Le ministre de la Santé et de la Réforme hospitalière, M. Ould Abbès, a entamé cette semaine une série de rencontres restreintes avec les représentants des syndicats du secteur. Hier, le ministre a tenu une réunion avec le Syndicat des praticiens de la santé publique (SNPSP) alors que la veille et pendant plus de trois heures, le premier responsable du département de la santé et ses collaborateurs avaient écouté le docteur Youcefi, porte-parole des praticiens spécialistes, exposer les points contenus dans leur plateforme de revendications ainsi que les problèmes, du simple au complexe, que rencontrent quotidiennement les médecins spécialistes. Après une rupture de plus de trois mois, les spécialistes ont donc renoué avec le dialogue. « Nous nous réjouissons qu'il y ait cette reprise de dialogue avec notre tutelle. Cette première réunion officielle était technique. Le ministre s'est engagé d'emblée à prendre en charge les problèmes selon leur priorité. Il a décidé de régler dans l'immédiat les dossiers simples, qui ne nécessitent pas les gros moyens », a soutenu M. Youcefi. De quel dossier s'agit-il ? Selon notre interlocuteur, le ministre s'est dit outré de constater que la prime d'intéressement n'est pas attribuée aux concernés et constitue jusqu'à l'heure un point de discorde. En plus de la prime d'intéressement, les spécialistes ont évoqué les problèmes du statut, du régime indemnitaire, l'annulation des concours pour les spécialistes afin de passer d'un grade à un autre. « Depuis huit ans aucun concours n'a été organisé, ce qui a pénalisé les spécialistes et les a empêchés d'évoluer dans leur carrière. Le ministre a estimé que certaines doléances peuvent trouver une solution dans l'immédiat. Il a promis à cet effet la réhabilitation des concours dans l'immédiat et l'octroi de la prime d'intéressement à ceux qui la méritent. » Les syndicats ont évoqué leur gêne par rapport à l'instabilité qui secoue le secteur de la santé. Cette instabilité, de leur avis, ne contribue pas au règlement rapide des problèmes : « Durant dix ans, sept ministres se sont succédé à la tête du secteur. Des ministres qui ont apporté leur lot de problèmes et de changements tous azimuts. Cela rendra la tâche difficile au nouveau ministre qui, jusque-là, a affiché sa bonne volonté », a lâché le Dr Youcefi, qui est convaincu que le règlement des problèmes de la santé publique tient compte de cette instabilité que subissent les praticiens, toutes catégories confondues. Lors de la première séance inaugurale, le ministre a expliqué à l'adresse des syndicats du secteur que leur action commune sera résolument inscrite dans une démarche qualité qui constitue l'un des fondements majeurs de la réforme hospitalière et de la refondation du système national de santé. Le ministre s'est dit prêt à aider les médecins, quitte à porter plus haut leurs revendications. L'élaboration d'un statut digne d'un praticien spécialiste demeure la priorité du SNPSSP. « Notre combat syndical se poursuit. Nous ne baisserons pas les bras. Aujourd'hui, nous entamons une nouvelle ère. Nous espérons que les décisions du ministre se concrétiseront rapidement. Il a bien dit que seul le Coran est immuable, alors nous souhaitons que notre statut soit revu et que le régime indemnitaire soit débattu avec nous », ont souligné les praticiens spécialistes. Pour étudier tous les détails du dossier des spécialistes, une commission composée des représentants du syndicat des spécialistes et des cadres de différentes directions de la santé a été installée. Un calendrier des réunions a été arrêté pour décortiquer les problèmes de ce corps. La commission est chargée de trouver des solutions à toutes les doléances des médecins.
