Trop focalisés en ce moment sur ceux qui squattent les terrains en milieu urbain, les responsables ne semblent pas alarmés outre mesure par l'occupation illégale des trottoirs par un commerce de plus en plus envahissant. La ville à souffrir le plus de ce type d'anarchie dans la pratique commerciale est certainement et paradoxalement le chef-lieu de wilaya. A un moment donné - il y a de cela à peine un an -, on a cru au coup de balai donné par la police urbaine pour débarrasser la ville du commerce informel qui la prenait dans ses toiles. Non seulement celui-ci revient aujourd'hui au galop, mais il se développe de manière à mordre sur les trottoirs et la chaussée dans certaines rues étroites. A cet égard, une artère comme Mohamed Chahid située en plein centre-ville présente non seulement des difficultés aux automobilistes pour circuler, mais également aux passants. Ces derniers sont obligés de slalomer souvent entre les étals des marchandises proposées sur le trottoir à la curiosité de potentiels clients. Ce phénomène n'est évidemment pas propre à la seule rue mohamed Chahid. On le retrouve partout, même dans les principales artères :la rue Bouabdallah, Larbi Ben M'hidi, le Château d'eau et d'autres quartiers de la ville. Certains commerces, comme les articles de confection, accaparent à tel point l'espace laissé aux piétons que ceux-ci sont obligés de circuler sur la chaussée. D'autres commerces forment de véritables galeries sur le trottoir avec des articles qu'on traverse en prenant bien soin de ne rien déranger sur son passage. Vivement que les autorités prennent conscience de la situation anarchique qui règne dans nos villes ; tant d'étalages de marchandises loin d'embellir les rues, au contraire les enlaidissent et rebutent les visiteurs contraints à faire constamment attention où ils mettent les pieds, les décourageant du coup à prendre du plaisir à jouer, l'espace d'une flânerie, au « touriste » insouciant. Alors, quand les trottoirs seront-ils rendus un jour à leur usage initial ?
