Plusieurs raisons incitent à faire prendre le héron garde-bœuf en grippe, c'est un oiseau salissant, prolifique et surtout prédateur. Le héron garde-bœuf est un oiseau au plumage blanc et lustré avec un faisceau de plumes qui surmonte sa tête. Il ressemble au héron, mais en plus petit. Un citoyen versé dans la chose a attiré notre attention sur le côté indésirable de ce volatile, il a été importé à grands frais, d'on ne sait quel pays, pour peupler surtout le barrage de Oued Lakhal. Mais comme les rives de cet ouvrage ne sont pas boisées et que, outre la marche dans les eaux peu profondes, cet animal aime se nicher sur les arbres, il a fini par élire domicile dans les jardins et parc des villes. A cet égard, le square Si El Houes à Bouira se passe de commentaires. Les deux rues qui le bordent sont en plusieurs endroits interdites aux passants ainsi que certains bancs à l'intérieur du jardin directement exposés aux souillures de ces oiseaux. Mais là ne s'arrêtent pas les inconvénients. Le caractère hautement prolifique de cet oiseau en fait une espèce abandante et envahissante. On ne le retrouve pas seulement aux endroits que l'on vient de nommer, mais au bord de lieux boisés et humides et même dans les champs où il forme des colonies. D'aucuns font les remarques suivantes : la campagne baigne dans un silence de cimetière. Naguère, elle était si bruissante des chants de moineaux et de chardonnerets. L'explication se trouve, selon certains, dans le fait que le héron garde-bœuf est un prédateur redoutable de ces deux espèces, menacées de disparition. « Le chardonneret, s'indigne-t-on, fait dans des pays européens l'objet d'une protection spéciale. Pourquoi pas chez nous ? » Que fait-on alors pour arrêter les ravages de cet oiseau ? « Lâcher dans la nature d'autres prédateurs qui contiendraient l'héron garde-bœuf dans les limites admises par le milieu où elle vit », dit-on tout simplement, avec une pointe d'humour.
