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Les zones d'ombre d'un procès
Affaire de l'ex-wali d'Oran Bachir Frik
Publié dans El Watan le 28 - 04 - 2005

Le procès de l'ex-wali d'Oran s'est terminé avec une lourde sentence, comparativement aux faits reprochés à cet ancien responsable.
En effet, lors des débats qui ont marqué l'audition de Bachir Frik, ce dernier n'a fait que dire haut ce que l'opinion publique connaît depuis longtemps. Il a parlé des pratiques courantes « du système de la rente », dont il n'est pas responsable, comme par exemple, « s'exécuter sans discuter » lorsqu'un général, un chef de secteur militaire ou un ministre demandent un logement, un terrain ou un commerce pour eux ou pour les personnes qu'ils recommandent. C'est cela, a-t-il ajouté, « le quotidien » d'un wali, notamment durant les années 1990, où la pression sur l'administration était très forte. Bachir Frik s'est interrogé sur le fait que les noms de nombreuses personnalités ou de leurs enfants ayant bénéficié de biens de l'Etat « ont été enlevés pour garder seulement ceux qu'on a voulu garder ». L'accusé a senti l'odeur du « règlement de compte ». En effet, c'est la première fois que les journalistes assistent à un procès où le tribunal criminel accorde l'entière liberté à un accusé pour laisser libre cours à ses révélations, souvent très lourdes de sens en le poussant à chaque fois à donner les noms des personnalités incriminées et d'éviter de les présenter uniquement par leur fonction.
« Scénario »
C'est également pour la première fois qu'un représentant du ministère public cite les noms de ces personnalités en les qualifiant de « pas des moindres », se voit refuser des questions par la présidente du tribunal, entre en conflit avec elle et provoque sa colère au point de la pousser à suspendre l'audience. Lors de leur plaidoirie, tous les avocats ont reconnu au tribunal cette « large manœuvre de liberté », même si en aparté certains doutent de cette spontanéité et préfèrent parler de « scénario où chacun a un rôle à jouer pour crédibiliser le verdict ». De ce fait, la défense de Frik n'a pas jugé utile de s'attarder sur les faits reprochés à ce dernier, parce qu'elle a l'intime conviction que l'ex-wali n'est pas en prison pour avoir détourné cinq logements, cinq locaux commerciaux et un terrain. Elle a insisté beaucoup plus sur les « violations » ayant entaché la procédure de l'enquête depuis sa prise en charge par le commissaire principal d'Oran (muté après à Annaba, relevé de ses fonctions il y a quelques mois seulement) jusqu'à son traitement par la chambre d'accusation près la Cour suprême. Ni l'avocat de la wilaya d'Oran, qui a déposé plainte en tant que partie civile, ni le parquet général n'ont expliqué pourquoi les investigations des services de police n'ont touché que le mandat de Frik, et ce, quatre ans après son départ d'Oran en dépit du fait que deux walis lui ont succédé à ce poste avant que la machine judiciaire ne soit mise en branle. Peut-on croire que les détournements des biens de l'Etat ont apparu avec l'arrivée de Bachir Frik à Oran et se sont arrêtés avec sa mutation à Annaba ? Certainement pas, et si l'on compare les biens détournés par Frik à ceux accaparés par d'autres walis, celui-ci apparaîtra comme un enfant de chœur. D'ailleurs, l'exemple qu'il a donné à l'audience, relatif à la dilapidation des villas de Moretti, n'est pas fortuit. Il a clairement expliqué que les responsables de l'époque avaient « confectionné un décret pour chasser des familles des villas qu'ils occupaient pendant des années afin qu'elles soient affectées à des personnalités. Ce qui s'est passé à Moretti est de loin beaucoup plus grave ; pourtant, personne n'a ouvert une enquête... ». Sur ce point, Frik a bel et bien raison. L'affaire des villas de Moretti est un exemple flagrant de spoliation des biens de l'Etat, autorisée par un responsable devenu par la suite ministre de la République. Il a également longuement parlé de la dilapidation des biens vacants en rappelant l'affaire des villas du ministère des Affaires étrangères affectées à de hauts responsables de l'Etat, citant au passage le cas du chef du gouvernement Ahmed Ouyahia qui a « pris deux villas et un local commercial à Didouche Mourad qu'il a acquis au dinar symbolique. Sera-t-il un jour poursuivi pour cela ? Lui-même a déclaré à la presse qu'il n'a rien fait d'illégal. Il a acheté des biens au prix de l'Etat... ». De pareils détournements ont eu lieu dans de nombreuses villes du pays et continuent à avoir lieu partout sans qu'ils attirent l'attention de services de police ou des parquets. Autre fait révélateur soulevé par les accusés et leurs avocats est « l'ampleur » donnée par les policiers à cette affaire, en entendant au départ près de 400 personnes dans le cadre de cette enquête pour présenter 56 au parquet, parmi lesquelles 33 ont été insculpées, mais 5 seulement ont été chargées par la chambre d'accusation près la Cour suprême. Les autres ont été exclues des poursuites du fait que les délits reprochés ont eu lieu durant la période comprise entre 1994 et 1997, soit plus de trois ans, délai prévu pour la prescription. Comme par hasard, de nombreuses personnes exclues des poursuites judiciaires et ayant bénéficié des largesses de Frik se sont avérées d'anciens hauts responsables, des membres de leur famille ou de leurs proches de nombreux industriels, des épouses d'officiers supérieurs de l'armée.


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