Les indemnisations dans le cadre des projets de développement coûtent très cher au Trésor public. Dans la wilaya de Boumerdès, ce volet aura coûté à l'Etat 8,15 milliards de dinars l'année passée. Ce montant représente 51% de l'enveloppe globale (15,83 milliards de dinars) dégagée pour couvrir les frais de remboursement des citoyens ayant cédé leurs terrains pour la réalisation de 34 projets d'équipements ou d'extension de conduites de gaz, d'AEP ou d'assainissement. Le montant des indemnisations fait souvent l'objet de litige, générant des blocages et des retards dans l'avancement des chantiers. Il y a deux ans, deux familles habitant à Kherrouba ont exigé 4 millions de dinars à la direction de l'énergie pour laisser passer les conduites de gaz à travers leur propriété. L'administration leur avait alors proposé 500 000 DA. Le litige aura duré plus d'une année, retardant le raccordement de 2500 foyers au gaz pour un montant de 510 millions de dinars. Selon un cadre des Domaines, ce genre de problème apparaît quand il y a de mauvaises études. «L'évaluation de la valeur d'un terrain privé passe par la désignation d'un expert qui, parfois, exige plus de 5 millions de dinars. Pour éviter ces charges supplémentaires, on doit revoir la législation en vigueur pour mieux l'adapter aux contraintes du terrain», explique-t-il. Le projet de la nouvelle route devant relier D'hous à Seghirate via Haouch Brouk bute sur le même problème. La direction des travaux publics a alloué 600 milliards de centimes pour cette nouvelle route afin de mettre un terme aux embouteillages sur la RN24. Néanmoins, les oppositions ont ralenti énormément l'avancement des travaux. Un différend autour du montant des indemnisations aura tout bloqué.