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60e anniversaire du débarquement de provence (France)
Une cérémonie qui cache mal un oubli
Publié dans El Watan le 10 - 08 - 2004

Dimanche 15 août, grande parade navale à Toulon (sud de la France).
Le gouvernement français n'a pas lésiné pour donner de l'éclat au 60e anniversaire du débarquement en Provence. Le débarquement de Normandie en 1944 n'avait pas compté grand nombre de soldats français. Celui de Provence, au contraire, leur a donné l'occasion de s'illustrer, appuyés par les « soldats indigènes ». Mais le feu d'artifice diplomatique continue de dissimuler une injustice entre les vétérans de l'empire français et leurs frères d'armes français. Sur les 450 000 hommes de l'opération Dragoon (nom de code du débarquement), environ 200 000 étaient Français dont une moitié de Maghrébins et d'Africains. La célébration devra ainsi rendre hommage au dévouement de ceux que l'on appelait les « soldats indigènes ». Les tirailleurs sénégalais, les tabors marocain et les tirailleurs algériens ont largement participé à la libération de Toulon et de Marseille. Seize chefs d'Etat africains ont été invités par Jacques Chirac à la cérémonie internationale du 15 août 2004. Elle se tiendra sur le porte-avion Charles de Gaulle ancré dans la rade de Toulon. Le président français veut ainsi marquer « avec éclat » le 60e anniversaire du débarquement. Le président algérien Abdelaziz Bouteflika, le président mauritanien Maâouya Ould Sid Ahmed Taya, le roi du Maroc Mohammed VI, le président sénégalais Abdoulaye Wade et le chef d'Etat tunisien Zine Abidine Ben Ali assisteront à cette « revue navale exceptionnelle ». Le président Bush et le Premier ministre britannique Blair ont décliné l'offre de Chirac. Le pape Jean-Paul II y a répondu favorablement. Les marines nationales de six pays (France, Etats-Unis, Grande-Bretagne, Algérie, Maroc et Tunisie) prendront part à ce défilé. Trois bâtiments de la marine algérienne vont participer à une revue dans la rade du plus grand port militaire français. Les vaisseaux algériens ont reçu, avant-hier avant de quitter le port d'Alger, la visite du commandant en chef des forces navales, le général Mohand Tahar Yala. Le détachement est composé du Kalaât Beni Hamad, du Mourad Raïs et du Raïs Corso. Il comprend 360 matelots, sous-officiers, officiers et officiers supérieurs, dont quatre femmes officiers. Les trois navires participeront à des manœuvres sans précédent dans l'histoire de la marine algérienne avec les bâtiments des 5 autres pays dans la Méditerranée.
Visite controversée
Cette présence algérienne n'est pas du goût d'une partie de la classe politique française. A la mi-juillet, une soixantaine de députés français de la majorité de droite (UMP) ont signé une pétition, lancée par les députés de Paris et du Var. Ils regrettaient que Jacques Chirac ait invité le président Bouteflika qui, selon eux, insulte la mémoire des harkis. L'extrême-droite a eu la même réaction et le traditionnaliste Bernard Antony a appelé à manifester contre la présence de Abdelaziz Bouteflika. La communauté pied-noir et les anciens Français d'Algérie supportent mal la présence annoncée de l'ancien responsable du FLN, qui a mené la guerre contre la France pour l'indépendance de l'Algérie. Avant-hier, pour couper court à la polémique, le ministre délégué aux Anciens combattants, Hamlaoui Mekachera, a affirmé qu'« aucune confusion n'est à faire entre cette page d'histoire écrite en commun en août 1944 et d'autres événements ultérieurs, aussi douloureux soient-ils ». Pour cette commémoration hors norme, des dizaines de vétérans d'Afrique et du Maghreb ont été invités « aux frais de l'Etat », a indiqué le préfet Jean Dussourd, secrétaire général de la mission 60e anniversaire. Ce geste magnanime n'efface pas l'injustice que cautionne le gouvernement français depuis cinquante ans. En dépit d'une récente revalorisation, les pensions des « soldats indigènes » restent largement inférieures à celles de leurs compagnons d'armes français. A l'époque, ils étaient plus de 170 000 dans cette armée d'Afrique, soit 40% de l'effectif total. Entre 1942 et 1945, 40 000 furent tués, 72 000 blessés. Et les soldats de l'empire français continuent d'être considérés comme de seconde catégorie. Le 26 décembre 1959, à l'aube des indépendances, la loi dite de « cristallisation » gèle les pensions des militaires des anciennes colonies françaises. Depuis, l'écart n'a cessé de se creuser entre eux et leurs frères d'armes français. Aujourd'hui, alors que la retraite annuelle du combattant s'élève en France à 417 euros, elle est divisée par deux pour un ancien combattant de Djibouti, par quatre pour un Sénégalais et par douze pour un Marocain. Des plaintes sont déposées, en vain. Jusqu'à ce qu'en novembre 2000, le Conseil d'Etat français rende l'arrêt Diop, du nom d'un ancien sergent-chef sénégalais. L'inégalité de traitement entre anciens soldats français et étrangers est alors qualifée de « discrimination fondée sur la nationalité ». Au printemps 2004, les pensions et les retraites sont donc revalorisées de... 20%. Au Sénégal, cela fait 15 euros de plus par mois. La commémoration de dimanche prochain risque de ne servir qu'à délivrer des médailles...


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