L'Espagne rencontrera le Paraguay en quart de finale du Mondial après avoir battu le Portugal (1-0) mardi au Cap grâce à son inévitable « serial buteur » David Villa, dans un match qu'elle a dominé sans pour autant se montrer irrésistible. La « Roja » atteint le Top 8 d'une Coupe du monde pour la quatrième fois sur les sept dernières éditions (depuis 1986). L'Espagne peut du coup continuer à croire au sacre mondial et espérer devenir la deuxième équipe de l'histoire à remporter la Coupe du monde dans la foulée d'un titre européen, après la RFA de 1972-1974. Le Portugal, de son côté, ne reproduira pas le scénario de 2006, qui l'avait vu atteindre les demi-finales. Cette élimination portugaise marque l'échec cinglant de Cristiano Ronaldo, qui aura manqué son Mondial (1 but), à l'instar de son ancien coéquipier de Manchester United, Wayne Rooney, et qui finit donc sa saison sans un seul titre, pour la première fois depuis 2005. Le joueur le plus cher du monde (94 M d'euros), invisible en deuxième période, n'aura jamais réussi à inquiéter le gardien espagnol, Iker Casillas, son partenaire au Real Madrid. Le Portugal a peiné à sortir des ballons propres de l'entrejeu, annexé en début de match par l'Espagne, et Ronaldo, dans son registre de soliste invétéré, manquait presque tout ce qu'il tentait (centre, coup franc, frappe au but, dribbles et débordements) jusqu'à un coup franc puissant et cadré, repoussé à la « sauve qui peut » par Casillas sur sa ligne (28'). Vrai patron La domination initiale était certes espagnole (62% de possession de balle en première période), mais le jeu de petites passes de la Roja, en plus d'être un peu imprécis dans les derniers mètres, devenait presque prévisible à force de trop pencher à gauche (entre Xavi, Villa et parfois Iniesta). Le Portugal prenait du coup confiance et passait le milieu pour placer des banderilles qui faisaient douter les Espagnols : tir de Tiago sorti en deux temps par Casillas sous la pression d'Almeida (21'), têtes de Almeida (39') et de Tiago (42'). Après un début de match affairé (3 parades dans les 7 premières minutes), Eduardo passait une fin de première période relativement tranquille. Paradoxalement, c'est alors que l'Espagne semblait manquer de tranchant avec son jeu propre mais inoffensif et paraissait retomber dans tous les travers de sa défaite inaugurale contre la Suisse (0-1) qu'Iniesta combinait avec Xavi, dont la talonnade décalait David Villa à gauche. Ce dernier marquait en deux temps après avoir d'abord buté sur Eduardo (63'), pour son 4e but du Mondial. Avec ce but, l'Espagne prenait enfin les choses en main et se comportait en vrai patron : une frappe de Ramos rasait le montant droit des buts portugais (70'), Eduardo montrait sa virtuosité sur tir de Villa des 25 mètres (77') et une tête de Llorente, entré à la place d'un Torres toujours en difficulté, frôlait le poteau gauche portugais (87'). Le sort était jeté pour le Portugal quand Ricardo Costa se faisait exclure pour un coup de coude peu évident sur Capdevila (89').
