Après un mois d'application de la loi relative à l'organisation de la circulation routière, les résultats ont, selon le commissaire Saïd Baâdid, chef d'unité à la sûreté de wilaya, dépassé toutes les prévisions. Les conducteurs de la wilaya de Sétif ayant disputé l'année dernière la vedette à l'agglomération algéroise, et ce, en nombre d'accidents et de victimes, tempèrent de plus en plus leur ardeur. Ainsi, la loi coercitive est pour beaucoup dans le changement du comportement des chauffeurs qui s'habituent à la ceinture de sécurité, utilisent moins le portable lorsqu'ils sont au volant. Les irréductibles, ne pouvant du jour au lendemain se défaire des mauvaises habitudes, ont été apostrophés par les agents de l'ordre public de la sûreté de wilaya et des sept sûretés de daïra qui ont, durant le mois de mars, procédé au retrait de 1459 permis de conduire. L'utilisation du portable, la circulation en sens interdit, la conduite sans le port de la ceinture de sécurité, le non-respect du stop et des feux tricolores sont les infractions les plus constatées. La commission de wilaya a eu, lors de sa première réunion tenue le 22 mars 2005, à traiter 178 dossiers. Les cas étudiés se sont soldés par des retraits de permis de conduire allant de 1 à 12 mois. Les 364 affaires traitées, le 29 mars dernier, n'ont bénéficié d'aucune circonstance atténuante de la part de ladite commission qui compte, nous dit-on, appliquer la loi dans toute sa rigueur. L'entrée en vigueur de la loi précitée a donné à réfléchir aux chauffeurs et freiné quelque peu l'hécatombe. « Ces derniers jours, nos agents trouvent beaucoup de mal à verbaliser, car les conducteurs, qui respectent désormais le code de la route, ne veulent pas perdre leur permis de conduire qui est surtout un outil de travail pour de nombreux utilisateurs de la route. Cette prise de conscience nous réconforte... », nous confie le commissaire Baâdid, confirmant à l'occasion que la vigilance et la pression des fonctionnaires de la police seront pour longtemps de mise. Par ailleurs et comparativement aux deux premiers mois de l'année en cours, mars a, en matière d'accident, connu une légère baisse. En janvier, les services ont enregistré 64 accidents, 67 blessés et 1 décès. Le mois suivant, on a comptabilisé 70 accidents ayant fait 86 blessés et un autre décès. Le mois dernier a, avec l'avènement de la loi 16/04, fait mieux. Les 54 accidents inventoriés, qui ont occasionné 61 blessés légers, n'ont fait aucun décès. Ce bilan encourage les forces de l'ordre qui vont selon l'officier susnommé passer à une autre étape. « Le champ d'action sera élargi à la périphérie. Une attention particulière sera donnée aux motocyclistes, source de nombreux et graves accidents. Le contrôle du port du casque et des papiers de ces engins sera renforcé », conclut-il. Les automobilistes sont, quant à eux, partagés, mais la majorité approuve et estime en outre que l'application des dernières mesures peut au cas où elle perdurerait éliminer les mauvais réflexes des chauffards et venir à bout du terrorisme de la route. Ces derniers demandent l'implication des piétons n'étant, disent-ils, pas exempts de tout reproche...
