La rencontre informelle — seconde du genre après celle organisée, l'année dernière, entre l'OPEP et les foreurs américains — s'inscrit dans le cadre de la stratégie de l'OPEP de coordonner avec les producteurs non OPEP en vue de rééquilibrer le marché du brut. La rencontre intervient alors que l'OPEP cherche à consolider sa collaboration engagée avec la Russie et à la reconduire sur la durée, tout en gardant un œil sur la hausse vertigineuse de la production américaine, qui a connu un nouveau record de forage. Selon l'agence Bloomberg, la production américaine a en effet dépassé le seuil des 10 millions de barils par jour au fil des forages qui ont atteint, selon les données hebdomadaire de la société Baker Hughes, le nombre de 800 cette semaine, soit un record depuis 2015. La stratégie d'alliances favorisée par l'OPEP dans sa relation avec la Russie va-t-elle donner ses fruits avec les concurrents féroces que sont redevenus les foreurs de schiste américains au fil de la remontée des prix du pétrole ? La possibilité semble inexistante au vu de la nature de la production américaine constituée de milliers de petites sources de forages privés, mais il semble que l'OPEP prospecte les voies d'un possible rapprochement. Selon les agences de presse qui relaient l'information depuis quelques jours, des représentants de l'OPEP rencontreront, demain à Houston, des dirigeants d'entreprises de schiste aux Etats-Unis. «Signe que le groupe de producteurs étend ses discussions sur la meilleure façon d'aborder un excès mondial de pétrole», avance Reuters. Le secrétaire général de l'OPEP, Mohammed Barkindo, qui prendra part à un dîner avec d'autres membres de l'organisation, fera face aux PDG de plusieurs sociétés de schiste américain. Les représentants de l'OPEP auront également une réunion avec leurs «rivaux» lors du premier jour de la conférence CERAWeek sur l'énergie qui s'ouvrira demain à Houston. Il y a un an, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) a tenu des discussions sans précédent avec des dirigeants de fonds et des producteurs de schiste en marge du même événement. Les Etats-Unis, qui sont en concurrence, selon Reuters, avec la Russie et l'Arabie Saoudite pour la position de premier producteur mondial de pétrole, ne participent pas aux coupes parce que leur industrie est représentée par les producteurs privés qui pourraient faire l'objet de poursuites pour «collusion» si elles adhéraient à l'accord.
