle part, soit refusé par les festivals. D'autres personnes font un travail pendant des mois et à travers différents supports de communication pour faire connaître le film.
Pour que le jour où il atterisse sur le bureau du comité de sélection d'un festival il soit accepté. Les membres du comité auront déjà lu, entendu ou vu quelque chose sur le film, ont déjà une idée. Ce problème de mauvaise promotion doit être réglé, autant que d'autres problèmes. Ce n'est pas uniquement l'affaire du CADC, mais celui de toute la corporation.
Comment se fera la distribution dans le futur pour les films que vous produisez ?
La distribution doit se faire sur deux niveaux. Le premier est national, lié plus au manque de salles qu'aux producteurs. Ce manque de salles est un autre problème qu'il faut régler. Le deuxième est international. Là, plus on a un montage financier varié pour la production, plus on a de la chance d'avoir des vendeurs internationaux pour l'achat du film et pour sa distribution dans plusieurs pays. Par habitude, les professionnels du cinéma s'intéressent aux films financés par plusieurs fonds. Pour eux, les fonds ont fait confiance au film, donc ça vaut la peine !
Vous plaidez souvent pour faire de l'Algérie une destination de tournage. Pourquoi ?
C'est une des missions consacrées dans les statuts du CADC : promouvoir l'Algérie en tant que destination de tournage de films. La Tunisie, le Maroc et la Roumanie ont fait de cela un moyen de promotion touristique en prenant en compte la dimension financière. Le tournage de films étrangers en Algérie peut être une source d'entrée de devises.
Il y a également la dimension du savoir-faire. Nous voulons imposer des stagiaires algériens aux équipes de tournage pour qu'ils puissent se former. C'est bénéfique sur tous les plans.


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