Ayant inscrit son nom et celui de l'université Ferhat Abbas (Sétif) dans les plus grandes publications scientifiques de la planète, la professeure Zoubida Zaïdi, l'une des plus brillantes épidémiologistes du pays, n'est plus. Travaillant loin des projecteurs et sous la coupe de ses maîtres auxquels elle a voué respect et vénération, la chercheuse et la cheville ouvrière du registre du cancer de Sétif, s'est éteinte hier à l'âge 55 ans. Ayant gravi les échelons à la sueur de son front, Mme Zoubida Zaïdi, n'a pu, à l'instar de ses collègues Mustapha Samai (architecture), Mohammedi Tayeb et Bouzerafa ( Sciences et technologie), résister à cette bête immonde de coronavirus qui vient d'emporter l'une des plus brillantes filles de l'université algérienne touchée dans sa chair. L'éminente chercheuse, qui devait prendre ses nouvelles fonctions de chef de service d'épidémiologie à l'hôpital Nafissa Hamouda (ex-Parnet) d'Alger, est, par la force de la loi divine, obligée de rejoindre son éternelle demeure où reposent ses parents. Personnifiant l'humilité, la modération, la sagesse et le travail bienfait, l'universitaire émérite va beaucoup manquer à ses étudiants et ses collègues chercheurs d'ici et d'ailleurs. La recherche scientifique algérienne perd une icone. Sachant que les travaux de la Professeure sont exploités par des chercheurs des quatre coins de la planète où ils font l'objet de plus de 32 146 citations. Ce qui lui a permis de disposer du plus forts indice H (46). Soulignons que de telles performances demeurent hors de portée de nombreux chercheurs. Auteure de 70 publications, l'hospitalo-universitaire qui a participé avec l'équipe du registre du cancer à plusieurs projets scientifiques, dont la publication de Cancer incidence in five Continents vol IX, X, XI ainsi qu'aux projets de la survie mondiale des cancers, Concord Study II et III publiés dans Lancet 2015 et 2018 , était à la fois un référent et une référence. Activant dans de nombreuses sociétés savantes mondiales (l'Association internationale d'épidémiologie (IEA), l'Association américaine de la recherche sur le cancer (AACR) ainsi que l'Association internationale de la recherche sur le cancer du poumon), Zoubida Zaïdi était membre à part entière dans de nombreuses études scientifiques mondiales, dont «Health Effects of Overweight and Obesity in 195 Countries over 25 Years (N Engl J Med. 2017» «The Burden of Primary Liver Cancer and Underlying Etiologies From 1990 to 2015 (JAMA Oncol. 2017» Global Mortality From Firearms, 1990-2016. (JAMA. 2018) «The Burden of Cardiovascular Diseases Among US States, 1990-2016. JAMA Cardiol. 2018» «Country-Specific Lifetime Risks of Stroke, 1990 and 2016. N Engl J Med. 2018» «Evolution and patterns of global health financing 1995-2014: development assistance for health, and government, prepaid private, and out-of-pocket health spending in 184 countries. Lancet. 2017» «Smoking prevalence and attributable disease burden in 195 countries and territories, 1990-2015: a systematic analysis from the Global Burden of Disease Study 2015. Lancet. 2017» «Alcohol use and burden for 195 countries and territories, 1990-2016: a systematic analysis for the Global Burden of Disease Study 2016. Lancet. 2018» «The global burden of childhood and adolescent cancer in 2017: an analysis of the Global Burden of Disease Study 2017. Lancet Oncol. 2019. Pour ses travaux et nombreuses contributions, Thomson Reutres décerne à la chercheuse de Sétif une distinction. Ainsi s'achève la vie d'une grande universitaire qui part avec le sentiment du devoir accompli et un gout d'inachevé ... Advertisements