Le 5 juillet, journée de la Fête de l'indépendance et de la jeunesse, a été marqué par un temps ensoleillé, un vent clément et une mer calme et sans vagues. Tous les ingrédients étaient réunis pour les baigneurs et les estivants afin de passer une excellente journée. C'était aussi l'occasion pour les fédérations des sports nautiques d'organiser des compétitions. Parmi celles-là, la Fédération algérienne de sauvetage, de secourisme et des activités subaquatiques qui a organisé la 7e édition de la traversée de la baie d'Alger en nage avec palme (16 km). Cette édition, qui se déroule depuis 1996, a connu une baisse du nombre de participants. Cela s'est vérifié avec l'absence des nageurs des ligues de Béjaïa, de Mostaganem et de Skikda entre autres. Vingt-cinq nageurs, dont trois filles seulement, ont pris part à cette édition dont le départ a été donné à partir du club Espadon pour atteindre au bout de quelques heures le pic de Tamentefoust. Avec un léger retard par rapport à l'horaire prévu, le coup d'envoi a été donné par le président de la Fassas, Sid-Ali Gharbi. Les concurrents partaient comme une flèche. Malheureusement, cela sert peu dans une compétition qui nécessite beaucoup d'endurance, affirmaient les plus avertis. C'était compter sans le trio tunisien venu pour la première fois et invité à titre particulier. Dans le premier kilomètre, la différence se faisait déjà sentir avec notamment Mohamed Ben Ammar. Agé d'à peine 18 ans, équipé d'une palme sophistiquée - avec la reconnaissance de ses concurrents - mais également bien préparé pour la circonstance, Ben Ammar creusait l'écart au fur et à mesure qu'on avançait vers Tamentefoust. Il finira la course en solo en faisant exploser le chrono, puisqu'il parviendra, à la fin, à améliorer l'ancien record détenu par l'Algérien Lazreg Benhadi (Oran) de plus d'une heure. L'ancien record était de 3 25'15'', alors que Ben Ammar a parcouru la distance en 2 25' suivi de ses compatriotes Seif Eddine Bentaleb en 2 40' et Saber Fajjari en 2 52'. La victoire de Ben Ammar ne souffre aucune contestation, c'est bel et bien le fruit d'un travail de longue haleine et d'une préparation intense. Le jeune prodige de la formation Mont Fleuret affirmait qu'« il s'entraînait régulièrement et quotidiennement à raison de 3 heures par séances ». C'est nettement mieux que nos athlètes qui parfois ne trouvent même pas où s'entraîner. A l'image de cette jeune nageuse de la ligue de Annaba, Lina Bentakouk, qui a pris part, pour la première fois, à cette compétition. Elle n'a pu aller au terme de la course et s'est rendu compte de la difficulté de la tâche au bout du quatrième kilomètres seulement. Lina, 21 ans, finit par abandonner et sera embarquée sur le « remorqueur » de la section de secourisme de la Marine algérienne qui a assisté les participants tout au long de la traversée. Trois autres participants connaîtront le même sort. Mais pour Lina, c'est déjà un exploit, dirions-nous, lorsqu'on sait qu'elle ne s'entraîne qu'une fois par semaine. Elle affirme en substance : « Nous n'avons pas de piscine à Annaba, je suis dans l'obligation de me déplacer à Guelma, une fois par semaine, pour m'entraîner. » « C'est insuffisant, car ce genre de compétitions nécessitent beaucoup d'endurance et donc un volume de travail conséquent pour pouvoir tenir », ajoutera-t-elle. Un autre concurrent appartenant au club nautique de Bab Ezzouar, en l'occurrence Anis, qui a pris part, à trois reprises, à la traversée de la Baie d'Alger et à d'autres épreuves de secourisme et de plongée, affirme que « cette compétition nécessite une préparation intense à la fois dans le bassin pour travailler l'endurance et en mer pour travailler l'orientation ». Messaoud Bouras, appartenant à la section de secourisme de la marine algérienne, participe, lui aussi, pour la troisième fois d'affilée. L'enfant des Aurès, 35 ans, n'abdique pas en dépit de la rude concurrence et termine à la 9e place. Le but de Bouras c'est de faire travailler l'endurance quand bien même son rôle principal au sein de sa section est de venir en aide aux baigneurs et autres pêcheurs si besoin est. Il nous informera, en outre, qu'il a participé à l'opération de sauvetage des navigateurs du bateau Batna qui a échoué dernièrement. Toutefois, une traversée comme celle de la Baie d'Alger nécessite un programme spécifique et régulier. Ce qui explique d'ailleurs la réussite de Ben Ammar qui avoue n'avoir pas trouvé de difficulté à s'imposer. Atteignant le point d'arrivée sous les applaudissements de centaines de baigneurs sur les terrasses ou allongés sur le sable de la paisible plage de Tamentefoust, Ben Ammar, dira sur sa consécration : « C'est la première fois que je prends part à une traversée aussi longue. Je suis très content par cette victoire. Je n'ai pas trouvé de concurrent notable. Le cas contraire m'aurais permis de faire encore mieux. Toutefois, cette compétition va me permettre de préparer le championnat du monde qui aura lieu en France en septembre prochain dans deux épreuves - 6 et 20km -. » Dans la soirée, au cours d'une sympathique réception organisée au club Espadon en l'honneur des lauréats et de l'ensemble des participants, tout le monde s'est accordé sur la nécessite de faire perpétuer cette compétition et lui accorder plus d'importance.
