C'est sous une pluie battante et sous le regard discret des forces de l'ordre et de la protection civile qu'a eu lieu le relogement des 176 familles. Ces dernières, venues des quartiers de Médiouni, Delmonte, Choupot, Derb, Sananès, ont, dès huit heures du matin, investi les lieux. C'est donc une procession de camions chargés de divers mobiliers et autres accessoires qui défilaient sur les sites de Haï Nour et Haï Yasmine. Au fur et à mesure qu'ils déchargeaient leurs affaires, ces familles prenaient possession de leurs nouvelles habitations. Les youyous des femmes fusaient de partout. Il faut dire que cette expression de joie était légitime eu égard à leur situation précédente. « C'est un véritable miracle. Je n'ai jamais cru sortir de ce cauchemar dans lequel je vivais depuis très longtemps », nous a confié ce sexagénaire qui occupait une vieille bâtisse au Derb. Il faut signaler, cependant, que, faute d'avoir trouvé des agents à même de les aider à transporter leurs affaires dans leurs logements respectifs, des familles entières, notamment celles composées de vieilles personnes, les abandonnaient en l'état, créant ainsi une véritable confusion. Les ex-habitants de Choupot, Médiouni, Sananès, déploraient pour leur part l'absence de moyens de transport. « Aucun moyen de transport n'a été mis à notre disposition ; nous avons du recourir au privé et à certains voisins pour transporter notre mobilier », ont-ils déploré. Le chef de la daïra d'Oran, présent sur les lieux en compagnie du directeur de l'OPGI, s'est déclaré satisfait du bon déroulement de l'opération. Cependant, il devait à son tour déplorer ce qu'il considère comme une défaillance de l'APC. Ce responsable annonce, par ailleurs, le relogement, dans les prochains jours, de 400 autres familles. Concernant les expulsés de leurs habitations à titre privé et par voie de justice, notre interlocuteur a souligné que leur situation sera étudiée au cas par cas.
