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Fatma Zohra Zamoum. Réalisatrice : Z'har, un concentré des problèmes des années 90
Publié dans El Watan le 06 - 08 - 2010

Z'har, ou comment fiction et réalité autour de l'Algérie des années 90 vous donnent le vertige : ce moyen-métrage de Fatma Zohra Zamoum sera en septembre sur les écrans (salle El Mougar et Cinémathèque d'Alger). Rencontre avec une écrivaine, peintre, cinéaste qui prépare déjà le tournage de son nouveau film, à la prochaine rentrée à Alger.
Z'har, un objet cinématographique difficile à résumer ?
Le tournage de Z'har a commencé en juillet 2007 en Algérie. C'était un tournage minimaliste, avec une petite équipe. Un tournage autour de comment on tourne un film à Alger avec des moyens dérisoires, une sorte de making of. A partir de février 2008, nous avons tourné la partie road-movie en studio à Paris. Nous avons fabriqué le film comme dans les années 50, avec des ventilateurs, des branches qu'on secoue autour de la voiture, des images aux couleurs décalquées qui défilent autour de la voiture, comme dans les bons vieux Hitchcock ! Mais l'histoire est effectivement difficile à résumer. Ce sont deux histoires en fait. D'abord, l'histoire d'une équipe de tournage en 2007 qui filme des scènes autour des violences de l'année 1997 et qui cherche à résoudre ses problèmes techniques en plein chaos, puis une fiction qui raconte l'histoire de trois personnages dans un taxi collectif entre la Tunisie et Constantine. Une photographe parisienne, un écrivain algérien qui apprend par le journal du jour qu'il est mort et un chauffeur de taxi qui a des problèmes de survie et qui voudrait bien se marier avec la Française pour les papiers ! Une sorte de concentré des problèmes des années 90 en Algérie. Pour tenter de résumer, dans le tournage en 2007, il y a du réel, dans celui de 2008, il y a une transcription de la violence et comment cette dernière contamine les relations entre les personnages.
C'est difficile de faire un film sur les violences des années 90 ?
Etant donné les problèmes de financements de ce film, je crois que oui ! Ce n'est pas du tout évident. Pourtant, au niveau création, le film a déjà eu plusieurs prix – pour son scénario en Tunisie, prix de la meilleure fiction au Festival international des films d'Afrique et des îles en 2009 (île de la Réunion) – il est aussi distribué en Inde et en Espagne dans des réseaux culturels, il a été vu partout, notamment cet été à Béjaïa et a eu un très bon accueil ! Dans ce film, nous avons essayé des choses, sur le plan formel et esthétique, ce qui rend le film ésotérique. C'est au spectateur d'y venir, c'est lui qui assemble les deux parties de ce film. Le formidable accueil du film à Béjaïa m'a confortée dans l'idée que les gens ont compris de quoi on parlait : la question de la vie et de la mort, le « débrouille-toi/sellek rassek », le « ta mère pleure plutôt que la mienne »… Toutes les questions des années 90.
Quel a été le déclencheur de ce travail ?
L'Airbus détourné en 1994, les attentats, l'assassinat de Boudiaf en 1992 qui nous a fait ressembler à une république bananière… J'avais senti, à l'époque, que nous avions franchi le cap du déglinguage républicain. Je croyais que j'étais une citoyenne en pleine maîtrise de mes moyens, finalement j'ai su que c'était faux, avec tout ce qui se passait, et avec toutes ces violences, avec le fait que personne ne démissionne, que personne n'accourt pour faire état de notre dégradation ! Tout cela n'était pas normal. Je me questionnais : l'autre, l'assassin, est un monstre, et moi, pourquoi je ne l'étais pas ?! J'ai réfléchi à tout ce qui nous arrivait. J'ai fait ce film, parce que c'est une question d'estime de soi. Je m'interdisais de dire que c'était « normal ».
A la rentrée, vous vous lancerez dans le tournage de votre nouveau film à Alger. De quoi s'agira-t-il ?
Effectivement, je prépare un film, un film sur les sentiments : ces petites et grandes choses qui font la vie quotidienne. Des choses a priori invisibles et qui me font plaisir à prospecter avec ce prochain film, dont le titre sera Combien tu m'aimes, soit en arabe qedach et'habni. Donc après un sujet grave avec Z'har, je reviens vers un sujet qui promet un peu de douceur : parler de la douceur dans cette grande tourmente qu'est la vie.
Bio express :
Native de Bordj-Ménaïel (est de l'Algérie), Fatma Zohra arrive à Paris en 1988 après des études à l'Ecole supérieure des beaux-arts d'Alger. En 1995, elle obtient une licence d'études cinématographiques et audiovisuelles à Paris I Sorbonne. Elle partage, depuis, sa vie entre deux passions : la peinture et le cinéma. Le cinéma et la fiction se sont confortablement installés dans son existence depuis 1995 (éclipsant la peinture en tant que pratique), courts métrages autofinancés et écriture de scénarios longs et courts. Actuellement, elle est enseignante en histoire de l'art à l'université de Marne-la-Vallée et réalisatrice, notamment du court-métrage La Pelote de Laine en 2005 qui a obtenu plus d'une dizaine de prix à travers le monde. Fatma Zohra est également l'auteure de plusieurs publications dont A tous ceux qui partent (roman, éd. L'Harmattan, 1999) et de Comment j'ai fumé tous mes livres (roman, éd. La Chambre d'Echos, 2006,) et d'autres ouvrages sur la peinture.


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