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Abdelmadjid Bouzidi. Economiste : « L'économie algérienne a besoin d'un nouveau régime de croissance »
Publié dans El Watan le 30 - 05 - 2010

Le dernier Conseil des ministres vient d'adopter un plan 2010-2014 d'une enveloppe de 286 milliards de dollars. Quelle lecture faites-vous à ce propos ?
Il faut d'abord rappeler que ce nouveau programme d'investissement public s'inscrit toujours dans la politique de relance par la demande (de type keynésien), mise en œuvre dans le début de la décennie 2000 par le premier programme de 7 milliards de dollars. La seconde remarque qu'on pourrait faire est que l'Algérie ne fait preuve ici d'aucune originalité : l'ensemble des pays pétroliers (pays du Golfe, d'Afrique, d'Amérique latine) mettent en œuvre des programmes similaires. Le Maroc fait d'ailleurs de même. S'agissant de notre pays, ce nouveau programme 2010-2014 soulève déjà une première interrogation intéressante : 130 milliards de dollars (sur les 286) seront consacrés au parachèvement du programme 2005-2009. Il faut rappeler que ce dernier était d'une enveloppe initiale de 150 milliards de dollars et qui est passée par différents rajouts, à 200 milliards de dollars. Cela voudrait dire deux choses :
1. Nous n'avons réalisé que 70 milliards de dollars sur les 200, soit 30% de l'enveloppe globale. Ce qui parait peu probable. 2. Le programme a été surévalué au fur et à mesure de sa réalisation : surcoûts, gaspillage, « fuites »…
Dans les deux cas, il y a à l'évidence de sérieux problèmes de management des projets et certainement une énorme perte de savoir-faire que nous avons laborieusement accumulée dans les années 1970. En tout état de cause, il y a grand intérêt à tirer tout cela au clair avant de foncer encore tête baissée sur le nouveau programme.
Selon vous, quel est l'impact de tels programmes sur l'économie nationale ?
Incontestablement, les rattrapages dans l'équipement du pays sont en train de se réaliser. Il ne faut pas oublier que depuis le début de la décennie 90, le pays était en situation de sous-équipement aigu, en application du programme de rigueur et de réduction des dépenses publiques imposé par le FMI, aggravé par les destructions du terrorisme. Le programme de ce point de vue est une bonne chose. Ceci étant dit, il reste à noter aussi que le second impact de ces programmes de relance a été l'explosion des importations qui ont battu, ces trois dernières années, tous les records. Qu'est-ce à dire ? Certains économistes ont vu dans cette explosion des importations une confirmation de l'ineptie des politiques keynésiennes de relance en pays sous-développés.
Pourtant, dans le cas de l'Algérie, le multiplicateur a joué, pas entièrement, mais il a joué puisque la croissance hors hydrocarbures a été de 6,5% en moyenne annuelle depuis 2005, (elle était de 3% entre 2000 et 2005). L'explosion des importations est d'autant moins admissible que d'énormes capacités de productions nationales sont oisives. L'Etat n'a pas eu de politique de préférence nationale et n'a pas soutenu les entreprises du pays pour les aider à prendre des marchés, nombreux offerts par les programmes de relance, préférant la solution facile de recours massif aux importations. Il semblerait d'ailleurs que la leçon a été tirée et on parle aujourd'hui de patriotisme économique, de préférence des entreprises nationales, de soutien financier à celles-ci. C'est là une bonne rectification.
L'investissement public peut-il être le moteur de la croissance économique ?
On reconnaît généralement quatre moteurs de la croissance économique : l'investissement qu'on distingue en investissements productifs et investissements publics d'infrastructures financés par la dépense publique. La consommation et les exportations étant deux autres moteurs. Force est de constater que, dans notre pays, un moteur seulement sur quatre, fonctionne : celui de l'investissement public financé par la dépense publique, elle-même rendue possible par les importants revenus pétroliers qui sont, hélas, éphémères. L'économie algérienne sortira d'affaires lorsqu'elle aura réussi la mise à feu des trois autres moteurs : l'investissement productif, la consommation et les exportations. Comme vous le voyez, l'économie algérienne a besoin d'un nouveau régime de croissance.
Quelles sont les autres incohérences constatées, selon vous, dans la conduite des grands projets en Algérie ?
Ecoutez, les méthodes avec lesquelles sont élaborés et réalisés les programmes de relance de ces dernières années sont pour le moins... originales. Un catalogue de projets est élaboré à la fois par les ministères et les wilayas. Des enveloppes financières sont dégagées et les chantiers sont ouverts. Comment se font les arbitrages ? Où se fait la mise en cohérence ? Comment sont faits les tests de cohérence et les habillages financiers ? Quel est le rôle du Commissariat à la prévision et à la prospective ? Où se font le suivi et les bilans de réalisation. On ne sait rien de tout cela. La seconde remarque, et elle est essentielle : une liste de projets d'infrastructures économiques et sociales à réaliser, quelles que soient leur importance et leur utilité, ne fait pas une politique de croissance. La politique économique consiste à définir les voies et moyens pour fabriquer de la croissance, pour produire des richesses. Ce n'est assurément pas le cas chez nous. Comment va-t-on financer l'entretien et le renouvellement de toutes ces infrastructures quand les hydrocarbures seront épuisés.
Que fait-on pour créer toujours plus d'entreprises productrices de biens et de services performantes et compétitives, exportatrices et créatrices d'emplois ? Sans jouer aux Cassandre, disons que l'équipement du pays en infrastructures, c'est bien, mais laisse entier le problème du régime de croissance à définir et à mettre en œuvre.


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