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Œuvres universitaires : Mauvaise gestion ou pratiques malsaines ?
Publié dans El Watan le 21 - 09 - 2016

La gestion des œuvres universitaires est au centre du débat depuis quelques semaines. Après la grosse polémique sur l'instauration du système LMD puis son application, voici que les discussions changent de cap. La rentrée universitaire 2016-2017 annonce, à se fier aux déclarations du ministre de l'Enseignement supérieur, plusieurs opérations de nettoyage des écuries d'Augias. Tahar Hadjar, après avoir annoncé sa détermination à lutter contre la malhonnêteté intellectuelle dès le cours inaugural de l'année, présente en simultané sa volonté de revoir la politique de gestion des œuvres universitaires.
Dès le début du mois courant, le ministre a lancé un pavé dans la mare. Il s'agit tout bonnement de revoir le système de subvention de l'Etat aux œuvres universitaires, un système établi au lendemain de l'indépendance et qui n'a jamais connu de réforme. Annonçant une conférence nationale qui devrait se tenir dans les semaines à venir, il souhaite engager une réflexion pour «étudier le dossier des œuvres universitaires en toute objectivité», affirmait-il le 3 septembre dernier.
Comme première ébauche de réflexion, il préconise le soutien direct à l'étudiant. «Nous sommes en train de réfléchir à instaurer un soutien direct à l'étudiant. Si nous arrivons à concrétiser cela, la nouvelle option aura un impact sur la valeur de la bourse de l'étudiant étant donné que la somme destinée à financer les autres services (restauration, hébergement et transport) sera versée directement à l'étudiant», expliquait Tahar Hadjar.
Géré par un organisme public, l'Officie national des œuvres universitaires (ONOU), le «soutien» aux étudiants comprend essentiellement l'hébergement, la restauration, le transport et la bourse. Une bagatelle de 120 milliards de dinars annuels, soit plus de 47% du budget alloué au secteur.
L'année dernière, le directeur général de l'ONOU, Abdelhak Boudraâ, affirmait que 500 000 étudiants (soit le tiers de la population estudiantine) bénéficiaient d'une chambre universitaire, que 1,2 million de repas étaient distribués quotidiennement au tarif dérisoire de 24 centimes et que près de 850 000 apprenants ont bénéficié des 4050 DA trimestriels de la bourse. Mais loin de ces statistiques ahurissantes, dans un pays ou quatre Algériens sur 100 sont des étudiants inscrits, la réalité est un quotidien harassant pour les universitaires.
«Les étudiants ont faim !»
Lors de la conférence nationale d'évaluation du système LMD, les 12 et 13 janvier dernier, le constat était déjà amer. Au cours d'un atelier consacré à la vie estudiantine, enseignants et étudiants dénonçaient les conditions parfois indignes dans lesquelles ils pataugeaient. Sous le titre «Les étudiants ont faim», le compte-rendu du supplément Etudiant du 13 janvier 2016 rapportait les propos choquants d'un professeur qui assénait : «On se noie dans le gaspillage mais l'étudiant à faim et vous parlez d'austérité !»
Lors de cette rencontre, le directeur général de l'Onou reconnaissait les maux décriés, mais les restreignait à certains établissements et les expliquait par le manque de formation des cadres et agents de l'Office. Mais le mal est bien plus profond que de simples approximations dans la gestion des œuvres universitaires. Car l'ONOU, à l'instar des autres secteurs, souffrent de gaspillage et de pratiques malsaines où règnent détournements et corruptions. L'année dernière, pas moins de 18 responsables de résidences universitaires ont été cités dans des affaires de mauvaise gestion et de malversations.
Avoir accès à une chambre universitaire ou bénéficier d'une bourse sont parfois matière à activer les leviers du clientélisme, du népotisme et autre bakchich. Bénéficier d'un espace où dormir à raison de 40 DA le mètre carré, d'une bourse de moins de 1300 DA par mois ou encore d'un repas estimé à 200 DA payé à 24 centimes par les étudiants n'est même plus une fin en soi. Car ces prestations, une fois acquises, sont loin de répondre aux exigences d'une vie active, faite de fortes sollicitations des muscles et du cerveau.
Subvention directe
Le professeur Dalila Samai Haddadi, directrice du Centre d'aide psychologique universitaire (Alger 2) tirait, en septembre 2014 dans les colonnes de ce supplément, la sonnette d'alarme sur le burn-out des étudiants. Un burn-out qu'elle explique par la malnutrition, le mauvais sommeil et les conditions stressantes dans lesquelles ils évoluent. Ce qui, selon elle, produit cette agressivité et ce manque d'assiduité dénoncé par nombre d'enseignants.
En mettant d'un côté de la balance les 120 milliards de dinars alloués aux œuvres universitaires — qui, selon les statistiques présentées par M. Boudraâ, concernent, entre autres, pour 65 milliards la restauration et pour 13 milliards pour la bourse, soit près de 78 milliards — et de l'autre les prestations offertes, on constate un décalage important. A ce degré de défaillance, il ne s'agit plus de mauvaise gestion mais carrément de saignée.
Même s'il faut savoir raison garder, si un étudiant algérien coûte à l'Etat (en termes de prestations sans encadrement) 200 000 DA par an (d'après le ministre de l'Enseignement supérieur), cela reste loin des 2000 euros dépensés ailleurs par tête pensante. Alors, la révision de la gestion des œuvres universitaires – pour combattue qu'elle soit par certains organismes estudiantins et autres nostalgiques des «acquis universitaires» quant à la subvention de l'Etat– doit être mûrement réfléchie.
Tahar Hadjar, qui assurait cette semaine qu'il ne s'agira aucunement de privatisation des œuvres universitaires, souhaite toutefois donner l'argent directement aux concernés. Mais l'Etat est-il prêt pour cette mesure ? Par simple calcul, il s'agira alors de relever la bourse au minimum au SNMG. Le ministre va-t-il accorder 200 000 DA annuellement à chaque étudiant ? La conférence sur les œuvres universitaires nous donnera plus de précisions.


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