A 32 ans, Rayane, licenciée en droit, boucle ses 9 ans de travail dans le cadre desdites formules, et pour cause, le chef de bureau des examens d'une direction qui relève de secteur de la Fonction publique ne recrute pas sans contrepartie. «De connivence avec un autre chef de bureau d'une structure de contrôle locale, les deux mettent à profit un vide juridique qui permet à cette même instance de contrôle de s'arroger tous les droits, souvent à l'insu des responsables hiérarchiques locaux», a déclaré à El Watan une source très au fait de ce dossier. Cette même source a indiqué que les anomalies existant dans les opérations de recrutement dépassent l'entendement et que ce sont les responsables de seconde et troisième zones qui en sont les auteurs sans les directeurs de wilaya. Ces derniers se rendent compte un peu tard des «erreurs» sur fond de transactions. Un membre de l'exécutif a avoué que des employés incompétents, mais aux ordres de quelques milieux sont imposés dans son administration pour assurer la récidive. Dans les secteurs des banques, des assurances et autres structures financières la situation n'est pas meilleure. «Nous sommes dans un pays où l'eau de mer est assaisonnée par l'eau minérale», ironise Abdelmoumen A., ingénieur, un jeune bardé de diplômes et chômeur depuis une dizaine d'années. Dans le secteur industriel, les demandeurs d'emploi ne sont pas mieux lotis. La SNTF, toutes filiales confondues, permet aux syndicats de gérer ce volet et fait dans l'équilibrisme pour mieux contenir d'autres chapitres de la gestion où la casse est assurée. «La SNTF, née populaire et proche des petites gens, s'achemine vers des options préjudiciables, où les non-dits l'emportent», a résumé un cadre de ce même secteur. Le plus révélateur est ce cas relevé récemment à l'UPSA (Unité des peintures de Souk Ahras) où deux candidats DAIP, dont le contrat de travail porte le visa de l'Awem et celui de l'employeur et dont le PV d'installation n'est pas visé par le service du personnel depuis deux mois. Même après recrutement, le calvaire est vécu en silence par les bénéficiaires desdites formules. Exploitation à domicile pour des tâches domestiques, envoi dans des missions illégales, exploitation à plus de 10 heures de travail/jour, refus de congé, atteintes multiples à l'intégrité morale des employés, harcèlement administratif et sexuel sont autant de comportements négatifs signalés en milieu professionnel pour cette catégorie de travailleurs pourtant protégée par des textes légaux. Les employeurs, privés notamment dans les secteurs des services, le bâtiment et l'agriculture sont totalement aux antipodes avec les principes fondamentaux du respect de l'être humain. Que dire des lois régissant les relations de travail avec cette frange vulnérable. Ceux qui veillent à l'application de ces mêmes textes, en l'occurrence les contrôleurs et l'inspection du travail et les services de la CNAS donnent envie de tout déballer à ce sujet.