La wilaya de Aïn Defla, qui a connu le phénomène de l'exode rural causé par l'insécurité durant la décennie noire, tente, à la faveur des différentes formules introduites dans le secteur de l'habitat, de rattraper un grand retard dans ce domaine. Ainsi, la ville thermale de Hammam Righa, qui compte près de 8478 habitants, a bénéficié de programmes divers pour satisfaire une demande sans cesse grandissante dans le domaine de l'habitat, en particulier l'habitat rural. Cependant, d'après des élus locaux, en dépit de la tension constatée sur le logement, les autorités concernées rencontrent des difficultés pour convaincre des familles qui ont fui leur lieu d'habitation de retourner dans leur village d'origine. Ces familles préféreraient ainsi occuper des constructions précaires et dépourvues de toute commodité, au niveau des périphéries des zones urbaines. Dans ce sillage, les mêmes sources font état de la livraison d'une vingtaine de logements depuis l'année 2007, mais qui restent encore inoccupés à ce jour. Ces logements sont situés dans les hameaux de Sidi Abdesslem et Aïn B'nan, près de l'axe routier menant vers la ville de Hadjout, sur la RN42. Par ailleurs, indiquent nos sources, des locaux à usage professionnel, mais encore sans aménagement, attendent preneurs au niveau du douar Sidi Abdesslem. Cette défection des familles concernées serait due, en grande partie, au sentiment d'insécurité qui règne encore dans cette zone située en altitude, qui était le théâtre de violences durant la décennie de terreur, ont ajouté nos sources. Pour rappel, la région avait connu un exode massif à cette période. Un jeune homme originaire de cette région et travaillant actuellement à Alger avouera ne jamais pouvoir revivre dans son lieu de naissance. Pourtant, font remarquer les mêmes responsables locaux, les logements en question se trouvent dans un espace viabilisé, pourvu de commodités de base (éclairage public, réseau d'assainissement, routes…). D'après nos interlocuteurs, la commune de Hammam Righa compte quelque 300 habitations précaires, alors que 400 demandes d'aide à l'habitat rural sont en instance. Actuellement, indiquent les mêmes sources, 40 logements destinés à la résorption de l'habitat précaire sont en cours de réalisation, alors qu'un autre programme est lancé au niveau de l'agglomération secondaire de Djebabra, laquelle a bénéficié d'un quota de 210 logements, dont certains sont en cours de réalisation.
