L'Algérie a réalisé une récolte record de 3,9 millions de tonnes (Mt) sur la campagne 2018/2019, soit une hausse de 61% de la production, dont 3,15 Mt de blé dur. Le pas vers une autosuffisance en blé dur est presque franchi, mais il reste à développer la production de blé tendre qui continue de peser sur les importations algériennes. L'Algérie a importé pas moins de 4,6 millions de tonnes de blé depuis les ports français à la fin avril dernier. Un niveau record d'importation en hausse de 34% par rapport à la campagne 2017/2018 et représentant trois fois le niveau d'importation enregistré durant l'exercice 2016/2017. Cette hausse des achats de blé tranche avec la décision de réduction des importations prise suite à l'augmentation des niveaux de la production nationale. L'Algérie a réalisé une récolte record de 3,9 Mt sur la campagne 2018/2019, soit une hausse de 61% de la production dont 3,15 Mt de blé dur. Le pas vers une autosuffisance en blé dur est presque franchi, mais il reste à développer la production de blé tendre qui continue de peser sur les importations algériennes. Avec la livraison d'avril dernier, l'Algérie a contribué fortement à sauver la campagne céréalière française qui a repris des couleurs grâce à cette transaction plus que bénéfique. La France continue d'être le premier fournisseur de l'Algérie en blé tendre avec 55% de ses approvisionnements. Se réjouissant des résultats de cette campagne, le président de France AgriMer, Rémi Haquin, se demande toutefois si cette tendance heureuse pour le fournisseur français sera maintenue à la prochaine campagne, rapporte le site Ports et Corridors. Rien n'est acquis sur le marché du blé qui connaît une concurrence des plus serrées. Rappelons-nous de l'épisode de l'apparition du fournisseur russe dans l'agenda des programmes d'approvisionnements algériens. Un dernier lot de 21 tonnes de blé russe est arrivé en Algérie pour analyse avec l'espoir de répondre aux exigences sanitaires algériennes. Plusieurs rencontres entre des délégations algériennes et russes ont eu lieu en 2018 et l'OAIC ne cache pas son souhait de diversifier davantage ses fournisseurs, d'autant que le prix du blé russe est nettement moins cher que le blé français. Outre la France, l'Algérie importe aussi d'Argentine qui est son deuxième fournisseur avec 20% de parts de marché, ainsi que des Etats-Unis, et parfois d'Allemagne et d'Estonie. Le géant russe, et en augmentant ses capacités de production, apparaît comme un challenger de taille pour le fournisseur français. Moscou a exporté pas moins de 37 millions de tonnes de blé sur le marché international durant l'année 2018/2019 et compte convaincre Alger de lui acheter sa marchandise. Traditionnellement principal fournisseur de l'Algérie en armement, la Russie pourrait grâce au blé renforcer ses échanges commerciaux avec Alger. Le blé est un enjeu majeur pour l'Algérie dont la consommation nationale atteint 10 millions de tonnes. Un besoin qui avait longtemps fait les beaux jours des agriculteurs français comptant sur les rapports privilégiés entretenus entre Paris et Alger pour approvisionner ce marché, où la consommation de céréales est très importante et rentre même dans la stratégie gouvernementale de maintien de la paix sociale. Une situation qui place l'Algérie comme troisième plus grand importateur de blé dans le monde et qui fait d'elle un marché appétissant pour les producteurs de céréales. La concurrence russe sur ce marché traditionnellement acquis à la France menacerait selon des analystes français «le rayonnement de l'agriculture française et son poids géostratégique à l'international». L'enjeu économique et politique du blé n'est plus à démontrer et la volonté algérienne de diversifier ses fournisseurs n'est pas pour plaire à son fournisseur traditionnel. Ne plus dépendre d'un seul fournisseur est une option stratégique pour l'Algérie, d'autant que le prix du blé français est plus coûteux que sur d'autres marchés. Tout récemment, le gouvernement a donné son accord à des mesures visant la régulation des importations des céréales et du lait. Deux produits qui pèsent lourdement sur la facture d'importation des produits alimentaires qui est de l'ordre de 8,57 milliards de dollars dont 3,1 milliards de dollars pour l'achat des céréales et 1,4 milliard de dollars de produits laitiers.