La trêve conclue entre la direction du Complexe moteurs tracteurs (CMT) de Constantine et le syndicat d'entreprise aura fait long feu finalement. La décision de promouvoir, en effet, un certain nombre de travailleurs a vite fait des mécontents et jeté la discorde qui caractérise l'usine depuis la semaine dernière. Cette décision est pourtant prise en commun accord avec le partenaire social sur la base d'un dossier resté pendant depuis 1999. D'ailleurs, c'est une commission mixte qui a été chargée d'étudier l'évolution de carrière de ceux qui n'ont pas bénéficié de promotion depuis 15 ans et plus, et qui a mis au point une liste de 300 personnes. Des travailleurs s'estimant oubliés ont vite fait de manifester leur mécontentement en improvisant un rassemblement, mardi dernier, devant le bâtiment administratif. Intransigeante, la direction a décidé de sanctionner les 73 manifestants par des mises à pied, jugeant que leur initiative était anarchique, d'autant qu'elle s'inscrivait en dehors du cadre autorisé par le règlement, c'est-à-dire la voie syndicale. Voilà qui allait attiser le feu et amener le syndicat à intervenir en faveur des sanctionnés, en appelant à un sit-in le jour suivant. Une démarche qui s'est soldée par un fiasco puisque sur les 1800 travailleurs que compte l'usine, à peine 80 ont répondu présent. La direction est restée imperturbable et a même adressé une note à la section syndicale pour avertir qu'il s'agit de violation des droits syndicaux. Quant à cette section, il semble que cet échec a eu un effet révélateur de ses capacités de rassembler et la grande désaffection des travailleurs. Conséquence : l'union locale a décidé enfin de tenir une assemblée générale qui a pour objectif le renouvellement de la structure, sachant que son mandat a expiré depuis plus d'une année.
