Ali Saâdi, Azzedine Benamar et H'mida Merzoug, trois comédiens du théâtre amateur de l'association El Badil ont mis le feu à la scène jeudi dernier au théâtre régional de Batna avec une partie de leur feuilleton « Chiche ma tadhakch » (je te défie de ne pas rigoler, ndlr) Il s'agit d'un véritable feuilleton de 30 tableaux, réalisé pour un projet de diffusion radiophonique avec la station radio régionale de Batna qui n'aurait pas tenu ses engagements. Le trio donc épaulé par Djamal Mezaâch et Samir Abdesmed à la régie et la technique, sont arrivés à tenir en haleine une salle à moitié pleine, ce qui représente un record en public battu seulement par le théâtre pour enfants, qui chaque semaine fait salle comble ! La pièce, sous forme de sketch, répartie en cinq tableaux, traite des déboires observés dans le quotidien des citoyens. Ainsi donc, l'on voit représentés l'utilisation abusive du téléphone mobile, les insuffisances de la télévision algérienne, le machisme d'apparence de certains maris vis-à-vis de leur femmes et enfin l'école vue à travers l'enseignant, l'élève et le parent d'élève. Avec un texte réaliste et fluide, un décor très simple et un effort dans l'utilisation de l'éclairage, les comédiens ont su captiver les spectateurs qui, faut-il encore le souligner, ont besoin de fourdja. Il y a lieu également de relever la symbiose qui s'est installée de manière spontanée entre les comédiens, qui se livraient avec une très grande assurance à des improvisations bien à propos, et les spectateurs avec les réactions de gens concernés. Les budgets faramineux consacrés au théâtre professionnel, dont les résultats frôlent la catastrophe selon les commentaires de la presse à l'issu du festival national du théâtre professionnel, seraient plus rentables si une petite part (de ce budget), serait-on tenté de dire, est allouée aux troupe d'amateurs pour que notre théâtre retrouve son aura d'antan.
