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Repeuplement des gazelles à Naâma : Des lâchers et des interrogations ?
Publié dans El Watan le 19 - 03 - 2020

Le lâcher des gazelles provenant des Emirats arabes unis qui a eu lieu en janvier 2017 à Naâma a provoqué une polémique sur la Toile à propos de la pollution génétique pendant un moment et puis plus rien.
Depuis, environ 900 gazelles ont été lâchées dans la nature (500 gazelles en 2017 et 400 en 2018). Ce programme de repeuplement des gazelles, qui s'étale sur plusieurs lâchers, vise à atteindre 2000 têtes.
Certains parlent carrément de la pollution génétique en ce sens que les gazelles lâchées ne sont pas des gazelles Dorcas (Rym) ou de Cuvier (gazelles de l'Atlas) qui peuplent l'Algérie.
«Ces gazelles lâchées ne sont que des homonymes arabes de la péninsule arabique», affirme un chercheur de biodiversité qui a requis l'anonymat. Si c'est le cas, ce lâcher peut-il provoquer de la pollution génétique pour les gazelles Dorcas peuplant la région de Ledjdar ?
A 100 km de Naâma, précisément dans la région de Ledjdar, a eu lieu le premier lâcher de 500 gazelles en janvier 2017. Ces dernières proviennent essentiellement des Emirats arabes unis à l'initiative de Cheikh Mohamed Ben Rached Almaktoum, gouverneur de Dubaï), rapportait à l'époque un reportage diffusé par la Télévision algérienne.
«Lors de sa visite dans cette région, le mois dernier, le gouverneur de Dubaï a ordonné l'envoi de 500 gazelles du même genre que celui vu dans cette région (Naâma, ndlr) et les lâchers dans cette région visent la réhabilitation de la vie sauvage afin de lui rendre son état naturel», a déclaré Khaled Selmane, chargé des relations extérieures près de Cheikh Mohamed Ben Rached Al Maktoum au micro de l'ENTV lors du premier lâcher en 2017.
Pour sa part, Youcef Ouled Mohamed, conservateur des forêts de la wilaya de Naâma, a déclaré à l'ENTV lors de cette opération de repeuplement qu'un lâcher de 500 gazelles du genre Dorcas et cuvier (mâles et femelles) qui se retrouve dans cette région a eu lieu.
La journaliste de l'ENTV, qui s'est déplacée sur place, a pour sa part estimé que ce lâcher a eu lieu dans le cadre de la coopération entre les deux pays (Algérie et les Emirats arabes unis) «afin de préserver la nature et la diversité biologique» mais aussi «l'amélioration de l'espèce».
Mais dès le premier lâcher des gazelles venues d'Orient, cette opération de repeuplement n'a pas manqué de susciter la polémique à plus d'un titre : à commencer par l'introduction d'une espèce autre que celle connue dans cette région. Ce qui risque de provoquer la pollution génétique pour les gazelles du Sahara algérien.
Le deuxième point qui pose problème est leur lâcher dans la nature sans quarantaine, et enfin, comme l'exprime ouvertement la journaliste présente sur place, la volonté d'améliorer l'espèce, ce qui est complètement interdit aux yeux des spécialistes de la préservation de la biodiversité, surtout quand il s'agit des espèces sauvages, telles que les gazelles, protégées de surcroît.
En premier lieu, la polémique tourne autour de l'espèce lâchée dans la nature, la gazelle Dorcas dite (Rym) provenant des Emirats arabes unis n'est pas la même que celle connue en Afrique du Nord.
Pour la gazelle du Cuvier, dont parle le conservateur des forêts de Naâma, cette dernière est belle et bien de chez nous, comme le confirment des spécialistes. «Les 500 gazelles lâchées ne sont pas des gazelles Dorcas (Rym) ou de Cuvier dites aussi gazelles de l'Atlas (Edmi). Ce sont des homonymes arabes de la péninsule arabique, gazelles à goitre introduites sans quarantaine.
Elles sont porteuses d'épizootie parce qu'elles viennent d'élevage intensif, trop intensif», explique notre source. Un autre spécialiste, fonctionnaire dans un parc zoologique, parle carrément de la pollution génétique pour les gazelles Dorcas en Algérie.
Pour déceler le vrai du faux, nous avons pris attache avec des spécialistes dans ce domaine. Hélas, nos tentatives ont toutes été rejetées, non pas pour manque d'informations mais par peur de sanctions. D'autant plus que ces spécialistes occupent des postes au niveau des institutions étatiques.
Pour plus de détail sur cette question qui, sous d'autres cieux, aurait suscité un débat public, nous avons contacté la Direction générale des forêts (DGF), l'institution algérienne ayant chapeauté, du côté de l'Algérie, ce programme de coopération algéro-émiratie pour le repeuplement des gazelles et la préservation de la biodiversité. Même attitude ! Notre requête demeure sans suite au niveau de la DGF pour ce programme de repeuplement des gazelles, un programme qui est toujours en cours.
Notre tentative ne s'est pas arrêtée là. Nous avons contacté également le ministère de l'Environnement et des Energies renouvelables qui compte parmi son staff toute une équipe ayant pour mission de s'occuper de l'environnement saharien (ministère délégué chargé de l'Environnement saharien), notre requête est restée également sans suite.
«La gazelle de Cuvier ne peut être que nord-africaine»
Si certains spécialistes consultés ont du mal à trancher sur l'espèce Dorcas, la gazelle du Cuvier ne laisse aucune équivoque. Cette gazelle dite de l'Atlas est bel et bien de chez nous.
«On ne peut pas faire un lâcher sans procéder à des analyses ADN des espèces lâchées et de celles peuplant la région où s'effectue ce lâcher», estime Amar Zahi, fédéral national des chasseurs. Ce dernier affirme que la gazelle du Cuvier, nommée aussi gazelle de l'Atlas, n'existe qu'en Afrique du Nord (Maroc, Algérie et la Tunisie).
La gazelle du Cuvier vit dans la steppe et l'Atlas. Durant l'été, les gazelles du Cuvier se réfugient dans la montagne d'où leur nom «gazelle de Montagne». «Ces dernières ne peuvent en aucun cas vivre dans le désert. Chaque animal a son propre climat», rappelle le représentant des chasseurs algériens.
Pour l'éventuelle pollution génétique de l'espèce Dorcas, M. Zahi appelle à l'adoption d'une démarche scientifique pour enlever le doute et la suspicion. «Il faut procéder à des analyses génétiques pour la Dorcas», tranche-t-il. Le fédéral national des chasseurs estime qu'on ne peut pas faire de lâcher sans procéder à l'analyse de l'échantillon de l'espèce lâchée et de s'assurer qu'elle est identique avec celle se trouvant dans la nature.
«Ces lâchers peuvent servir de réserves pour la chasse touristique mais pas pour repeupler le Sahara», considère ce chasseur. Qu'en est-il de «l'amélioration de l'espèce» dont on parle ? «C'est infondé.
De quelle amélioration parle-t-on», s'interroge Mourad Ahmim, spécialiste de la biodiversité. Et d'enchaîner : «Notre Dorcas n'avait besoin de rien si ce n'est le fait que par la chasse effrénée, elle risque de disparaître.»


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