Le pourcentage de réussite au baccalauréat cette année sera inférieur à celui de l'année dernière. Les résultats avoisineront les 40% alors que l'année passée, ils étaient de 42,50% », a soutenu M. Mériane, coordinateur national du Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (CNAPEST) lors d'une conférence de presse animée au siège du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD). Les causes de cette régression sont multiples, selon l'orateur, qui cite en premier lieu le non-respect de la circulaire ministérielle qui stipule que l'élève ne peut être admis en classe supérieure que s'il obtient la moyenne de 10/20. Le second élément est la surcharge des classes. « Il y a certaines classes qui renferment 50 à 60 élèves. A Béjaïa, la majorité des classes regroupe plus de 40 élèves. Si l'on ne ramène pas le nombre des élèves dans une classe à 26, les résultats seront toujours non satisfaisants. D'ailleurs, c'est la surcharge qui pousse la plupart des élèves à se rabattre sur les cours particuliers », a souligné M. Mériane qui n'omet pas d'évoquer, en outre, le phénomène des élèves exclus d'un lycée et réinscrits dans un autre établissement scolaire. « Ces élèves sont des recalés potentiels et il est évident qu'avec leur niveau, le pourcentage du bac ne peut que chuter », a expliqué le représentant du CNAPEST qui estime que la situation socioprofessionnelle des enseignants, qui est en dégradation continue, influe d'une manière très négative sur le rendement. Le conférencier s'en est pris en parallèle à la commission chargée de traiter et de choisir les sujets du baccalauréat. « A Annaba, des candidats au baccalauréat filière littéraire ont protesté contre le choix du sujet de philosophie lequel était axé uniquement sur le programme du dernier trimestre. Un programme que les élèves n'ont pas eu le temps d'assimiler », a indiqué M. Mériane qui dénoncera, en parallèle, le fait que les enseignants affiliés au CNAPEST dans cette région ont failli être sanctionnés par la direction de l'éducation (DE) qui les accuse d'être derrière la révolte des élèves. La DE est revenue sur sa décision après l'organisation d'un sit-in par les concernés devant l'institution en question. « Tant que ces facteurs ne seront pas éradiqués, les résultats des élèves au niveau de tous les cycles continueront à chuter. Il faut savoir que la grève des enseignants n'est pas à l'origine du marasme dont souffre l'école algérienne donc on ne peut justifier les mauvais résultats par la grève observée par les enseignants », a relevé l'orateur. M. Mériane a annoncé l'organisation de l'université d'été du CNAPEST en août prochain. Cette décision a été prise lors de la réunion du conseil national tenue le 30 juin dernier et qui a regroupé les délégués des 25 wilayas. Des syndicalistes de plusieurs pays étrangers, à savoir la France, le Mali, la Palestine prendront part à cette manifestation. Les syndicats autonomes et ceux de la Fonction publique seront également invités pour y prendre part. « Nous allons établir le bilan d'activité d'une année et élaborer un plan d'action pour l'année 2005-2006. Nous comptons réorganiser et restructurer le syndicat en se basant sur l'expérience des autres syndicats », a souligné M. Mériane. Abordant l'examen de la 6e année, M. Mériane juge l'initiative intéressante, mais il indiquera que le rachat de l'élève est très important et que cette démarche existe de par le monde. « Lutter pour avoir la qualité, c'est une démarche louable, mais il ne faut pas sanctionner l'élève qui risque de négliger le travail de toute l'année s'il se focalise uniquement sur le seul examen de fin d'année », a relevé l'orateur.
