Le projet du cinéaste Ali Berkennou de mettre en image un long métrage (96 minutes) relatant l'épique histoire du livre Le fils du pauvre, ce premier roman de Mouloud Feraoun, dont le personnage principal est Fouroulou Menrad, a de prometteuses perspectives de se voir réalisé dans peu de temps. C'est ce que l'on a appris du moins de ce réalisateur, qui n'est pas à son premier succès filmique, faut-il le rappeler, après avoir mis en image notamment D-awal Kan, (ce n'est qu'une parole), La dernière cigarette et Le chant des cigales. Notre interlocuteur nous a annoncé avoir reçu une suite favorable pour son projet de la part du ministère de la Culture concernant sa demande d'aide pour concrétiser «ce rêve de tout temps», depuis qu'il a lu et relu Le fils du pauvre, de mettre en image cette immense œuvre dont «l'importance est primordiale, pour moi, tant les narrations imagées de l'auteur dans ce livre sont lumineuses», estime Ali Berkennou, ajoutant : «C'est une sorte de mise au jour des conditions de scolarité des Algériens durant la période coloniale, notamment dans cette Kabylie, contrée natale de l'auteur (Mouloud Feraoun), de Mouloud Mammeri, de Mohamed Arkoun..., ces écrivains, anthropologues et philosophes de renom.» Pour lui, Le fils du pauvre «est l'une des premières œuvres de la littérature maghrébine d'expression française. C'est le roman fondateur de la littérature algérienne et considérée, de ce fait, comme une œuvre référentielle en la matière. Traduit dans plusieurs langues, le roman est lu, connu et a fait l'objet de plusieurs études par des chercheurs universitaires en Algérie et à travers le monde. Il semble ainsi naturel qu'il soit traduit aussi en image et en son dans sa langue d'origine, à savoir tamazight, pour qu'il soit accessible à toutes les catégories de citoyens algériens et notamment ceux qui n'ont pas eu la chance de pouvoir le lire», fera remarquer le réalisateur, qui «juge utile de mettre en exergue l'importance de la scolarisation dans le scénario. L'école qui permet à Fouroulou de rêver d'un avenir meilleur et d'échapper aux menus travaux de paysan, pour lesquels il était pourtant destiné, ne doit pas passer inaperçue aux yeux d'un public juvénile auquel le film sera dédié. Et je trouve d'ailleurs que l'intitulé Fouroulou lui est mieux approprié», estime encore Ali Berkennou. Advertisements