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Réchauffement climatique : Les neuf conséquences alarmantes
Publié dans El Watan le 24 - 12 - 2020

Zeineddine Nouaceur, climatologue, énumère les conséquences du changement climatique. Il existe au moins neuf retombées les plus alarmantes. Zoom.
Il est aujourd'hui possible de constater les effets du changement climatique : fonte des neiges et glaces, élévation du niveau de la mer, épisodes caniculaires plus intenses et longs, etc.
Accélération du cycle hydrologique
L'impact du réchauffement climatique sur l'eau commence à être ressenti à l'échelle mondiale. En effet, les données scientifiques et les simulations des modèles climatiques montrent une accélération du cycle de l'eau en conjonction avec le réchauffement climatique. Mais avant de définir le lien entre le réchauffement climatique et le cycle hydrologique, Zeineddine Nouaceur, climatologue estime qu'il est essentiel d'expliquer au préalable le cycle de l'eau. Ce dernier est caractérisé par différentes branches inter dépendantes (évaporation de l'eau depuis la surface, condensation et précipitations dans l'atmosphère et retour sous forme de pluie et de neige et enfin, écoulement et ruissellement de l'eau vers les mers, les océans).
Le processus de l'évaporation est dépendant de la température de l'air. Plus il fait chaud, plus l'évaporation est importante et cette dernière ne s'arrête jamais. Il s'agit d'un processus continu et qui est donc étroitement lié à la température et au déficit de saturation de l'air. «Puisque le climat de la terre se réchauffe, suite à l'augmentation des températures, l'évaporation va être intensifiée sur les continents, mais plus encore, sur les mers et les océans puisque les températures des océans et des mers vont elles aussi subir une hausse significative conséquente de l'augmentation des températures de l'air», explique Zeineddine Nouaceur.
Ainsi, à l'échelle de toute la planète, qui est composée de 72% d'eau, le spécialiste assure que l'évaporation va être plus importante et ce processus va se traduire par une plus grande disponibilité de la vapeur d'eau, estimée par modélisation selon certaines études à plus de 22%, et donc, par un potentiel de précipitations plus important. A savoir que près d'un tiers des perturbations qui touchent le Maghreb central proviennent de l'Atlantique. Pour la partie orientale du bassin méditerranéen, Zeineddine Nouaceur explique que les systèmes perturbés sont réactivés lors de leur passage sur la mer Méditerranée. L'importance de cette masse d'eau à l'échelle régionale (cette mer intérieure qui s'étend du détroit de Gibraltar jusqu'aux côtes libanaises, sur près de 4000 km, possède une superficie globale de 2,51 millions de km2) explique, selon Zeineddine Nouaceur, la grande extension spatiale du domaine climatique méditerranéen. Le reste des cellules actives qui intéressent cette région sont d'origine locale et sont liées à un contraste thermique des masses d'air.
Ce potentiel en eau va être perçu, selon Zeineddine Nouaceur, différemment en fonction des régions du monde et le lien avec le réchauffement va être difficile à établir notamment à cause de l'impact de l'activité humaine et de l'inertie des masses d'eau qui inscrit les effets du réchauffement dans le long terme. Malgré cela, différentes études portant sur l'évolution des précipitations montrent que le changement climatique s'est traduit par une intensification des précipitations et une récurrence des événements extrêmes (la hausse de la vapeur d'eau dans les basses couches de l'atmosphère pourrait être aussi à l'origine d'une recrudescence des pluies, mais aussi de leur caractère intense).
D'autres chercheurs ont montré que le changement climatique devrait avoir une incidence sur le calendrier et l'intensité des inondations causées par les crues des fleuves et des rivières en Europe et sur le pourtour méditerranéen. «Les conséquences pour l'Algérie seront conformes à la tendance mondiale et régionale avec une accélération du cycle hydrologique», assure Zeineddine Nouaceur. Selon lui, les régions limitrophes du bassin méditerranéen sont très vulnérables à ce type de risque généré par les pluies intenses à cause, d'une part, la proximité d'une mer chaude (la Méditerranée), et d'autre part, de la configuration topographique du relief qui accentue les mouvements convectifs. Ajoutant que ce genre de phénomène est la cause de crues rapides, ou éclair, dévastatrice. «En octobre 2020, dans les Alpes Maritimes en France, on a enregistré plus de 500 mm de pluie soit 500 litres par m2 en 24 heures, ce qui représente à un peu moins d'une année de pluie à Dar El Beida. Et les conséquences d'un tel déluge ont été dramatiques», se rappelle-t-il.
Raccourcissement de la saison des pluies
Le changement climatique est maintenant largement reconnu par la communauté scientifique. Dans son rapport de 2013, le GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) évalue la tendance moyenne de la température mondiale au cours de la période 1880-2012 à 0,85°C avec une incertitude comprise entre 0,65°C et 1,06°C. Aujourd'hui, ces dernières prédictions sont, selon Zeineddine Nouaceur, largement dépassées, puisque selon le rapport annuel provisoire de l'Organisation météorologique mondiale sur l'état du climat mondial, la décennie qui s'achève sera la plus chaude jamais observée, de même que les six années écoulées depuis 2015. «D'après les données provisoires, l'année 2020 atteint le deuxième rang des années les plus chaudes, après 2016 et avant 2019, avec une température moyenne mondiale entre janvier et octobre supérieure d'environ 1,2°C à celle de la période de référence 1850-1900», explique Zeineddine Nouaceur.
Cette organisation estime aussi qu'il y a au moins une chance sur cinq qu'elle dépasse temporairement 1,5°C d'ici 2024. Ainsi, si en 2016, l'effet El Niño, (phénomène océanique à grande échelle du Pacifique équatorial, affectant le régime des vents, la température de la mer et les précipitations) était plus perceptible sur les températures enregistrées, en 2020, c'est l'effet inverse qui devrait se faire sentir étant donné que nous sommes actuellement dans une phase contraire La Niña qui est favorable au rafraîchissement des températures. Malgré ces conditions, l'année 2020 a atteint déjà des records. Dans le cadre des précipitations, la variabilité pluviométrique au Maghreb constitue, selon le chercheur, un caractère propre du climat de cette région. Une tendance longue d'un cycle pluviométrique humide est rarement observée. «Ce que l'on sait aujourd'hui, c'est que la période de sécheresse climatique qui a sévi au Maghreb dans les années 1980 et 1990 est bel est bien passée.
On a assisté depuis les années 2003 à 2013 à une reprise des pluies (dans tous les pays du Maghreb), mais avec un caractère plus intense et une saison pluviométrique plus courte», explique Zeineddine Nouaceur. Selon lui, depuis 2014 jusqu'à 2017, les pluies ont été moins généreuses dans les trois pays accusant parfois des déficits importants comme ce fut le cas en Tunisie. «En 2018 et 2019, les cumuls pluviométriques ont été importants surtout sur la partie est du pays. On alterne ainsi entre des cycles courts humides et secs», ajoute-t-il. Précisant que cette nouvelle tendance (pluie intense et courte saison des pluies) a été observée aussi ces dernières années en Afrique de l'Ouest sahélien. «Durant cet hivernage, d'avril à octobre 2020, elle s'est traduite par des inondations meurtrières qui ont touché près d'un million de personnes et fait des dizaines de victimes», se désole-t-il.
Raréfaction des ressources en eau
«Toute l'Afrique du Nord (Maroc, Algérie et Tunisie) constitue aujourd'hui un ‘‘hot-spot'' du changement climatique», affirme
Zeineddine Nouaceur. En effet, selon les experts du GIEC, une hausse des températures de 2 à 3°C est attendue dans la région du Maghreb dans les prochaines années (projection pour l'année 2050). Sur un siècle, la hausse pourrait atteindre 3 à 5°C. Pour les précipitations, les modèles de prévision sur un demi-siècle donnent des résultats qui font état d'une baisse d'un quart du cumul pluviométrique annuel. «Dans les années à venir, il fera plus chaud et plus sec en Algérie», prévient Zeineddine Nouaceur.
Cette situation risque, selon le spécialiste, d'exacerber le stress hydrique observé aujourd'hui dans tout le pays et ne manquera pas de créer des tensions entre tous les utilisateurs des ressources hydriques (concurrence entre les différents secteurs économiques et la demande domestique en eau potable) d'autant plus que la hausse des températures aura pour conséquences une plus forte évaporation. «Si l'on rajoute à ce constat la hausse de la population qui devrait atteindre vers 2040 un peu plus de 57 millions de personnes, soit une augmentation de 38,18% par apport à la population de 2017 (41,72 millions), la situation risque d'être très difficile pour le partage des ressources», affirme Zeineddine Nouaceur.
Ajoutant que la situation sera aussi difficile pour les milieux naturels, déjà fragilisés par les changements climatiques qui subiront une plus grande pression anthropique conséquence de la hausse de population. «La mobilisation de nouvelles ressources conventionnelles et non conventionnelles (dessalement de l'eau de mer, épuration des eaux usées) est devenue une contrainte majeure. De même qu'il est impératif d'instaurer une nouvelle économie de l'eau à travers la généralisation des techniques efficientes d'irrigation et la lutte contre les pertes dans les réseaux de distribution», préconise le spécialiste.
La qualité de l'eau impactée
Selon Zeineddine Nouaceur, les eaux souterraines, principale ressource en eau potable des régions maghrébines, sont particulièrement touchées par une forte diminution piézométrique, qui peut atteindre dans certaines zones jusqu'à une baisse de 50 cm à 1 m par an. «On note aussi une sérieuse dégradation de la qualité des eaux par infiltration des rejets anthropiques, depuis les eaux de surface et par salinisation des eaux liées à une intrusion marine dans les aquifères côtiers», affirme-t-il. Face à ce constat, le chercheur recommande le recours des solutions alternatives pour préserver les nappes d'eau souterraines. A titre d'exemple : la recharge artificielle des nappes qui doit contribuer à une remontée des niveaux piézométriques et à une amélioration de la qualité par dilution des eaux.
Baisse des chutes de neige
Certaines études ont prédit, il y a quelques années, une forte baisse, à raison de 40%, de chutes de neige dans plusieurs régions d'Algérie, comme à Tlemcen, Ouarsenis et Djurdjura. Et cela ne sera pas sans conséquence. En effet, selon M. Zeineddine Nouaceur, la hausse des températures provoque le recul des glaciers un peu partout dans le monde. On note aussi la baisse du nombre de jours de neige et de la hauteur de l'enneigement. «Malgré la difficulté d'avoir des données dans ce domaine, cette situation peut se traduire en Algérie par une baisse importante de la recharge des nappes phréatiques», explique le spécialiste. Ajoutant qu'elle pourrait aussi intensifier l'érosion de surface et favoriser l'instabilité des versants rocheux.
Perturbations sévères
Les conséquences des changements climatiques sont multiples. En plus de l'intensification des pluies, les experts du GIEC sont unanimes sur la recrudescence des phénomènes extrêmes. Parmi ces phénomènes, on trouve les tempêtes hivernales qui touchent l'Afrique du Nord et l'Algérie. Ainsi, les perturbations sévères (donnant une pluviométrie supérieure à 30 mm/24h) sont en nette augmentation en Algérie sur la dernière décennie. Ces phénomènes peuvent engendrer, selon Zeineddine Nouaceur, des ondes de tempêtes (augmentation du niveau des mers provoquée par les vents violents perpendiculaires au trait de côte) qui favorisent les submersions marines et accélèrent l'érosion littorale. Sachant que la hausse du niveau des mers et des océans est une conséquence aussi de la dilatation des eaux sous l'effet de l'augmentation des températures. De plus, les scénarios des experts climatiques pour la mer Méditerranée prévoient une hausse de + 35 cm durant le XXIe siècle. «La vulnérabilité du trait de côte algérien va s'amplifier si des mesures adéquates ne sont pas prises pour consolider cette interface. Une variation du rivage au sud de l'aéroport de Béjaïa fait état d'un recul net de 328.37 m entre les années 1973 et 2015», conclut-il.
Inondations
Le retour des pluies qui sont plus intenses, du au fait du réchauffement climatique, et concentrées sur une courte saison serait-il à l'origine d'inondations observées ces dernières années en Algérie ? Ou le problème est plus globale et résulte d'une non-maîtrise des problèmes d'urbanisation et d'aménagement ainsi que d'une colonisation anthropique accélérée qui bouleverse l'équilibre des milieux naturels ? Pour Zeineddine Nouaceur, il est difficile d'apporter une réponse à ces questions, mais deux paramètres permettent au moins de comprendre cette nouvelle dynamique. La première réponse correspond à une intensification du cycle pluviométrique. «Elle est vérifiée. Les volumes d'eau qui s'abattent aujourd'hui sur certaines régions du pays sont plus importants.
Le ruissellement de ces eaux est plus amplifié et la réponse pluie – débit plus accélérée», explique-t-il. La deuxième réponse est relative à une donnée humaine caractérisée par la pression du poids démographique sur le milieu naturel et l'urbanisation massive est accélérée des territoires. L'Algérie est soumise aujourd'hui à une importante pression démographique, en un demi- siècle, la population a été multipliée par 4 (entre 1970 et 2018) elle pourrait atteindre en 2050, 72 millions. «Cette progression linéaire est un fait reconnu aujourd'hui, même si les projections et les estimations restent soumises à différents aléas et forçage».
Dans cette dynamique démographique, Zeineddine Nouaceur assure que le déclin progressif de la population rurale et la hausse vertigineuse des habitants de la ville sont un fait indéniable. Et ce processus a connu un essor sans précédent au cours des 50 dernières années. Si les grandes agglomérations algériennes sont confrontées aujourd'hui à une transition urbaine accélérée qui peut être génératrice d'une forte demande sociale insatisfaite, Zeineddine Nouaceur estime néanmoins que celle-ci est souvent associée, «à une gestion mal maîtrisée de l'espace urbain et de son fonctionnement et parfois, elle est subie, ce qui entraîne de graves problèmes sociaux et environnementaux», explique-t-il. L'exode massif vers la ville s'est traduit, selon lui, par une occupation forcée et illégale de l'espace urbain augmentant ainsi la vulnérabilité de ces zones de vies confrontées à ces nouvelles menaces que représentent les inondations urbaines.
Pollution atmosphérique et coronavirus
Si au début de la pandémie liée au coronavirus tout portait à croire que celle-ci contribuerait fortement à équilibrer la pollution atmosphérique et les émissions de gaz à effet de serre, il semblerait que cette prédiction ne soit pas tout a fait exacte. En effet, près d'un an après son apparition, l'Organisation météorologique mondiale (OMM) dresse un autre bilan. Selon elle, la pandémie n'a pas contrecarré les niveaux sans précédent de gaz à effet de serre qui emprisonnent la chaleur dans l'atmosphère. Pour Zeineddine Nouaceur, les raisons sont multiples. La première concerne les processus de pollution de l'atmosphère ainsi que les échanges gazeux entre les différentes couches atmosphériques qui sont complexes. A titre d'exemple, les CFL chlorofluorocarbures (responsables de la destruction de la couche d'ozone) peuvent rester sans changement dans l'atmosphère environ 50 ans. «Chaque polluant émis aujourd'hui peut nuire à l'écosystème terrestre sur environ un demi- siècle», explique l'expert.
D'autres processus chimiques peuvent aussi, selon lui, faire intervenir le rayonnement solaire dans les réactions complexes des polluants (réactions photochimiques). «La difficulté d'une meilleure compréhension de ces paramètres est un premier handicap pour dresser l'impact exact de l'arrêt de l'activité économique sur le changement climatique actuel», affirme-t-il. La seconde raison, selon Zeineddine Nouaceur, qui expliquerait la non-véracité de l'hypothèse est la faible connaissance des niveaux supérieurs de l'atmosphère et notamment le rôle des nuages hauts dans les échanges radiatifs (terre – atmosphère). «Il est clair que le climat est une représentation de tous les états de l'atmosphère observés sur une période assez longue pour permettre une classification hiérarchique des classes et sous-classes», précise-t-il. Ajoutant que la pandémie ne concerne qu'une période d'une année et ne pourrait en aucun cas avoir un effet à long terme, mais seulement un effet instantané sur la pollution de l'air et très limité sur la température de l'année 2020.
Le réchauffement climatique pire que la covid-19
Le réchauffement climatique serait, selon la Croix-Rouge, une menace bien plus grande que le coronavirus. Et afin de mesurer le poids d'une telle déclaration, Zeineddine Nouaceur estime qu'il est impératif de revenir sur le bilan du rayonnement global de la planète. «Notre terre a une température estimée à 15 °C. Cette valeur est la conséquence d'un équilibre énergétique entre l'énergie solaire (par rayonnement direct et indirect) qui pénètre l'atmosphère pour réchauffer la terre, les océans et les continents pendant la journée, et la partie de la chaleur qui se dissipe de tous ces supports pendant la nuit sous forme de rayonnement infra- rouge», explique-t-il.
Cet équilibre est donc très important et doit être toujours nul pour ne laisser sur terre qu'une quantité de chaleur qui nous permet de vivre jusqu'à aujourd'hui dans des conditions optimales (les fameux 15 °C). «Si cet équilibre est rompu en négatif ou en positif, le réchauffement de la terre va augmenter de jours en jour, et si c'est le refroidissement, la dynamique est la même», affirme-t-il. L'homme ne pourra en aucun cas intervenir pour faire marche arrière. Dans le cas de la pandémie de la Covid-19, l'homme, grâce à la recherche scientifique, peut intervenir directement pour prendre des mesures (gestes barrières, hospitalisations et vaccins) pour arrêter l'épidémie.
Sofia Ouahib
[email protected]



Bio express
Zeineddine Nouaceur est Maître de Conférences à l'Université de Rouen est climatologue de formation. Il est titulaire d'un doctorat de troisième cycle en pollution de l'air et d'un doctorat nouveau régime en climatologie. Spécialité dans l'étude de l'évolution du climat en Afrique sub-saharienne et au Maghreb, il travaille aussi sur la vulnérabilité et l'adaptation des villes africaines aux changements climatiques actuels. Depuis 2009, il participe activement et coordonne des projets de recherche sur la variabilité et la gestion de la ressource en eau dans le Maghreb central (Algérie Maroc et Tunisie).
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