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Créer l'avenir ou le subir ?
Publié dans El Watan le 26 - 04 - 2021

Les anticipations d'un peuple créent son avenir. Mais d'où proviennent les attentes des citoyens ? Ce sont des questions lancinantes auxquelles les experts essayent de trouver des pistes d'explications.
Si nous comprenons les mécanismes nous serions alors capables de les utiliser pour créer un esprit gagnant, une motivation sereine et souvent efficace pour enclencher un processus de mobilisation des énergies de tous en vue de booster les performances économiques.
Durant les années soixante-dix, nous avions réussi à créer cet état d'esprit tout comme le reste des ex-pays socialistes. Malheureusement, cette euphorie a eu comme conséquence des déceptions partout pour des raisons multiples que l'on ne peut évoquer ici. Mais les euphories créées en Corée du Sud, en Malaisie et autres avaient contribué à l'émergence de ces nations. Ils ont construit un projet viable et mobilisé l'énergie et l'enthousiasme de leurs peuples.
Après la décennie des années soixante-dix, nous avons créé un enthousiasme citoyen sans pareil, mais pour un projet social et économique non viable, nous sommes restés marqués à jamais par cette déception historique qu'on aurait pu dépasser. Même lorsque les prix pétroliers avoisinaient les 150 dollars et le pays disposait de ressources sans précédent, l'ambition de devenir un pays émergent puis développé était absente de l'esprit de tous les citoyens. Nous avons à tout jamais banni de notre lexique les vocables d'émergence et de développement.
D'ailleurs, nos décideurs n'en parlent jamais. Tout au plus on évoque la problématique du logement, de l'emploi, de l'éducation etc. On espère résoudre les déficits dans ces domaines pour le bien du plus grand nombre. D'ailleurs, le processus de création d'une grande ambition nationale est toujours «Top Down». Il se transmet par les hautes sphères de décision et ruisselle à travers tous les recoins de la société.
Il serait extrêmement rare de voir tout un peuple s'autotransformer en bâtisseur de grandes nations en dehors des actions des premiers responsables. Lorsque nous avions eu un projet grandiose d'avenir durant les années soixante-dix, on y croyait fermement. Beaucoup de nos cadres et travailleurs se projetaient déjà au sein d'une nation fortement industrialisée et qui maîtriserait son devenir. Nous ne pouvons pas dire cela après les années de fortes mobilisations de ressources durant les années deux mille.
La hantise de l'échec
Nous comprenons bien maintenant pourquoi la période des années soixante-dix n'a pas débouché sur des résultats escomptés. Généralement, ce ne sont pas les raisons généralement avancées qui sont les bonnes. Nos économistes et nos politiciens ont pour la vaste majorité avancé l'explication qu'on a obtenu des résultats décevants sur le long terme parce que nous avions abandonné ce projet ambitieux au début des années quatre-vingts. Mais cette explication manque de profondeur et de perspicacité pour plusieurs raisons. La plus importante a trait au fait qu'aucun pays dans le monde n'a réussi à émerger et à accéder au développement avec une hypercentralisation menée par un vaste secteur public qui dépassait les 80% du PIB du pays. Tous les ex-pays de l'Est avaient périclité et même la Chine communiste. Si nous avions réussi, nous serions les seuls pays de la planète à l'être.
Mais les adeptes de l'industrie industrialisante ne désarment jamais. Beaucoup d'ouvrages écrits sur la période stipulent qu'on aurait dû faire quelques réarrangements et les choses se seraient passées autrement. Mais des analyses économiques profondes comme le multiplicateur, la productivité marginale des facteurs, le TUC (Taux d'utilisation des capacités) et le taux d'endettement international confirment tout ce qu'un bon économiste sait : il fallait changer de modèle économique pour que cela fonctionne. C'est ce qu'ont fait beaucoup de pays de l'Est et la Chine. Mais la culture économique nationale est restée figée sur un modèle impossible à faire fonctionner efficacement sans l'éradiquer et mettre quelque chose d'autre à sa place. Il est important de savoir que la structure mentale de nos décideurs ne s'est jamais départie de ce modèle.
Même si on se dit adepte de plus de liberté économique, nous n'avons pas créé les convictions réelles et les pratiques efficaces indispensables à la réussite d'un modèle alternatif. Au fond, nous sommes restés mentalement fidèles au modèle de l'industrie industrialisante. Mais son incapacité à fonctionner a provoqué un tel choc que avons perdu espoir de créer un pays émergent et de proposer un processus de rattrapage.
Les attentes et le type d'avenir
Alors, faut-il avoir peur de l'avenir ? Premièrement, la question n'est pas adéquate car elle n'est pas correctement formulée. Elle est souvent posée de la même manière dans de nombreux séminaires ou conférences. Elle est vague et peu définie. La raison est simple : nous n'avons pas défini avec une précision suffisante ce qu'on entend par avenir.
Quelles sont les anticipations liées au devenir de notre pays ? Pour notre cas, quel est cet avenir désiré dont on a peur qu'il ne se concrétise pas ? Souvent lorsqu'on approfondit cette question avec les citoyens, ils ont une vue de notre avenir très terre à terre. Ils font référence à de légères améliorations dans le niveau de vie quotidien de la population. Ils sont tellement déçus des différentes promesses de bien-être que seule une continuité et une légère amélioration leur parait du domaine du possible. Un citoyens préconisait même si on aurait de quoi s'alimenter les dix prochaines années. Si c'est cela ce qu'on appelle devenir, très probablement il y a peu de risques économiques que la situation sera détériorée à telle point qu'une forte régression du niveau de vie puisse avoir lieu.
D'ailleurs, avec tous les éléments dont nous disposons et en connaissance de tous les mécanismes d'émergence et de développement tout indique que nous allons demeurer longtemps une économe à faible croissance économique (entre 1 à 3,5%) avec une croissance démographique d'environ 2%. Très probablement nous aurions une très faible évolution du niveau de vie. Ceci implique que si notre objectif est une simple continuité et éviter les détériorations graves de notre économies, il ne faut point trop s'alarmer. Même si nos réserves vont fondre et les prix pétroliers vont être au plus bas, nous aurions des recettes de 25 à 35 milliards de dollars qui vont nous permettre de survivre quelques décennies. Si d'ici là, nous n'aurions pas résolu nos problèmes agricoles et industriels, à ce moment-là, nous pourrions avoir quelques craintes.
Cependant, si par avenir nous entendons être un pays émergent et rattraper progressivement les pays développés alors nous avons le droit d'avoir très peur. Car nous sommes loin, très loin d'avoir des politiques économiques qui nous permettent de réaliser ces objectifs. Même si nous avons le potentiel d'avoir une croissance à deux chiffres, les priorités assignées et les méthodologies de gouvernance sont loin de nous permettre d'avoir de telles performances. Alors faut-il avoir peur de l'avenir ? Cela dépend de ce que vous envisagez comme avenir.

Abdelhak Lamiri , PH. D. Insim Sup
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