Tristesse et déception se lisaient, hier, sur les visages de tous les Algériens venus en force suivre le match contre la Slovénie dans les cafés et bars situés dans les quartiers arabes de Paris, comme Belleville, Barbès ou Ménilmontant. La fête, que les gens se promettaient de faire, s'est transformée en cauchemar pour Mustapha, serveur dans un café. Pour lui, le principal responsable de la défaite, c'est bel et bien le joueur Ghezzal par qui la mauvaise tournure du match est arrivée : « Comment peut-on entrer en seconde période et prendre deux cartons jaunes en l'espace de dix minutes. C'est inconcevable pour un joueur qui se dit professionnel. Cela fait longtemps que ce joueur joue au poste d'avant-centre sans marquer le moindre but », explique Mustapha qui critique également Saâdane pour avoir opté pour un tel choix.« Le dernier entraîneur de la planète sait que la défense slovène est robuste et ses joueurs ont une grande taille. Il fallait faire rentrerun attaquant de petite taille, au moins il pourra dribbler à l'intérieur de la surface de réparation en vue d'obtenir un penalty. » Pour Yazid, un autre spectateur déçu, l'équipe n'a pas joué pour gagner, mais juste pour un match nul. Pour lui, le premier responsable est également Saâdane : « Cela fait longtemps que l'entraîneur national dit que l'essentiel est de participer à la Coupe du monde pour se perfectionner. Ce discours a influé négativement sur le moral des joueurs. Nous savons qu'une équipe qui gagne est une équipe qui marque des buts. »Pour son ami Allaoua, Saâdane n'est plus l'homme de la situation. Hier, alors que tout le monde s'attendait à une parade dans les rues de lacapitale française, c'est le calme plat, voire même le silence qui a imposé sa loi à Paris. Si les Maghrébins (Tunisiens et Marocains) ont partagé la douleur footballistique des Algériens, de nombreux Egyptiens ont manifesté discrètement leur joie après la défaite des Verts.
