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Election présidentielle : Les Algériens sceptiques
Publié dans El Watan le 31 - 01 - 2019

Dix jours après la convocation du corps électoral, les candidatures «indépendantes» pour la présidentielle se font de plus en plus nombreuses. Y a-t-il réellement un intérêt particulier pour ce scrutin. Les avis divergent forcément. Mais l'opacité qui entoure la préparation de ce scrutin, notamment à la faveur du suspense entretenu autour de la candidature de Bouteflika, alimente largement la suspicion.
Dix jours après la convocation du corps électoral, les prétendants à la candidature pour la présidentielle se bousculent au portillon du ministère de l'Intérieur pour retirer les formulaires de collecte des signatures. Cet «engouement» reflète-t-il un intérêt particulier pour ce scrutin ? Que pense la rue algérienne ?
Les Algériens s'intéressent-ils à cette élection ? Les avis divergent. Il y a ceux qui ont tourné le dos à la politique et qui considèrent cette présidentielle comme un «non-événement», à l'instar de toutes les autres élections. Mais il y a bien ceux qui sont branchés et qui s'intéressent de près à ce rendez-vous électoral jugé «capital» pour le pays. Le regard qu'ils portent sur ce scrutin diffère selon la position sociale, les soucis quotidiens et le degré de «politisation».
Nombreux sont ainsi ceux qui s'interrogent sur l'identité du futur Président et qui se demandent si, encore une fois, le pouvoir osera maintenir à la tête de l'Etat un Président affaibli par la maladie et effacé depuis déjà un mandat. Ils sont aussi nombreux les Algériens qui préfèrent le président Bouteflika aux candidats loufoques qui défilent actuellement au palais du gouvernement pour prétendre à la magistrature suprême.
Une élection, ce sont des candidats forts
L'Algérie vit une crise multidimensionnelle aiguë. La paupérisation gagne les couches moyennes dont le pouvoir d'achat est laminé, d'où l'importance de cette élection et la nécessité d'élire un Président apte à redresser le pays et à offrir des jours meilleurs aux populations.
Karima, médecin rencontrée à proximité du plus grand CHU de la capitale, Mustapaha Bacha, nous invite à faire un tour dans les hôpitaux. Des établissements sanitaires devenus aujourd'hui des mouroirs. De son avis, il faut du courage pour postuler au poste de Président, car le futur chef de l'Etat va hériter d'une situation désastreuse.
«Une élection, c'est avant tout des candidats forts. Hélas, j'estime qu'aucun des postulants ne peut assumer cette mission. Le pays connaît une crise grave. Les clignotants sont au rouge. Il faut de l'audace pour dépasser cette situation, il faut un homme à la mesure de cette tâche», lâche-t-elle. Cette doctoresse pense qu'il est temps de mettre fin à la médiocrité. «Les Algériens en ont ras-le bol du recyclage des mêmes personnages politiques.»
Samia, enseignante, la quarantaine, ne comprend pas pourquoi l'on parle d'un 5e mandat pour l'actuel Président. «L'homme est malade, qu'on le laisse tranquille», assène-t-elle. Et d'ajouter : «Est-ce que notre pays ne renferme pas d'hommes d'une envergure et d'une très grande capacité politique ? Je pense que oui. Qu'ils se mobilisent alors et qu'ils s'imposent», lance-t-elle.
«Laissez-nous tranquilles !»
Sa copine, Zahia, une fonctionnaire quinquagénaire, ne se préoccupe guère des élections ni du 5e mandat, elle a d'autres préoccupations. «On voudrait juste qu'ils nous laissent tranquilles. Qu'ils fassent ce qu'ils veulent», dit-elle. Zahia a une carte d'électeur. Un document qui peut lui faciliter certaines démarches administratives dès lors qu'elle attend avec impatience son logement AADL pour en finir avec l'exiguïté du petit appartement qu'elle partage avec sa belle-famille.
Mohamed, un ingénieur qui vient à peine de trouver un emploi après deux ans de chômage, estime quant à lui qu'aucun candidat n'est à la hauteur. Voter pour qui ? D'aucuns ont fait partie du régime et servent seulement de caution démocratique à l'élection de leur «opposant» Bouteflika s'il venait à se présenter. D'autres se portent, dit-il, candidats et trouvent là le moyen de faire parler d'eux.
«Nous avons vu et écouté un général. Quel changement peut apporter un militaire qui a pendant longtemps exécuté à la lettre des ordres ? Quel plus peut apporter Benflis ou Makri, qui ont fait partie de ce gouvernement qui a mené le pays à la dérive ? Que fera Hanoune ? Moi, je ne vote pas», tranche Mohamed. Si Bouteflika se présente, toute la machine administrative et les médias lourds seront de son côté et Bouteflika, selon lui, annule de facto l'élection.
Amine, vendeur dans un magasin, s'interroge sur l'après-18 avril : «Si Bouteflika est candidat à sa propre succession, comment fera-t-il après le 18 avril, du moment que nous savons tous qu'il sortira vainqueur de cette compétition ? Qui prêtera serment le jour de l'investiture ? Le 1er novembre dernier, nous avons vu un Président très affaibli, incapable de bouger. J'ai eu pitié de lui et de notre pays. C'est une humiliation.» Les citoyens n'ont pas, en outre, caché leur stupéfaction de voir des postulants, qui peineront même à faire signer les membres de leur famille lors du dépôt de dossier de candidature, prétendre au poste de Président.
Clochardisation de la présidentielle
«Je suis triste pour mon pays. Ils ont clochardisé le Parlement et aujourd'hui c'est au tour de la présidentielle, avec ces énergumènes, croyez-moi, l'image de l'Algérie incite à la moquerie dans le monde», s'insurge Réda, un bibliothécaire.
Pour Amar, auteur, cette élection n'est que la «continuité» d'il y a cinq ans. En 2014, dit-il, le fait que Bouteflika ait pu rempiler en étant diminué, exsangue, grabataire, était la plus grande offense que l'on pouvait faire à notre pays. «En le faisant passer en violation totale de la loi, sans certificat médical valable, sans qu'il fasse une seule apparition durant toute la campagne, et sans accomplir correctement la prestation de serment lors de son investiture, on a grillé tous les feux rouges.»
Et aujourd'hui, selon Amar, il n'y a plus de ligne rouge pour le clan présidentiel. Leur cynisme est tel qu'ils ne se gêneront nullement en haut lieu pour reproduire le même scénario. Donc, sauf «veto médical», le 5e mandat passera comme une lettre à la poste. «Du coup, cette élection est un non-événement pour moi et ne vaut tout au plus que par l'animation effervescente politique et citoyenne qu'elle induit.»


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