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Le blues des sans-papiers
La France durcit ses lois
Publié dans El Watan le 18 - 04 - 2005

Mohamed ne sait plus quoi faire, ni vers qui se tourner. Tous ses recours sont épuisés. Il doit quitter le territoire français immédiatement. « Je ne partirai pas d'ici, je suis bon pour la clandestinité. » Il a choisi de prendre du recul vis-à-vis des collectifs de Sans-papiers et de vivre sa nouvelle situation en solitaire. « J'avais participé à toutes les manifestations, occupé la basilique de Saint-Denis et même fait une grève de la faim.
Les autorités sont restées inflexibles. Seules quelques personnes, pour la plupart des pères et mères de famille, ont vu leur situation se régulariser. Je ne sais si les préfectures ont reçu des consignes mais pour nous, Algériens, c'est une mission impossible d'obtenir un titre de séjour. » Arrivé en France en 1999, Mohamed a fait tous les métiers, toujours non déclarés. « Il ne faut pas tomber malade, sinon c'est Médecins du monde ou la ruine. Je ne suis jamais arrivé à mettre de l'argent de côté. » Entre la sous-location d'une chambre dans un foyer, la nourriture et l'envoi d'une rente mensuelle à ses parents, il s'est retrouvé très endetté. Et la spirale semble infinie. « Je ne peux pas retourner maintenant, il faut d'abord que je rembourse mes dettes et je m'assure un petit pactole pour mon retour même si je n'y crois pas. » Son nouveau travail consiste à proposer ses services sur les marchés dominicaux et à travailler la semaine, tant que possible, comme déménageur. « J'ai très peur de prendre le métro le matin car c'est à ce moment-là qu'il y a le plus de contrôles. »
Régularisations au compte-gouttes
Farida dit qu'elle n'a pas de chance, qu'elle n'en a jamais eu. « Toutes mes copines sont régularisées ou en voie de l'être. J'étais venue comme étudiante et dès que j'ai arrêté mes études, la préfecture m'a priée de prendre le premier vol vers Alger, j'ai refusé. » A 36 ans, cette ancienne médecin refuse d'expliquer son départ précipité d'Algérie, « trop personnel ». Pour survivre, elle a fait une croix sur son diplôme et travaille comme baby-sitter. « Je ne vais pas me plaindre. J'ai vu des gens mendier, demander de l'aide au Secours populaire ou encore chanter dans les couloirs du métro. Rien n'est déshonorant pour gagner sa vie. Et quand on est sans-papiers, on ne peut pas se permettre de faire la fine bouche. » Sa meilleure amie, Nabila, faux prénom pour vraie situation, a été expulsée avec une grande célérité. Arrêtée chez elle sur une délation, incarcérée au centre de rétention de Bobigny, elle a été accompagnée jusqu'à l'aéroport par les policiers trois jours plus tard. « Nous sommes submergés de demandes d'aide mais nous ne pouvons plus y faire face. De toutes façons, toutes les demandes d'asile des Algériens sont automatiquement rejetées. Les régularisations se font au compte-gouttes », nous explique une avocate proche de la Cimade, association très active dans l'aide aux réfugiés étrangers. Même son de cloche dans la plupart des associations. « J'ai appelé et tapé à toutes les portes, même à l'association Juristes kabyles. J'ai toujours eu la même réponse : nous ne pouvons rien pour toi », témoigne Mohamed.
Débrouille individuelle
Les collectifs de sans-papiers sont moribonds. La Débrouille individuelle a pris le relais, sans plus de succès. Chaâbane, ancien militant actif de Sans-papiers 93, ne cache plus son amertume. « Nous sommes dans une impasse, condamnés à vivre dans la clandestinité, à trembler à chaque fois qu'on croise un policier. Ce gouvernement fait la sourde oreille et expulse sans distinction pour faire du chiffre. J'ai une convocation à la préfecture mais je ne m'y rendrai pas. Ils ont déjà arrêté des gens sur place. Dominique de Villepin, ministre de l'Intérieur, est pire que Nicolas Sarkozy. » Mohamed, Farida et Chaâbane viennent grossir les rangs des clandestins. Installés tous les trois dans le département de la Seine-Saint-Denis (93), ils rêvent d'une éventuelle régularisation, en espérant une alternance au pouvoir avec l'arrivée de la gauche. Mais ils savent aussi que d'ici à 2007, ils devront éviter des milliers de contrôles, se déplacer le moins possible et surtout ne pas tomber malades. « Il m'arrive de pleurer seule de découragement et de décider d'acheter un aller simple pour Alger. J'ai failli le faire des dizaines de fois mais, au réveil, je reprends courage et je continue d'espérer », confie Farida. Et c'est cet espoir qui les fait patienter. Jusqu'à quand ?


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