Trois semaines après la mise en vigueur, le 1er mars, des nouvelles dispositions de la loi 04-16 relatives à l'organisation, à la sécurité routière et à la police de la circulation, le commandement de la Gendarmerie nationale et les différents services de Sûreté de wilaya (SW) dressent leur premier constat quant au respect ou non de ces dispositions par les usagers de la route. En effet, dans son dernier rapport sur la sécurité routière, le commandement de la Gendarmerie nationale a enregistré 4534 procédures de retrait immédiat de permis de conduire durant la période allant du 1er au 23 mars, et ce, sur tout le territoire national. De leur côté, les services de Sûreté de la wilaya d'Alger (SWA) ont effectué, du 1er au 17 mars, 2110 procédures de retrait immédiat. Sans préciser toutefois les types d'infractions commises, ces mesures, selon le rapport de la gendarmerie, ont touché principalement les usagers des principaux axes routiers du Centre du pays avec 1449 retraits dont 209 dans la seule wilaya Alger. La police de la capitale a retiré, durant la période allant du 10 au 17 mars, 996 permis dans les différentes sûretés de daïra : 78 à El Harrach, 97 à Dar El Beïda, 53 à Hussein Dey, 52 à Bir Mourad Raïs. Les motifs ? Selon le chargé de la communication de la SWA, M. Boudalia, 604 cas de retrait immédiat sont dus au non-port de la ceinture de sécurité alors que 126 sont relatifs à l'utilisation du téléphone portable au volant. Les infractions liées à la circulation dans un sens interdit sont au nombre de 66, 44 cas concernent la circulation sur la bande d'urgence, 26 cas dus au non-respect des feux rouges et aux signalisations d'arrêt obligatoire. Les autres types d'infractions, selon notre interlocuteur, sont les changements de direction sans signalisation (19 cas), l'excès de vitesse (16 cas), le non respect de la priorité de passage (15 cas) et la présence d'enfants de pas moins de dix ans sur le siège avant du véhicule (10 cas). A l'Est et à l'Ouest, le nombre des automobilistes qui se sont vu retirer leur permis par les unités de la gendarmerie est respectivement de 1268 et de 1175. Suit la région Sud avec 563 retraits à Ouargla, 44 à Béchar et 35 à Tamanrasset. Les accidents en diminution Par ailleurs et dans ce même rapport, la gendarmerie a enregistré, pendant la période allant du 16 au 23 mars, 293 accidents de la circulation qui ont causé 28 morts et 466 blessés. Ces accidents ont survenu sur les axes routiers du nord du pays dans ses trois régions. Au Centre, la Gendarmerie nationale a relevé 21 accidents à Alger, 14 à Bouira et 12 à Médéa. Au Nord-Ouest, la wilaya d'Oran s' est classée en tête d'affiche avec 19 accidents, alors que 10 autres ont été enregistrés à Relizane. Les mêmes unités de la gendarmerie, selon le rapport, ont relevé 12 accidents à Sétif, et 10 pour chacune des deux wilayas de Batna et de Skikda. Au Sud, 20 accidents ont été signalés à Biskra et à Ghardaïa. Les routes de la wilaya de Chlef restent les plus meurtrières avec 10 accidents, 8 blessés et 3 morts. Les rédacteurs de ce rapport ont constaté une diminution de 25 accidents, de 23 blessés et de 12 morts par rapport à la première semaine du mois en cours. Nous sommes tentés de dire, ici, que les nouvelles dispositions de délits commencent à faire leurs effets sur le terrain. Cela dit, le rapport ne précise pas les motifs de cette diminution des accidents de la circulation. Les causes de ces accidents sont multiples. Le document du commandement de la Gendarmerie nationale relève que 45 accidents sont survenus suite à l'excès de vitesse des conducteurs, alors que 35 autres sont les causes par le dédoublement dangereux. L'insouciance des piétons, qui est à l'origine de 30 accidents, est classée en troisième position. Il faut signaler ici que les initiateurs des nouvelles dispositions du code de la route ont « omis » de prendre en considération la part de responsabilité des piétons dans la survenue de plusieurs accidents, comme le montre si bien, le rapport. Tout un tapage médiatique a été organisé et dirigé contre les automobilistes non respectueux du code de la route, sans « inclure » les piétons qu'il faut sensibiliser quant au danger que représente leur « insouciance » vis-à-vis de la circulation automobile et l'obligation de prendre la passerelle surtout sur les autoroutes. Parmi les autres causes, le document de la gendarmerie note la perte du contrôle du véhicule (25 cas), le non-respect de la priorité (19 cas), le changement de direction sans signalisation (14 cas), la circulation sur la gauche (13 cas), le stationnement dangereux, le non-respect de la distance de sécurité et des problèmes mécaniques (11 cas chacune). Le rapport relève en dernier lieu que les axes routiers les plus dangereux à la circulation automobile restent les routes nationales 5, 55, 1, n° 04, 44, 3. Djamel Chafa, Nadir Kerri
