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Festival national du rap
Le manifeste de la jeunesse
Publié dans El Watan le 24 - 07 - 2005

Du 18 au 20 juillet se sont succédé à Annaba des groupes de rappeurs nettement en avance sur un calendrier d'animation estival établi et respecté depuis trois années. Ce rendez-vous annuel fait par et pour les jeunes a ouvert grandes les portes du Théâtre de verdure Mohamed Boudiaf.
Sous la houlette de la direction de la culture, le Festival du rap jusque-là menacé d'asphyxie a pu réaliser les ambitions de ses initiateurs d'accroître le nombre des productions lyriques et des spectateurs. Dans ces ambitions, il y avait également le souci de répondre à l'attente d'une catégorie de citoyens en quête de loisirs et de défoulements et de rentabiliser qualitativement une entreprise culturelle que les aléas d'une subvention publique mettent perpétuellement en danger. Avec la participation de plus d'une quarantaine de groupes venus de toutes les régions du pays, les organisateurs ont tenté d'aborder le régime de croisière d'une manifestation pour les jeunes. Chaque soir et jusque tard dans la nuit, s'étaient bousculés sur les bancs du Théâtre de verdure des milliers de jeunes filles et garçons mélomanes. Des centaines d'entre eux sont des immigrés. En vacances dans leur pays, certains ont affirmé le découvrir pour la première fois. Ils ont promis d'y revenir à la moindre occasion offerte. Même les plus âgés ont eu leur bol d'oxygène. Bon nombre de cette génération vieillissante a certainement fait connaissance avec le torticolis et le corps endolori au lendemain d'une soirée dansante. La direction de la culture, qu'anime le toujours jeune Driss Boudiba, pavoise. Et pour cause, il n'y a pas eu de pépins et aucun incident de parcours. En fait, le Festival national du rap de Annaba a été une évasion qui ne pouvait pas mieux tomber. Accueillie comme il se doit par les jeunes, il a formé une courte mais bienvenue échelle à des chanteurs, valeurs montantes telles que le groupe Break Dance de Annaba et Game Over de Guelma. Autant que dans un film d'auteur engagé, chaque chanson rap entendue sur les planches du Théâtre de verdure de Annaba durant les 3 jours de la manifestation, est un manifeste. Les jeunes y ont exprimé leurs attentes, espoirs ou rejets de tout ce qui fait la société actuelle. C'est en quelque sorte un écrin dans lequel s'est cloîtrée la jeunesse et que, à travers leurs propos sur fond musical, les rappeurs ont ouvert au bulldozer. Cette 3e édition du Festival du rap de Annaba a été un bilan de ce qui n'a pas été fait politiquement, économiquement et socialement pour les jeunes. C'est une analyse sans édulcorant du mal qui ronge la jeunesse algérienne fuyant le sentimentalisme comme la peste et qui finit par tout dire sur la gestion du pays. La vie dans toute sa dimension, sous tous ses aspects, ses hantises, vantardises, douleurs, bonheurs et même quelques-uns de ses secrets, est vantée ou brocardée par les rappeurs. Les groupes, venus de régions lointaines de notre grande Algérie, ont alimenté de proses les espoirs des jeunes spectateurs. Les termes des chansons ont été des fenêtres ouvertes sur le monde. Sans cesse, elles ont évalué, dévalué, réévalué comme s'il s'agissait pour les musiciens et chanteurs rap de jouer le rôle d'agents de change qui surveillent les hausses et les baisses à la bourse de la jeunesse. Incompréhensible aux générations devancières, le rap s'est transformé à Annaba en une explication lyrique. En un interminable dialogue fait de lettres et de notes musicales merveilleuses de complicité entre jeunes, de blagues, de détresse et de confidences. Ce fut un mélange brutal de bonne foi et de respect souterrain qui court en musique et en parole pour donner au rap la magie d'une époque. A ce jeu d'une scène lyrique énormément riche en leçons de réalisme d'une jeunesse que d'aucuns condamnent à l'enfer, le Festival du rap de Annaba version 2005 a énormément apporté. A cette manifestation de Annaba à laquelle certains « vieux » ont assisté cernés de toute part par un gigantesque flot d'énergie, la renommée ne paraissait pas être recherchée par les groupes de rappeurs. Pour eux et ceux qui les écoutaient, la vie est une fête lorsqu'on veut qu'elle soit ainsi. La majorité des chansons était un appel à l'espoir et un passionnant retour au devant de l'actualité des refoulés du système.

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