Malgré son titre de champion d'Afrique et la 7e place décrochée au Championnat du monde de bodybuilding à Manama 2009 (Bahreïn), le spécialiste algérien Mohamed Slimani reste méconnu en Algérie. Après une longue carrière entamée il y a seize années dans les salles de culturisme, Slimani, âgé actuellement d'à peine 29 ans, a fait le bodybuilding. Au fil des années, il est devenu le « Schwarzenegger » algérien. Très acharné et très passionné dans ses entraînements, le bodybuilder algérien a dominé à huit reprises le championnat d'Algérie de sa catégorie. Cette suprématie et ferveur lui ont ouvert la porte de participer au Mondial avec les meilleurs du monde. Dans une rencontre au siège de la rédaction d'El Watan, Slimani était comblé d'évoquer sa riche carrière : « J'ai toujours rêvé de devenir un champion en bodybuilding. Dieu merci cela s'est réalisé. Mais j'avoue que cela a été très dur pour moi, car contrairement à certaines disciplines où les sportifs perçoivent des bourses de préparation, le bodybuilding reste un sport ou les champions sont vraiment marginalisés. Le bodybuilding, qui veut dire en français “construction du corps”, nécessite de grands moyens, comme son nom l'indique. Une nutrition spécifique est très recommandée afin de gagner du muscle et entretenir le poids de compétition. Il faut surveiller rigoureusement son régime alimentaire, avant toute chose. Malheureusement, avec mon statut d'agent de sécurité à l'université de Ben Aknoun, je me contente d'escalopes et de riz. Je me prends en charge pour préparer toutes compétitions nationales ou internationales. Lorsque j'étais sacré champion d'Afrique en 2007, je pensais je qu'allais bénéficier plus d'égards. Après mon titre africain obtenu à Batna, j'ai poursuivi ma préparation en vue d'être prêt pour le Championnat du monde. Mes sacrifices personnels ont fini par donner d'excellents résultats comme en témoigne la 7e place enregistrée au rendez-vous mondial de bodybuilding qui s'est tenu à Manama 2009 (Bahreïn). Ce fut le meilleur résultat historique réalisé par un bodybuilder algérien où 75 nations étaient engagées », raconte notre champion d'Afrique. A l'issue de cet exploit, Slimani était convoité pour s'installer à l'étranger, mais il a refusé toutes les offres : « J'ai eu des proposition pour concourir sous d'autres cieux mais j'ai refusé. Je suis très attaché à mon pays », dit-il. Slimani espère juste une prise en charge digne de ce nom pour préparer le prochain Mondial cette saison au Qatar : « Je ne parle que de ma personne, il y a d'autres bodybuilders qui n'attendent que des moyens pour préparer les compétitions internationales. Croyez-moi, avec une meilleure considération, cette discipline peut donner des satisfactions à l'Algérie. » Slimani s'est lancé également dans la promotion où il est en train d'initier son expérience aux jeunes au niveau d'une salle située à Bab Ezzouar.
