Des dizaines de travailleurs sont venus, hier, protester devant le siège de la centrale syndicale à l'occasion du 1er Mai, fête internationale du travail. La Société nationale des travaux routiers (Sonatro) sortira-t-elle enfin de son profond coma ? A en croire certains responsables de l'UGTA, l'entreprise ne tardera pas à se redresser. Selon certaines sources, le problème de la Sonatro sera résolu au cours de cette semaine et les 370 travailleurs licenciés vont retrouver leurs postes d'emploi. Comment ? Nos sources n'ont pas donné plus de précisions. Interrogé à ce sujet, Brahim Bouzina, secrétaire général de la fédération des travaux publics (UGTA) qui est chargé de défendre les travailleurs de cette société, s'est contenté d'annoncer un plan d'assainissement et de relance de la Sonatro. « Ce plan entre dans le cadre de l'assainissement des entreprises publiques », souligne-t-il. L'interlocuteur tente de tranquilliser à nouveau les dizaines de travailleurs venus, hier, protester devant le siège de la centrale syndicale à l'occasion du 1er Mai, fête internationale du travail. Brahim Bouzina leur tient un discours qui, estime-t-il, « réaliste ». « C'est facile de venir vous annoncer des mensonges. Mais, je ne peux pas le faire. Alors, je vous dirai qu'il faut patienter et il va y avoir de bonnes nouvelles », lance-t-il, devant une masse de travailleurs blasés et excédés. Le responsable de la fédération des travaux publics annonce, à l'adresse de ses interlocuteurs, la signature de la convention de branches des entreprises des BTPH, dont la Sonatro. « Les travailleurs auront des augmentations consistantes. Je remercie, à cet effet, le président de la SGP, Bendahmane Sidi Mohamed qui nous a aidés dans les négociations », dit-il. Avant même le lancement du plan de relance des entreprises du BTPH, Brahim Bouzina appelle déjà les pouvoirs publics, dont le ministère des Travaux publics, à favoriser les entreprises nationales dans la réalisation des futurs chantiers. « Nous souhaitons que la réalisation de l'autoroute des Hauts-Plateaux et les futurs projets soient accordés aux entreprises nationales », a-t-il déclaré. Ces déclarations ont eu l'effet escompté chez les travailleurs présents devant la Maison du peuple. Ils ont quitté les lieux avec un brin d'espoir. Des travailleurs sans salaire depuis 13 mois Un espoir qu'ils ont presque perdu après des mois d'attente d'une solution qui tarde à venir. « Est-il possible de vivre sans ressources pendant une année. Nos familles vivent dans le dénuement total. Il nous est difficile même d'acheter un sac de semoule », ont déclaré les protestataires. Lassés et désespérés, les « damnés » de la Sonatro se moquent des slogans glorifiant les « grandes œuvres » des pouvoirs publics. « Nous sommes dans une Algérie des injustices et des injustes (Djazaïr edhoulm oua dhalimine) », soutiennent-ils. Les contestataires s'en prennent même aux responsables de l'UGTA qu'ils qualifient « de menteurs ». « Il y a quelques semaines, les responsables de l'UGTA ont fait des promesses de résoudre nos problèmes. Aujourd'hui, personne ne veut nous recevoir », ont-ils dénoncé avant l'arrivée de Brahim Bouzina.
