Un terroriste abattu et deux éléments de soutien arrêtés à Bordj Badji Mokhtar    Le Président Tebboune préside la cérémonie    Face à la proposition d'achat de la société espagnole Naturgy par le groupe Emirati TAQA    LG Electronics MEA innove avec sa nouvelle gamme de produits de divertissement à domicile    Samsung continue de briser les barrières linguistiques avec Galaxy AI    Aux origines sionistes de la stigmatisation des musulmans et de la criminalisation de l'islam    132 personnes arrêtées lors d'un rassemblement pro-palestinien à UCLA    La Turquie va s'associer au procès initié par l'Afrique du Sud contre l'entité sioniste à la CIJ    Inter-régions : Le dossier du match IRB El Kerma-SCM Oran «classé»    «Le Makhzen surfe sur le sport afin de faire oublier les déboires des Marocains»    Un match à huis clos pour l'AS Khroub le RC Arbaâ et l'ES Ghozlane    Lancement de six projets d'aménagement des routes de la ville du chef-lieu    Un réseau de passeurs présumés démantelé à Sidi Lakhdar    Préparatifs du recensement général de l'agriculture 2024    Un site archéologique à protéger    Un nouveau livre de solidarité avec le peuple palestinien    Sur les traces de l'architecture ottomane    Journée mondiale de la liberté de la presse: Goudjil adresse ses vœux à la corporation médiatique nationale    Grand prix de la ville d'Oran: Nehari Mohamed Amine remporte la 2e étape    Laagab baptise deux salles de conférences des stades "Nelson Mandela" et "5 juillet" de noms de deux défunts journalistes    Guterres exprime son indignation face au nombre de journalistes tombés en martyrs à Ghaza    Journée mondiale de la liberté de la presse: le CNDH affirme son soutien à la corporation médiatique nationale    Laagab préside la cérémonie de célébration de la Journée mondiale de la liberté de la presse    La protesta estudiantine occidentale face aux lobbies sionistes.    M. Larbaoui en Gambie pour participer au travaux du sommet de l'OCI    Groupe "Giplait": signature d'une convention-cadre avec l'agence AADL portant disponibilité des produits laitiers dans les agglomérations    Sport/distinction: Mustapha Berraf décoré de la médaille de l'Ordre national du Mali    Journée mondiale de la liberté de la presse: le ministre de la Communication se recueille à la mémoire des martyrs de la profession    Le président de la République met en avant les principaux acquis de l'économie nationale et réaffirme le caractère social de l'Etat    Béchar: la chanteuse Hasna El Bacharia inhumée au cimetière de Béchar    En application des instructions du président de la République, arrivée d'enfants palestiniens blessés en Algérie    Accidents de la route: 62 morts et 251 blessés en une semaine    Oran: plus de 1.000 visiteurs au Salon international du transport et de la logistique "Logistical"    Le ministre de la Santé préside l'ouverture d'une Journée scientifique sur "l'histoire de la médecine légale en Algérie"    Plus de 1,5 million de candidats aux examens du Bac et du BEM 2024    Port d'Alger: recueillement à la mémoire des martyrs de l'attentat terroriste de l'OAS du 2 mai 1962    Un outil essentiel pour l'expression de la vérité    Megaprojet de ferme d'Adrar : « elmal ou Etfer3ine »    ALORS, MESSIEURS LES DIRIGEANTS OCCIDENTAUX : NE POUVEZ-VOUS TOUJOURS PAS VOIR LES SIGNES ANNONCIATEURS DUN GENOCIDE A GAZA ?    Témoignage. Printemps Amazigh. Avril 80    Le Président Tebboune va-t-il briguer un second mandat ?    L'imagination au pouvoir.    Le diktat des autodidactes    Prise de Position : Solidarité avec l'entraîneur Belmadi malgré l'échec    Ils revendiquent la régularisation de la Pension complémentaire de retraite: Sit-in des mutualistes de la Sonatrach devant le siège Aval    Coupe d'afrique des nations - Equipe Nationale : L'Angola en ligne de mire    Suite à la rumeur faisant état de 5 décès pour manque d'oxygène: L'EHU dément et installe une cellule de crise    Pôle urbain Ahmed Zabana: Ouverture prochaine d'une classe pour enfants trisomiques    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Les Oranges : d'un porteur de parole à l'autre
Publié dans El Watan le 23 - 08 - 2017

Il fallait bien un méridional comme Abdel Bouchama, comédien habitant dans le Var, sur la rive nord de la Méditerranée, juste en face d'Alger, pour tenter de donner corps au somptueux texte de Aziz Chouaki, Les Oranges, maintes fois joué depuis sa parution en 1998.
Le romancier et auteur de théâtre algérien y avait mis tout son ressenti d'exilé de son pays dont il ne pouvait pas se séparer sans en être déchiré. Avec la truculence, la drôlerie, la critique acerbe, la mélancolie qui caractérise Chouaki, ce texte a rebondi depuis, d'un porteur de parole à l'autre, sans jamais perdre de sa saveur.
Abdel Bouchama nous confie avoir lu une première fois ce texte il y a quelques années : «C'est un vrai texte qui parle de l'Algérie. Je l'ai aimé pour deux raisons. La première est émotionnelle : c'est le pays de mes parents. Je pensais à ma mère. Je voulais m'en souvenir avec une parole qui rende hommage au pays.
Quand je joue, je pense à elle, ma mère qui n'est plus de ce monde. Je dis avant de rentrer en scène : «Allez, on y va», comme si elle m'accompagnait. Le yala benti, je l'ai rajouté pour elle, car dans le monologue de Chouaki, il n'y a pas de personnage féminin. La deuxième raison, elle est artistique. Chouaki ne donne pas de leçon de morale. Il retrace l'Histoire et il y a plusieurs histoires dans l'Histoire. De façon tendre, amusée drôle. Il se moque des Algériens, mais il est comme eux. Il a mal à l'Algérie.»

LE RIRE ET LA DÉRISION POUR CAMOUFLER LES PLEURS
Tout cela n'enlève pas justement la force de désespoir, sans découragement, qu'on retrouve dans tous les textes de Chouaki, jusque dans ces derniers mis en scène, comme Maestro, ou cette année à Avignon le déroutant Espéranza (dont nous parlerons prochainement). Il s'abrite derrière le rire et la dérision pour camoufler les pleurs.
Pour Abdel Bouchama, il y a peut-être une «forme de catharsis pour lui. Les Oranges, c'est une langue tellement croustillante… On n'est pas dans le pathos, le lourd. C'est léger. Chouaki est sobre. Il n'y a pas de fioritures, il est au cordeau, au rasoir».
Il a apporté sa touche personnelle: «Avant d'attaquer le travail, je lui ai demandé l'autorisation d'avoir une chanteuse avec moi sur la scène. Il a donné son accord. En fait, c'est un monologue, mais j'ai ajouté l'enregistrement.
Le personnage veut laisser un témoignage sonore à sa fille. Laisser une trace. Les entrées et sorties, pauses et reprises, c'est ma version scénique. Ce qui me plaisait, c'est de projeter Aziz Chouaki avec sa fille sans cette histoire. Pourquoi ? Parce qu'il raconte l'histoire du pays, mais au fur et à mesure, Aziz le récitant se confond avec Aziz le citoyen, et d'ailleurs à la fin il oublie de remettre en marche l'enregistrement.
Ce n'est pas pour rien. C'est parce que tout se confond.»
Aziz Chouaki achève son récit épique par le drame des années noires du terrorisme. Abdel Bouchama a conservé ce douloureux passage fondateur de dépit et de résignation : «J'ai gardé cette partie en enlevant d'autres pour raccourcir le texte à une heure de spectacle, car dans ma tête, il y a aussi ce qui se passe dans le monde avec les islamistes. On sait que cela n'est pas né en Algérie, bien sûr, mais en 1992, ils y étaient. C'est important que les gens sachent ce qui s'est passé. L'Algérie a été un vivier pour les islamistes.»


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.