Les représentants des associations des quartiers situés dans la partie basse de la commune de Hamma Bouziane, à une douzaine de kilomètres au nord de Constantine, ne cessent d'user de tous les moyens pour faire parvenir leurs préoccupations aux autorités de la wilaya, qui au demeurant restent toujours sans écho en dépit des correspondances adressées au premier responsable de l'exécutif, dont la dernière date du 2 mars dernier. Selon ces mêmes représentants, le wali de Constantine qui a fait une visite d'inspection dans la région de Hamma Bouziane, le 6 avril dernier, aurait promis aux habitants de débattre de leurs soucis, en vain. Citant le fameux projet Elpedo consacré à l'aménagement et à l'urbanisme, les présidents des associations estiment qu'il est destiné aux régions de Bekira et à la cité Ben Chaoui alors que leur région, à caractère exclusivement rural, se trouve exclue depuis l'indépendance de tout projet de développement malgré une forte densité de population. Le projet d'alimentation en gaz naturel dont l'étude est déjà fin prête et dont le coût a été estimé à plus de 9 milliards de centimes pourra servir pas moins de 3000 foyers. Cependant, sa réalisation demeure toujours en suspens et dépend en grande partie des moyens financiers dont bénéficiera la commune de Hamma Bouziane dans le cadre du fameux budget de relance économique promis depuis des mois par le président de la République lors de sa dernière visite à la wilaya de Constantine. Une promesse que certains ont déjà classée comme vœu pieux. Pour la plupart des résidents des quartiers de Djebli Ahmed, Cherakat, Chaouche Mostafa, Atrous Brahim et autres, le déplacement vers la commune de Hamma Bouziane ou le chef-lieu de wilaya est vécu quotidiennement comme un véritable calvaire en l'absence des moyens de transport individuels ou collectifs. Seuls les fraudeurs continuent d'exercer en maître des lieux en assurant des navettes à leur guise et à des tarifs qu'il est impossible de discuter. Le semblant de réseau routier ou ce qui l'en reste est dans état déplorable. L'absence d'assainissement et d'un réseau d'évacuation des eaux usées continuent de troubler la quiétude des habitants qui ne trouvent pas d'autres moyens que de creuser des trous et des caniveaux d'une manière anarchique, ce qui laisse planer un risque permanent de transmission des maladies, cela en sus des odeurs nauséabondes. Le problème crucial d'alimentation en eau potable a toujours hanté la vie des citoyens, principalement en été, dans les quartiers populeux de Bechir, Aïn Ben S'baâ, Boukhlaf et Chaâbet El Medbouh. Faut-il rappeler, pour la circonstance, que ce problème a été à l'origine de violentes émeutes que certaines agglomérations situées sur la route de Jijel ont vécues durant le mois d'août de l'année écoulée et qui ont fini par des affrontements avec les services de l'ordre et des arrestations parmi les manifestants, des jeunes pour la plupart. En dépit de toutes les démarches et des rapports établis sur une situation devenue de plus en plus désastreuse, les associations de quartiers affirment ne pas comprendre la réaction négative des autorités locales marquée surtout par un mépris total concernant les doléances d'une population livrée à elle-même après la décennie noire du terrorisme. C'est un véritable cri de détresse que les habitants des quartiers de la partie basse de la commune de Hamma Bouziane lancent en direction des autorités de la wilaya, tout en proposant la mise en place d'une commission mixte avec les services de la commune et ceux de la daïra pour soulager un tant soit peu une population désemparée avant que les choses ne virent, un jour, à l'irréparable.
