Dans une intervention sur BFM TV, dont il a bien voulu nous transmettre une copie, Abdallah Zekri, délégué général du CFCM et président de l'Observatoire national de lutte contre l'islamophobie, estime positive l'intervention du ministre de l'Intérieur et précise avec netteté l'implication des musulmans dans les guerres où ils étaient un appoint non négligeable : «C'était un discours non polémique et on n'a pas entendu parler d'islam et d'islamisme, mais de la contribution des musulmans morts pour la France. Le 25 juin 2006, le président Chirac a réparé une injustice en inaugurant le mémoriel aux combattants musulmans de la Première Guerre mondiale à l'ossuaire de Douamont où reposent 592 tombes de musulmans, symbole de la bataille de Verdun.» M. Zekri ajoute : «La France ne s'est pas libérée d'elle-même, la moitié des morts de la guerre 39/45 n'était pas des citoyens Français, mais des sujets français. Durant la Première Guerre mondiale, 31 régiments représentant plusieurs divisions constituées par des tirailleurs se sont illustrés sur les champs de bataille de la Marne, chemin des Dames et Verdun dont 170 000 Algériens ; 62 400 Tunisiens et 37 000 Marocains. Dans la bataille de Sedan, 5400 Maghrébins et 5000 Africains sont tués alors qu'ils étaient simples indigènes de la République. Plusieurs prisonniers ont échappé lors de la Seconde Guerre à la captivité pour rejoindre les maquis et furent même compagnons de la libération du Général de Gaulle. Dans la bataille d'Alsace, deux tiers des 13 000 tués étaient musulmans, 42 000 blessés sous les ordres des généraux Juin et De Lattre de Tassigny. Puis il y a eu 122 900 Nord-Africains qui ont débarqué en 1956 en Indochine pour y combattre. (...) En réalité, l'histoire des musulmans et leur présence sur les champs de bataille datent du XIXe siècle : 1802, avec le Premier consul Napoléon Bonaparte ; 1805, Bataille d'Austerlitz ; 1856, la guerre de Crimée ; 1870, conflit contre Bismarck. C'est pour cela que les cérémonies en l'honneur des musulmans morts pour la France sont un véritable moment de reconnaissance des services rendus à la patrie et de leurs exploits et leurs faits d'armes à des anonymes dont les noms se terminent par Ahmed, Mohamed, Ali, Moussa ou Djamel».