Dans quelques jours, le ministère de la Jeunesse et des Sports organisera les assises nationales du sport qui devraient, selon son vœu, mettre en exergue les problèmes auxquels est confronté le sport algérien et, par la même occasion, tenter d'y remédier. Une initiative à laquelle tient beaucoup le premier responsable du secteur qui n'arrête pas, à chaque occasion, de rappeler que le sport national va très mal et qu'il faut réagir. Lors de la visite qu'il a effectuée, le 17 avril dernier dans la wilaya d'El Tarf, M. Djiar avait estimé que «l'organisation prochaine des assises nationales du sport est susceptible de contribuer au développement du secteur, grâce à la participation de tous les acteurs». «Une halte est nécessaire pour évaluer les efforts entrepris depuis quelques années afin de redémarrer sur de nouvelles bases saines et redonner au sport national la place qui lui convient dans le concert des nations», a indiqué le ministre, en soulignant que «la solution à la promotion du secteur ne peut provenir que de la base». D'ailleurs, il faut dire que, depuis sa nomination, le ministre n'arrête pas de faire appel au retour à la formation des jeunes. C'est dans cet ordre d'idées qu'il a conclu un accord avec le ministère de l'Education nationale pour la réouverture des classes spéciales dénommées «sport-étude» afin de permettre aux écoliers de suivre leurs études tout en n'abandonnant pas leurs disciplines sportives favorites. Pour rappel, Hachemi Djiar avait appelé, le 22 mars dernier dans une allocution prononcée à l'ouverture des travaux de l‘assemblée générale de la Fédération algérienne de football (FA), à la nécessité de «surmonter la crise» qui secoue le sport algérien, «consolider les expériences et compétences» et «investir à fond dans la formation». Il avait également invité les acteurs du mouvement sportif algérien ainsi que la famille du football à apporter leur contribution à la réflexion sur le développement du sport. «Il faut faire avancer les choses, et sortir avec des solutions concrètes, qui donneront une assise pour l'avenir de nos jeunes athlètes», avait dit le ministre. «Aujourd'hui, la problématique se pose avec acuité», a-t-il indiqué en ajoutant que son règlement incombe à «toutes les parties : autorités publiques, famille sportive, école, voire toute la société». Il avait, d'autre part, appelé les sportifs à revenir au «travail à la base, à la formation, au sport scolaire et de proximité». Il a, enfin, invité les membres de la famille du football et des autres disciplines à multiplier les écoles de formation, qui viendront s'ajouter aux classes «sport-étude», lesquelles seront relancées dès la rentrée prochaine. Il est vrai qu'au vu des résultats de la majorité des clubs ou des équipes nationales dans les différentes catégories qui participent aux compétitions internationales le constat est plus qu'alarmant. Nos différentes équipes se font, souvent, éliminer par des clubs ou par des sélections venus de pays qui, dans un passé plus au moins récent, ne représentaient en aucune manière des adversaires à craindre. Les temps ont changé et les équipes algériennes se font désormais éliminer dans les premiers tours des différentes compétitions. C'est pour cela, donc, qu'un véritable constat s'impose. Seulement, les uns et les autres, du moins ceux animés par une réelle volonté de changer les choses, espèrent que ces assises n'auront pas le même sort que les précédentes initiatives qui, sur le terrain, n'ont abouti à aucune action concrète. D'ailleurs, il est à signaler que, sous Yahia Guidoum, une commission pour la relance du sport national, chapeautée par le Comité olympique algérien (COA) et composée de plusieurs personnalités nationales du monde sportif, avait vu le jour. Quelques mois après, des recommandations avaient été formulées dans son rapport final, mais, sans aucune suite. Donc, il est clair que le plus important est de mettre sérieusement sur pied une véritable stratégie pour la relance du sport. Les classes «sport -étude» seront relancées dès septembre prochain Entre-temps, le ministre de la Jeunesse et des sports avait entrepris quelques actions qu'il juge importantes et nécessaires pour la relance du sport national. Dans ce cadre, il avait adopté avec son homologue de l'Education nationale, le 15 avril dernier, une plate-forme relative à la «redynamisation de la pratique sportive en milieu scolaire». En d'autres termes, les classes «sport-étude» seront relancées dès la prochaine rentrée scolaire. Son programme s'articule autour de trois principaux axes. Il s'agit de la redynamisation des pratiques sportives scolaires, la relance des classes «sport-étude» et l'installation d'une commission mixte. Il est y prévu aussi plusieurs dispositions, à savoir la redynamisation des pratiques sportives en milieu scolaire par la mise en œuvre d'un plan d'urgence. Celui-ci comportera, entre autres, l'organisation d'une rencontre nationale de concertation entre les principaux opérateurs des deux secteurs, la généralisation de la pratique de l'éducation physique et sportive en milieu scolaire, l'organisation de manifestations sportives d'envergure et la généralisation des associations sportives scolaires au niveau des établissements scolaires. La plate-forme prévoit également la relance des classes «sport-étude» qui sera soutenue par la révision des textes juridiques y afférents à la faveur de la loi relative à l'éducation physique et sportive et l'identification des disciplines sportives en fonction des vocations et spécificités de chaque wilaya. Ce chapitre prévoit aussi la prospection des ressources et l'amélioration des mécanismes financiers de prise en charge de ces classes et le renforcement du potentiel de leur encadrement. Enfin, la plate-forme prévoit l'installation de la commission mixte des deux ministères et des commissions mixtes de wilaya chargées du suivi et de l'évaluation des opérations arrêtées dans le cadre de cette plate-forme. Par ailleurs, une feuille de route relative à la mise en œuvre du plan de relance des classes «sport–études» a été élaborée pour définir un programme de travail d'ici juin prochain. Un échéancier de la concrétisation du plan de redynamisation du sport scolaire a également été présenté, définissant les mesures et les actions à entreprendre par les commissions mixtes d'ici la fin de l'année scolaire 2008-2009. C'est dire que les deux ministères prennent très au sérieux ce volet du secteur sportif national. D'ailleurs, un peu plus d'une semaine après avoir adopté cette plate-forme, le ministre de la Jeunesse et des Sports avait réuni les directeurs de son département au niveau des 48 wilayas, pour passer en revue les grands axes de la politique nationale de la jeunesse, le programme du secteur pour le prochain trimestre et surtout l'état d'avancement de la préparation de la mise en œuvre du programme «sport-étude». Djiar avait insisté sur le fait que les différents DJS doivent tout mettre en œuvre pour la réussite de cette initiative. En dernier lieu, il faut dire la relance du sport national n'est pas une mince affaire et nécessite la contribution de tous si l'on veut réellement aller de l'avant. Comme indiqué par le ministre, à maintes reprises, au-delà des résultats et des performances des athlètes et des équipes algériennes dans les différentes compétitions, c'est de l'avenir de la jeunesse algérienne qu'il est question. Donc acte… A. A.
