C'est le clou qui le dit, quand le marteau frappe, c'est trop bon quand il s'arrête. C'est le cas du journaliste de Liberté qui va sortir après une longue détention préventive suivant un schéma devenu classique, prison puis une peine pour la couvrir et une libération avec soulagement. Les juges semblent connaître le futur, ils savent à combien les prisonniers vont être condamnés une fois que leur détention préventive sera terminée, d'où cette durée de la détention qui est égale à la peine énoncée après la détention. Cette spécificité juridique nationale n'est pas sans rappeler le film de science-fiction Minority report, où les policiers arrêtent les criminels avant qu'ils ne passent à l'acte en s'aidant d'un système de prédiction du futur. C'est peut-être l'idée en cours, arrêter les gens avant qu'ils ne commettent de délit en se justifiant par effet rétroactif dans le futur, connaissant déjà cette célèbre séquence pénale qui sanctionnait l'attroupement armé puis l'attroupement non armé pour enfin sanctionner l'incitation à attroupement non armé en attendant que la pensée d'une incitation à attroupement non armé figure dans le nouveau code pénal. Le débat est qu'au fond, personne n'a encore compris d'où vient cette méchanceté du régime contre des citoyen(ne)s qui finalement ne jouent que leur rôle de citoyen(ne)s en rapportant, contestant et critiquant un système objectivement critiquable. Tous les philosophes se sont penchés sur la méchanceté, de Confucius à Jankélévitch qui la définissait comme «le contraire de l'amour pur» en passant par Kant, Rousseau et Hobbes, la décrivant comme une perversion naturelle ou au contraire acquise, mais on retiendra la pensée revisitée de Nietzsche, les moustiques piquent mais sans être méchants, ils veulent juste récolter de l'énergie pour leurs enfants. Le mystère reste donc entier pour nous, le pétrole et le gaz sont en hausse sur les marchés mondiaux et leurs enfants sont à l'abri, pourquoi se donner autant de mal pour faire du mal ? Advertisements
