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« On va ouvrir le sport au privé »
Abdelaziz ZIARI. Ministre de la Jeunesse et des Sports
Publié dans El Watan le 27 - 03 - 2005

Abdelaziz Ziari, ministre de la Jeunesse et des Sports, aborde dans l'entretien qu'il nous a accordé plusieurs questions liées au sport et à la jeunesse. Le premier responsable du secteur apporte un éclairage sur toutes les questions posées, tout en gardant le cap sur l'avenir.
Quelles sont les priorités de votre département ministériel ?
Les priorités du ministère de la Jeunesse et des Sports sont celles partagées par l'ensemble du gouvernement, à savoir la mise en place et le renforcement de l'Etat de droit. Pour le ministère de la Jeunesse et des Sports, il s'agit dans un premier temps d'assainir le secteur à travers une meilleure compréhension des missions de chacun des intervenants dans les domaines du sport et de la jeunesse, la période de transition vécue par notre pays étant close. J'entends par là, une reprise en main par le ministère de sa mission de régulation, de contrôle et de mise en place d'une politique nationale de la jeunesse et des sports. Il reste évident que la consultation la plus large des différents partenaires sera à la base de cette action. Par ailleurs, l'assainissement de ce secteur demeure plus que jamais d'actualité à travers divers axes, tels qu'une meilleure gestion et la réhabilitation des infrastructures, une répartition contrôlée et suivie des deniers de l'Etat, la revalorisation des ressources humaines et l'adaptation des programmes aux nouvelles réalités socioéconomiques du pays. Notre action en direction du mouvement associatif tant sportif que celui activant dans le domaine de la jeunesse doit être également revue afin de la situer dans un contexte de véritable partenariat avec répartition des champs d'intervention, étant entendu que l'Etat assumera sa mission de service public et ses autres prérogatives de puissance publique. Ainsi, notre secteur s'engage de plain-pied dans la politique des réformes réelles initiées par le président de la République.
Une nouvelle loi a été promulguée en 2004. Quelles nouveautés présente-t-elle par rapport aux précédentes lois ?
Beaucoup de nouveautés ont été introduites dans la nouvelle loi et touchent l'ensemble du dispositif. En premier lieu, l'éducation physique et les sports sont désormais considérés comme un facteur d'éducation de manière générale et d'éducation à la citoyenneté en direction de la jeunesse, de manière particulière. L'éducation physique et les sports deviennent ainsi une matière d'enseignement insérée dans le cursus scolaire. L'enseignement de cette matière relève explicitement des ministres concernés, notamment les ministres chargés de l'éducation nationale et de la formation professionnelle. L'éducation physique est également reconnue comme un facteur de promotion et d'insertion sociale (handicapés-catégories particulières). Par ailleurs, le principe de la délégation ministérielle pour les fédérations a été maintenu uniquement pour celles reconnues d'intérêt général et d'utilité publique, qui bénéficieront évidemment de l'aide de l'Etat sur la base de contrats d'objectifs précisant les conditions d'octroi des subventions et les modalités de leur contrôle ainsi que l'ensemble des éléments de la programmation sportive. En outre, le ministre chargé des sports disposera des prérogatives et procédures réglementaires consacrant le contrôle de l'application stricte par les fédérations et de leurs démembrements des lois et réglements en vigueur avec, pour corollaire, l'approbation des statuts de la fédération. Au niveau des clubs sportifs, deux innovations majeures sont introduites par le nouveau dispositif : les clubs sportifs peuvent désormais être unisports ou omnisports et la mise en place du professionnalisme est mieux définie. Il reste évident que dans un cadre transitoire, les pouvoirs publics accompagneront les clubs désirant s'inscrire dans cette nouvelle dynamique de professionnalisme, tandis que les clubs sportifs semi-professionnels se verront doter d'un nouveau statut. Au sujet du sport d'élite et de haut niveau, le nouveau dispositif conforte et confirme l'importance du rôle et de la place de l'athlète d'élite et de haut niveau et réitère la nécessité de renforcer son statut définissant ses droits et obligations (rémunérations - mesures particulières...). Les statuts des athlètes seront fixés par les fédérations sportives concernées et approuvés par le ministre chargé des sports, et ce, compte tenu des réalités du terrain et du souci de maîtriser les effets induits par la mise en place du professionnalisme sportif. Je tiens à souligner que la législation algérienne est l'une des rares au monde qui assure dans le corps même de la loi les privilèges de l'athlète de haut niveau. Je ne voudrais pas trop m'étendre sur cette loi, mais je tiens seulement à réaffirmer que les pouvoirs publics comptent également sur l'entrée en force du partenaire privé, ainsi que sur un rôle plus actif des collectivités locales.
Y a-t-il une politique de la jeunesse ? Et si oui, quels en sont les grands axes ?
Vous n'ignorez certainement pas que la jeunesse est au centre des préoccupations du gouvernement, et qu'à ce titre, des actions de coordination intersectorielle sont de plus en plus développées dans le cadre de la prise en charge des besoins multiples des jeunes Algériens. Je ne citerais en exemple que la signature dernièrement d'une convention avec le ministère de la Solidarité nationale et de l'Emploi. Notre ministère veille en permanence à adapter ses programmes en vue de répondre au mieux à ces préoccupations et motivations en perpétuelle mutation. Ainsi, la dernière enquête réalisée en milieu de jeunes sur leurs besoins et aspirations constitue une véritable banque de données à disposition des pouvoirs publics. Divers axes caractérisent notre politique en matière de jeunesse. Ainsi, notre ministère veille à la promotion du mouvement associatif porteur de projets concrets, tant au niveau national qu'international par un soutien multiforme, notamment financier ainsi que la mise à disposition des infrastructures et des personnels du secteur et l'appui à la formation des leaders associatifs. L'axe santé des jeunes et lutte contre les fléaux sociaux, le renforcement de l'information, de la communication et de la concertation demeurent la pierre angulaire de cette action. L'animation culturelle, le développement des loisirs scientifiques et autres activités de tourisme sont menés par nos directions décentralisées à qui j'ai demandé de multiplier les jumelages interwilayas entre les différentes infrastructures et associations. Pour ce faire, nous nous appuyons sur le réseau constitué entre autres, par les auberges et les camps de jeunesse, mais également sur le mouvement associatif partenaire. Nous nous évertuons également à mettre de l'ordre dans cette nébuleuse qu'est devenu le mouvement associatif, afin de séparer le bon grain de l'ivraie et de pouvoir ainsi appuyer de manière conséquente les associations les plus représentatives et les plus efficaces sur le terrain. Les associations devraient constituer le partenaire privilégié de l'Etat pour l'encadrement de la jeunesse. Cette mission ne pouvant évidemment plus être dévolue à des fonctionnaires de l'Etat. Il faut cependant souligner que c'est un long apprentissage et que c'est là que se situe la véritable école du civisme et de la citoyenneté. L'Etat met en place un partenariat contrôlé et régulé avec le mouvement associatif. Et nous comptons même sur ce dernier pour nous épauler dans la gestion et l'encadrement des infrastructures du secteur.
On a l'impression que le ministère s'occupe beaucoup plus du sport que de la jeunesse...
Considérez-vous que le sport n'est pas une activité de la jeunesse ?! La seule différence est que sport est le plus médiatisé, sans plus. Je vous invite à vous rendre dans les différentes maisons de jeunes, centres d'information et d'animation de la jeunesse et auberges de jeunes pour juger de visu. Il y règne une activité réelle et parfois fébrile dont j'ai été le premier étonné et agréablement surpris.
Les infrastructures d'animation et de loisirs pour les jeunes demeurent insuffisantes par rapport aux besoins. La tutelle a-t-elle un programme pour résorber ce déficit ?
Nous nous occupons actuellement de 697 maisons de jeunes, dont 536 appartiennent au secteur, de 81 auberges de jeunesse, 305 salles polyvalentes, et nous avons encore 59 maisons de jeunes et 37 auberges en cours de réalisation. Ces chiffres restent, je partage votre point de vue, insuffisants. Notre objectif est de doter toutes les communes du territoire national d'au moins une infrastructure de jeunesse, et la carte de développement du secteur en cours de réalisation constituera un outil de planification certain, en vue de lever le déficit et d'établir les priorités.
Par le passé, le sport scolaire et d'entreprise occupait une place importante dans la politique nationale. Ce segment semble avoir été délaissé, voire marginalisé. Qu'est-ce qui est fait pour remédier à cette situation ?
Je vous ai déjà souligné que la dernière loi sur l'éducation physique et les sports va faire retrouver sa véritable dimension au sport scolaire et universitaire, ainsi qu'au sport pour tous. Il est vrai que la pratique sportive en milieu éducatif a connu un véritable déclin (seulement 5% de l'effectif global des élèves scolarisés pratiquaient le sport). Cette situation va certainement changer avec l'application de la loi 2004 et la révision des textes régissant la Fédération algérienne du sport scolaire ainsi que celle du sport universitaire. Nous avons déjà enclenché une dynamique certaine avec le ministère de l'Education nationale pour la préparation des épreuves sportives inscrites cette année dans les examens de fin d'année scolaire. Dans un passé qui n'est pas aussi lointain, le sport d'entreprise était effectivement le vivier de l'ensemble des sports collectifs, mais nous l'avons vu dégénérer progressivement, et ce, en raison d'une mauvaise compréhension et d'une mauvaise application de ce que devrait être la finalité des œuvres sociales au sein des entreprises. C'est un vaste domaine qui nécessite à lui seul une nouvelle définition. Il est évident que le partenaire social doit y jouer un rôle plus actif et je songe à l'inviter à une réflexion nationale sur ce thème.
La capitale souffre du manque d'infrastructures sportives d'envergure qui risque de bloquer la pratique sportive, y a-t-il des projets en ce sens ?
Effectivement, Alger, vu la densité de sa population, a un besoin réel de nouvelles infrastructures, non pas seulement en sport mais dans différents domaines. Ainsi, outre les espaces déjà ouverts pour la pratique sportive, Alger compte réceptionner en 2005 deux piscines semi-olympiques à Bab Ezzouar et à Kouba et 3 salles omnisports sans compter les aires de jeux. Nous comptons également lancer cette année les projets de deux grands stades de 40 000 places à Douéra et Sidi Moussa, un stade d'athlétisme à Bordj El Kiffan et une piscine olympique à Draria. Il y aura également le lancement des projets du centre de préparation des équipes nationales à Souidania et l'école nationale de formation du football à Sidi Moussa. Je voudrais vous signaler un élément que la presse n'a pas assez mis en évidence, à savoir la restitution à la population algéroise du complexe de Ghermoul appelé à devenir un véritable vivier du sport de proximité.
Peut-on connaître les raisons du retrait du projet de réfection des pelouses des stades du 20 Août, Bologhine, Kouba et El Harrach ?
Les travaux d'extension des tribunes et le réaménagement des annexes sont déjà engagés pour le stade de Kouba par la DJSL qui a également lancé l'opération de réfection des gradins et des annexes du 20 Août alors que celui de Bologhine verra une opération similaire de réfection inscrite sur le budget de la wilaya dès la fin de la saison. La réfection des pelouses des stades d'El Mohammadia et Zioui est déjà engagée.
Le sport féminin marque le pas depuis plusieurs années. Peut-on connaître les raisons ? Y a-t-il une stratégie pour redynamiser cette activité ?
Il ne vous échappe certainement pas que l'insécurité et la politique des interdits pratiquée en notre pays par certains milieux rétrogrades est à l'origine de ce déclin ajouté à la non-pratique du sport en milieu éducatif. Je tiens ici à rendre hommage à toutes les sportives et, leur encadrement qui ont résisté. Aujourd'hui la situation a changé et je reste persuadé que nous assisterons à un renouveau certain de la pratique sportive en milieu féminin à l'image des résultats de l'équipe nationale de football féminin cette année et des exploits de nos sportives lors des Jeux panarabes. La relance du sport féminin demeure inscrite au programme du gouvernement, et la réhabilitation du sport scolaire et universitaire en est une garantie supplémentaire.
Le financement des associations pose problème. Il est inégal et ne repose sur aucun critère. De plus, cet argent sert souvent à maintenir en vie uniquement la section football au détriment des autres sections, obligées de baisser rideau ?
Il est vrai que le secteur des sports a souffert d'une forme de dérégulation qui a conduit à un manque de rigueur dans les schémas et procédures de répartition ainsi que dans les critères de financement. Il s'avère aujourd'hui nécessaire de mettre sur pied un plan national de développement sportif sur la base d'une stratégie de financement par les pouvoirs publics avec l'ouverture aux ressources financières privées. J'ai donné instruction pour que les structures centralisées et décentralisées veillent au strict respect par les clubs omnisports des répartitions qui seront désormais chapitrées section par section. Je souhaite, en cette occasion, lancer un véritable appel aux autorités et collectivités locales pour respecter cette rigueur et faire preuve de vigilance. Les dirigeants qui ne respecteront pas cette démarche s'exposeront à des sanctions sportives et judiciaires.
Après les Jeux d'Athènes, vous aviez annoncé des changements au niveau des structures du mouvement sportif national. Cependant, le renouvellement des structures qui vient de s'achever a maintenu le même encadrement en place. Un commentaire ?
L'énoncé de votre question laisse à penser que c'est l'immobilisme total au niveau des structures du mouvement sportif national. Pourtant rien n'est plus faux, si l'on considère que le 1/3 des fédérations (11 sur 32) a connu un changement de président lors du processus de renouvellement qui vient de prendre fin. Cela constitue déjà un record par rapport à ce qui se faisait traditionnellement mais, ce qu'il faut souligner et saluer, ce sont les changements de comportements qui sont apparus lors de ce processus et qui prouvent qu'il y a une dynamique nouvelle qui se met en place. Ainsi, certains présidents, par conviction, n'ont pas renouvelé leur candidature, d'autres ont été remis en cause par leur électorat qui a préféré d'autres candidats et, on a même assisté à un rejet de bilan. De plus, même quand il y a eu réélection du président sortant, il y a eu dans bien des cas une compétition électorale serrée accompagnée d'un changement de configuration du bureau exécutif. Cela me paraît important à souligner parce que c'est la preuve que, à l'exception de quelques fédérations, il n'y a plus l'unanimisme qui accompagne généralement les élections dans le monde sportif et cela augure d'un changement des mentalités qui constitue véritablement le préalable à toute avancée du mouvement associatif. Ce n'est pas un changement administré, décidé par une tutelle, quelle qu'elle soit, qui transformera fondamentalement les choses, et l'histoire du mouvement sportif en est la preuve la plus évidente. Il apparaît nécessaire cependant de limiter le nombre de mandats à la tête des fédérations. Il est vrai que les élections ont maintenu le statu quo au niveau des grandes fédérations, celles qui étaient justement concernées par les résultats des Jeux olympiques 2004. Il faut avouer cependant que la mobilisation réelle de toutes ces fédérations dans l'organisation des Jeux sportifs arabes ainsi que les résultats qu'elles ont obtenus à cette occasion ont relativisé la frustration née de notre parcours à Athènes et due, à mon sens beaucoup plus à l'effet d'annonce d'objectifs irréalisés aux Jeux olympiques qu'aux résultats, somme toute, logiques de nos athlètes. Cela dit, rien n'empêchera le ministère de la Jeunesse et des Sports d'apporter les changements nécessaires chaque fois qu'ils s'imposeront réellement. La loi donne cette prérogative au ministre et, croyez-moi, j'en userai chaque fois que les changements et les correctifs nécessaires ne viendront pas de la fédération elle-même à travers son assemblée générale et son dispositif statutaire, notamment, lorsque j'aurai à constater que l'argent public n'est pas utilisé à bon escient et conformément aux contrats-programme établis.
L'Algérie ne produit plus de grands champions, comme Boulmerka, Morcelli, Zaoui... C'est dû à quoi ?
Il est vrai que les résultats d'Athènes ont été l'expression d'un recul avéré s'agissant de résultats de niveau olympique, voire mondial, notamment pour deux disciplines : l'athlétisme et la boxe. N'oubliez pas que nous sommes en phase de changement de génération et d'émergence de la relève. Il s'agit donc de mettre en place aujourd'hui une nouvelle politique de détection et de formation d'athlètes d'élite et de haut niveau en relation avec les fédérations concernées. Le renouvellement de l'élite sportive doit être assuré par les lycées sportifs, les écoles de formation, des clubs ainsi que par le réservoir que pourrait constituer le système éducatif ainsi que la mise en place de pôles de développement de certaines disciplines.
La violence dans le sport est un phénomène qui risque à terme de ternir l'image de marque du sport algérien. Les mesures prises jusqu'ici à travers les commissions interministérielles ne semblent pas avoir produit leurs effets...
Il faut, dans le cadre de cette problématique de la violence dans le sport, toujours relativiser à deux niveaux. D'abord, en précisant que ce phénomène est circonscrit au football pour des raisons socioculturelles qu'on ne peut détailler ici et qu'il n'y a donc pas lieu de parler de violence dans le sport en général. Ensuite, il faut souligner que la violence, en Algérie mais aussi ailleurs et pour des raisons diverses, est malheureusement devenue un phénomène de société présent dans tous les rapports et toutes les structures sociales et même au sein de la famille et de l'école. Il est vrai que le stade de football, surtout lors de rencontres importantes, constitue le lieu idéal pour l'expression de cette violence sociale, et, à ce titre, des mesures spéciales, avec l'apport de tous les secteurs doivent être prises pour assurer la sécurité des biens et des personnes et pour préserver le football en tant que tel, ainsi que toutes les valeurs éducatives qu'il doit véhiculer. Dans ce cadre, il faut d'abord souligner et surtout saluer l'adaptation constante des structures et institutions concernées, en particulier les services de sécurité et la Fédération algérienne de football pour faire face au développement de ce phénomène. Ainsi, la Fédération algérienne de football a considérablement durci sa réglementation envers tous les auteurs de troubles et surtout les clubs organisateurs, notamment en systématisant les peines de huis clos. De même, les services de sécurité ont adapté leur dispositif pour maîtriser de plus en plus les actes de violence qui tendent malheureusement à se multiplier sur les itinéraires empruntés par les supporters. Il reste, cependant, que ce véritable fléau exige une stratégie nationale et des moyens conséquents qui ont fait l'objet d'une étude et d'un document de synthèse réalisé en relation avec tous les partenaires des autres secteurs et institutions, et adopté par la commission nationale intersectorielle en charge de ce dossier que préside le ministre de la Jeunesse et des Sports. Actuellement, nous finalisons toujours avec la contribution des partenaires concernés, la feuille de route qui doit accompagner ce dossier que nous espérons soumettre prochainement à un Conseil interministériel (CIM). En attendant, j'en appelle à la vigilance de tous les opérateurs concernés notamment les commissions de wilaya chargées de l'organisation des rencontres sportives, qui devront continuer à se mobiliser pour assurer au mieux leur mission, surtout en cette fin de saison toujours propice aux dépassements en raison des enjeux sportifs importants.
Bensalem Sofiane, Ouahib Yazid


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