Le Yémen, pays en proie à des violences aggravées par la pire crise humanitaire au monde, risque de voir bientôt son épidémie de choléra repartir de plus belle avec la saison des pluies, ont averti des chercheurs hier. L'épidémie, la plus vaste de l'époque contemporaine avec une estimation à plus de 1,1 million de cas, a commencé en 2016. Près de 2400 personnes sont mortes de septembre 2016 à mars 2018, selon les autorités nationales, l'Organisation mondiale de la santé et Médecins sans frontières. Une période délicate s'annonce avec le début de la saison des pluies. Car, les précipitations aggravent la contamination, souligne une étude publiée dans la revue The Lancet Global Health. Elles pourraient déclencher une troisième vague de cas, après celle modérée de 2016, et exceptionnelle de 2017. Plus de la moitié des régions yéménites, peuplées au total de 13,8 millions de personnes, risquent d'être touchées. Les chercheurs, spécialistes en santé publique et en maladies tropicales, ont appelé les autorités sanitaires à prendre immédiatement des mesures pour éviter une catastrophe. Priorités, selon eux, "la surveillance épidémiologique et microbiologique, la vaccination, et des interventions sur l'eau et les sanitaires, autant de choses qui nécessitent un fort engagement des responsables locaux, donateurs et partenaires internationaux". Depuis mars 2015, environ 10 000 personnes ont été tuées dans le conflit qui déchire le pays le plus pauvre du Moyen-Orient, entre les forces gouvernementales et les éléments du mouvement armé Anssar Allah (Houthis). Le choléra est une maladie infectieuse fortement contagieuse, qui se transmet via une eau ou une alimentation contaminée. Elle provoque une diarrhée et une déshydratation brutales, qui doivent être rapidement traitées. R. I./Agences