Les citoyens de la wilaya de Aïn Defla vivent ces derniers jours dans une véritable fournaise, puisque le mercure a atteint les 45°C. Cette situation est rendue plus difficile en raison d'un environnement qui se dégrade de plus en plus à la faveur de comportements dépourvus de civisme. Ainsi, le sentiment qui prévaut le plus est celui de vouloir tout s'approprier au nez et à la barbe des élus locaux, las sans doute de cette mentalité peu coopérative. Pour illustrer ce constat désolant, on citera l'exemple de Khemis Miliana, la commue la plus peuplée de la wilaya, dont la sortie ouest, située sur la RN 4, offre un visage défiguré aux visiteurs. En effet, aux abords de cette route traversée quotidiennement par près de 45 000 véhicules, plusieurs entreprises de construction y sont implantées, ainsi que des commerces de mécanique auto, dont les utilisateurs et les gérants s'approprient les espaces en déversant toutes sortes de déchets liés à leurs activités. Ainsi, c'est le massacre des parcelles de terre et des arbres qui supportent sur leurs branches ou au pied de leur tronc des pneus et autres objets généralement en métal. Par ailleurs, sur des arbres, même en plein centre-ville, des poubelles nouvellement acquises par les APC sont accrochées. Les agents municipaux ont pris soin de les attacher à l'aide de chaînes cadenassées. A quelques mètres seulement, à l'entrée de la commune de Sidi Lakhdar toujours dans la daïra de Khemis Miliana, c'est l'anarchie haute en couleurs qui s'est installée, particulièrement depuis le mouvement effréné dans le domaine de l'urbanisme et de l'habitat que connaît cette petite commune qui ne cesse de s'agrandir aux dépens de l'environnement. En effet, au centre-ville, des commerçants ingénieux ont transformé les espaces donnant sur la RN 4 en véritable jungle en peluche. Un spectacle qui enchante plus d'un, notamment les enfants, mais pas les écologistes. En effet, des lions, des singes et autres articles sont accrochés aux branches des arbres qui servent de penderie au moyen d'un fil tendu d'un arbre à un autre. Par ailleurs, les pierres et grillages servant de protection aux arbres sont utilisés comme dépôts ou poubelles, sans oublier bien entendu les espaces pichonniers qui sont évidemment accaparés. Avec la saison estivale, d'autres animaux aquatiques en plastique sont exposés à côté des serviettes de plage géantes, ce qui a fait dire à un étranger de passage : « Où se trouve la plage, j'ai envie de piquer une tête ? » Bien entendu, tous ces articles exposés sont surtout destinés aux passagers en route pour les vacances. Signalons que cette situation ne semble pas émouvoir les responsables pas plus que les regards bouchés dans plusieurs quartiers où les eaux stagnantes font craindre le pire en cette période de grande canicule. Pour conclure, il y a lieu de signaler que l'APW qui a ouvert sa session d'été dimanche dernier a inscrit à son programme le dossier relatif à l'environnement. Peut-être une bouée de sauvetage pour éviter au secteur un naufrage que d'aucuns ont déjà annoncé.
